Le blues de Jacques Attali

Attali

Désormais, la droite et la gauche sont laminées. Trop de promesses non tenues, trop de discours futiles et convenus. Visiblement, l’art du mensonge est à bout de souffle. De nos jours, les gens interpellent davantage leurs élus et ils demandent des actes. Voilà pourquoi nous sommes en pleine recomposition de l’espace politique.

Ainsi, après le dramatique incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et de l’effroyable tuerie au cœur de la préfecture de Paris, Jacques Attali a manifestement le blues du sherpa. Connu pour ses positions libérales pro-business, il fait feu de tout bois, n’hésitant pas à dissimuler les dérives de l’islam politique au sein de la société française, celles-là mêmes qui dénaturent insidieusement les valeurs de la République.

Comme souvent dans ses interventions auprès des médias, Jacques Attali n’y va pas avec le dos de la cuillère. Décidément, il a le chic de la formule choc et il ne s’en prive pas. Il s’en donne à cœur joie : le vendredi 4 octobre 2019, sur son site, l’impénitent énarque, proche conseiller de feu François Mitterrand, considère que « ceux qui font l’apologie du souverainisme parlent en fait d’un refus des migrants ». Ça y est, l’anathème est jeté ! Les souverainistes seraient de vilains anti-migrants !

Par la même occasion, il profite pour affirmer ex cathedra que « l’islam, en soi n’est pas une menace pour la France ; il en est une composante depuis le VIIIe siècle ». N’est-ce pas une vision idyllique de ces temps révolus ? L’ENA et la tontonlâtrie lui assureraient-elles la seule et bonne lecture du passé ? N’était-ce pas Paul Valéry qui écrivait que « l’histoire est le produit le plus dangereux que l’intellect ait élaboré » ?

De plus, sans prendre de gants, il n’hésite pas à dégommer Éric Zemmour, Gilles-William Goldnadel et Alain Finkielkraut. Bien sûr, selon sa docte conception, ces personnalités profèrent sur l’immigration et l’islam politique des discours délirants et mortifères. Hélas, une fois de plus, Jacques Attali prouve qu’il pratique la politique de l’autruche, celle qui dessert gaillardement le raisonnable et la raison. Ni plus, ni moins.

Il va de soi que si, en politique, la démographie commande, alors l’immigration est le sujet sociétal majeur en raison des différents comportements démographiques qui existent dans le monde. Regroupement familial, droit du sol, immigration sélective, laïcité sont des sujets qui ne doivent plus être tabous.

Si l’on s’en tient au seul Éric Zemmour, force est de constater qu’il est un aiguillon nécessaire qui dérange et bouscule la pensée unique servie par nos élites politiques depuis déjà tant de décennies. Certes, si lors de la Convention de la droite, son allocution s’est révélée assez raide au point d’irriter quelques rédactions de presse, elle ne mérite pas pour autant une chasse aux sorcières qui s’est traduite par son éviction de RTL !

Voltaire ne l’a jamais écrite, mais cette définition de la tolérance lui est souvent attribuée : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. » Que dire de plus, sinon : parlez donc, Éric Zemmour, Gilles-William Goldnadel et Alain Finkielkraut, que vos voix dissonantes fortifient notre tolérance !

Henri Ramoneda
Henri Ramoneda
Cadre Supérieur de Gestion

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