L’allongement des délais de l’IVG adopté à l’Assemblée malgré les oppositions de départ

À 16 h 30, ce mercredi 23 février, la loi Gaillot qui étend le délai légal d’avortement de 12 à 14 semaines a été définitivement adoptée avec 135 voix pour et 47 contre. Neuf députés présents se sont abstenus. Un score large pour cette loi dont l’adoption n’était pas gagnée d’avance pour le camp progressiste.

Présentée par l’ex-députée LREM, Albane Gaillot, devenue écologiste, le texte a été poussé par le président des députés LREM Christophe Castaner. Le but est de témoigner d’« une ambition progressiste », disait-il, le 22 février, au micro de France Inter. Objectif, à un mois et demi des élections : marquer des points à gauche avant l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron.

 

Macron et Schiappa contre le délai d’allongement de l’IVG

Pourtant, ce dernier a témoigné de son désaccord sur cette proposition de loi : dans une interview en juillet dernier pour le magazine Elle, le président de la République avait affirmé que si « l’IVG était une conquête immense pour les femmes et pour les hommes, pour la dignité et l’humanité de tous », elle restait néanmoins un « traumatisme ». Il avait manifesté son opposition à l’allongement du délai d’avortement en expliquant que « tous les gynécologues le disent, c’est plus traumatisant d’avorter dans ces délais allongés ». Il tenait toutefois à « respect[er] les libertés des parlementaires ».

Il n’était pas le seul à y être défavorable : Marlène Schiappa, le ministre en charge de la Citoyenneté, et ancien secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, estimait, le 8 octobre 2020, sur le plateau de CNews, que « l’urgence » est avant tout d'avoir un meilleur « maillage territorial » pour le recours à l'IVG et non pas d’allonger les délais. « Pourquoi on en arrive dans la situation où des femmes sont à quatorze semaines de grossesse et veulent avoir recours à l'IVG ? Ce n'est pas parce qu'elles ont attendu quatorze semaines. Dans l'immense majorité des cas, c'est parce que, quand elles se sont aperçues qu'elles étaient enceintes, elles n'ont pas trouvé de rendez-vous immédiats », avait assuré le ministre.

Augmenter le nombre de praticiens ?

La loi Gaillot prévoit d’étendre la pratique de l’IVG instrumentale aux sages-femmes. « Plus nombreuses que les médecins en France, elles peuvent déjà pratiquer les IVG par voie médicamenteuse depuis 2016 », explique Albane Gaillot. Son objectif, dit-elle, est de pallier le manque de praticiens.

Or, de nombreux gynécologues alarment sur le risque d’une nouvelle réduction du nombre de praticiens, car les méthodes d’avortement utilisées entre 12 et 14 semaines ne sont pas les mêmes, le crâne devenant ossifié. C’est le cas de Françoise Bandaly, chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital de Châteauroux-Le Blanc (Indre), qui s’expliquait sur France Bleu : « Je suis absolument opposée à cet allongement pour des raisons éthiques et de santé publique. C'est une technique complètement différente […]. Il faut bien comprendre qu'un fœtus de 14 semaines mesure 15 cm, donc on ne peut pas le passer dans une canule d'aspiration, il faut le morceler, c'est à dire l'écraser à la pince, et je trouve cela absolument infect », détaille-t-elle.

Une opposition plus ou moins forte

Marine Le Pen a, quant à elle, affirmé hier matin, sur RTL, qu’elle voterait contre la loi Gaillot. En deuxième lecture, des députés de droite (RN, LR et même UDI) mais aussi des députés de la majorité présidentielle s’étaient opposés à cet allongement. Le Sénat, avec une majorité à droite, l’a toujours rejeté. Toutefois, lors de la troisième lecture à l’Assemblée, seuls 61 députés étaient présents dans l’Hémicycle, dont 13 de l’opposition…

Le texte initial prévoyait de supprimer la « clause de conscience spécifique » permettant à des médecins de refuser de pratiquer une IVG, mais l’opposition a réussi à faire retirer cette partie de la loi.

Matthieu Chevallier
Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Une horreur !!! si les concernées sont assez bêtes pour ne pas avoir recours à la contraception …..je suis contre ces meurtres .Alors, pourquoi ne pas accoucher et le tuer si c’est un progrès ?

  2. L’avortement , oui ! Mais pas à des fins de « confort personnel » ( !!!) Ce n’est pas une méthode de contraception ! C’est , certes , un acte légal et justifié pour sauver une femme dans des cas précis . .. Et alors les mecs vous ne connaissez pas la capote ? La pilule n’est pas toujours supportée par la femme . Quand on était jeunes , ma femme et moi , on alternait pilule ~ capote … Puis il y a eu le stérilet ..Si les mecs subissaient l’avortement , vous les entendriez hurler !

  3. C’est un assassinat d’enfant ! Et c’est une violence extrême faite à la femme, à son corps. Psychologiquement c’est terrible. Hélas, je ne peux pas écrire ce que je pense réellement car tout le monde va me tomber dessus. Pourquoi ne pas prendre la pilule ? Et les préservatifs, à quoi ça sert, hein ? Les hommes devraient assister obligatoirement aux IVG, cela les feraient réfléchir. Très bien cet article

  4. La loi de la honte, portée par une  » écologiste « , ( un comble) , et votée par une minorité infime de députés. Double peