La France est en guerre. Depuis deux ans contre le Covid. Souvenons-nous, le Président l’avait annoncé solennellement à la télévision. On ne va pas revenir sur ces deux longues années et les péripéties de cette guerre d’un nouveau genre. Au début, on avait confiné tout le pays pendant de longues semaines. Nos villes et villages ressemblaient à des décors de western : personne ou presque dans les rues, à part des chiens errants qui se reniflaient le derrière. À croire qu’une bombe à neutrons était passée par là. On n’avait pas calfeutré les fenêtres des masures mais il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’on le fasse.

L’effet de sidération passé, on avait repris l’initiative et inventé toutes sortes de subterfuges pour combattre l’ennemi qui était partout. Puis, l’espoir revint avec le vaccin qui débarqua comme les Ricains en Normandie, jetant ses tapis de bombes pour exterminer le virus, sans trop faire dans le détail. Mais on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Visiblement, plus on tapait, plus l’ennemi s’enfouissait et se camouflait dans les décombres, faisant preuve d’une malice sans pareille. Un peu comme les snipers de Stalingrad. Alors, on inventa le passe sanitaire puis le passe vaccinal. L’ennemi perdait du terrain. On allait pouvoir entrevoir d’envisager – ou envisager d’entrevoir – le bout du tunnel. En gros, environ, à peu près aux alentours du mois d’avril. Cela tombait bien, on avait élection présidentielle : cette formalité administrative à laquelle le Président est obligé de se soumettre (c’est promis, au second mandat, on va s’attaquer à cette sacrée question de la lourdeur administrative qui plombe depuis si longtemps notre cher et vieux pays).

Et puis, ne voilà t-y-pas qu’une autre guerre éclata. Cette fois-ci, une vraie, une comme avant, avec des maisons qui brûlent, des hommes qui meurent le ventre ouvert par des obus et des enfants qui pleurent. Pas ici, mais à l’Est, en Ukraine. Aux marches de l’Union européenne. Le Président avait tout fait, dit-on, pour l’éviter. Sauf que c’était peut-être chez Biden qu’il fallait aller et pas chez Poutine. Mais c’est un autre sujet. Alors, ce qui devait être dit fut dit : on serait d’une fermeté implacable avec le tsar moscovite.

La riposte, en effet, ne tarda pas à venir. Et comme une guerre peut en cacher une autre, on (le gouvernement) décida d’afficher le drapeau ukrainien dans l’application TousAntiCovid. Certains ont cru à une blague, d'autres à une cyber-attaque. Pas du tout. On ne plaisante pas avec la solidarité. C'est vrai qu'ici, on a une certaine expertise en nounours et bougies en tout genre. Mais cette fois-ci, on a innové. Comme ça, d’une certaine façon, lutter contre le Covid, chacune et chacun, à son petit niveau, dans son coin de tranchée, à son poste derrière son ordinateur de télétravailleur de l'ombre, sera en quelque sorte solidaire des Ukrainiens qui font face aux hordes russes.

On imagine que Poutine doit trembler et que là-bas, à l’Est, dans la gadoue de cette triste fin d’hiver, les soldats ukrainiens, solidaires des milices anti-Covid françaises, vont s'empresser d'arborer sur leur drapeau le logo de la valeureuse armée TousAntiCovid. Ce serait un juste retour des choses.

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26 février 2022 à 18:00

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101 commentaires

  1. si l’otan et les amerlos guidant l’europe n’avaient pas fait en sorte de vouloir s’approprier l’ukraine depuis 30 ans nous n’en serions pas la. ce pays est plus asiat qu’européen.

  2. Essayer de lire le troisième volet de la prophétie de la Vierge donnée à la petite Lucia de Fatima en 1917 et nous y sommes rien de bon ne va nous arriver , que la désolation de la guerre !!!

  3. Du grand n,importe quoi ..bienheureuse de ne pas me servir de mon telephone ..ou va se nicher la bêtise .mon dieu !

  4. Mon Colonel, vous qui êtes du métier vous savez bien que nos forces efficaces sont en majeure partie au Mali et que pour les rapatrier, il nous faut faire appel aux ANTONOVS d »une société privé russe qui depuis des années nous permet de nous projeter à l’étranger et je ne suis pas sûr que Poutine donne son accord pour ces transferts….Il ne nous reste pas grand chose pour faire face à Poutine si nous voulons aller au combat sauf pour une défaite douloureuse excepté l’arme nucléaire…..

  5. Sans oublier que pour se faire ré élire cette « guerre » arrive bien à propos. Par la peur (toujours) une majorité d’électeurs peuvent décider de re confier la Présidence à Macron avec l’argument que l’on ne change pas de chef en pleine guerre. Ben voyons ! même s’il est nul ? Entre 1914-1918 heureusement qu’ils avaient changés de Général en Chef.
    De plus, ré élu, sans pass vaccinal abrogé, il sera encore bientôt ré appliqué pour une cause x ou y ou z. Car annulé ne veut pas dire définitif.

  6. Cette guerre provoquée par l’insistance des américains à vouloir étendre l’OTAN (qui ne devrait même plus exister) aux frontières de la Russie ne va pas durer longtemps ! Les russes ont été poussés à bout. Jamais on ne devrait faire la guerre évidemment mais c’est Biden qui est responsable plus que Poutine qui respectait les accords de Minsk lui !

  7. Comme toujours en ce qui concerne les Etats Unis , la France et l’Europe : forts avec les faibles (Irak, Lybie, Serbie , etc..) et faibles avec les forts …Si on continue a livrer des armes aux Ukrainiens on declare la guerre de facto a la Russie et comme cela a été dit Poutine n a plus peur de rien …

  8. je reve d avoir un Président comme Monsieur Poutine……!!! un homme courageux…déterminé…. visionnaire…..exemplaire et autres……..a la place des saltinbanques et du tocard qui nous dirige……..!!!

  9. L’Ukraine appelle à l’aide , j’espère que tous les covidistes courageux devant la petite bestiole vont se précipiter pour combattre le méchant .

  10. Evidemment Colonel que c’est Biden qu’E. Macron devait rencontrer, c’est peut-être là le point le plus important de cette triste affaire. Aurait-il été mieux reçu ? pas sûr.

  11. Mais contrairement à Macron et à ses amateurs fantoches gouvernementaux, Poutine en excellent chef d’État, celui qui nous manque en France, sait parfaitement ce qu’il fait. L’Ukraine était devenue un foyer de vipères et il était urgent de crever l’abcès, sachant la durée limitée de cette cure médicale. Puissions-nous en faire autant et assainir notre malheureux pays.

  12. Voila un bon exemple du malaise qui s’empare de nous devant ce nouvel allié dont Monsieur Macron ne manquera pas de faire usage et qui fera des mauvais Français de tous ceux qui ne soutiendront pas aveuglément le Président et son alignement sur Biden. Un bon exemple aussi de la guerre psychologique qu’est devenue la politique.

  13. Quand le peuple Palestinien désarmé fut écrasé sous un tapis de bombes, ce fut silence radio.
    Faut-il en conclure qu’il existe de bons et de mauvais peuples ?

    1. « Quand le peuple Palestinien désarmé fut écrasé sous un tapis de bombes, »
      Désarmé, de quoi hurler de rire si ce n’était pas aussi sanglant. Les armes légères et autres missiles lui sont livrés à pleins cargos.

      1. « Les armes légères et autres missiles lui sont livrés à pleins cargos. »

        Il faut croire que le mode d’emploi ne leur a pas été fourni et vous allez peut-être me dire qu’ils ne sont capables que de jeter des cailloux.

  14. Ce logiciel est parti à la poubelle quand il a commencé à n’être que de la propagande au lieu d’être informatif. Quand à Poutine, il me semble jeter toutes ses cartouches dans la bataille, ça passe ou ça casse. C’est nous qui en partiront dans tous les cas.

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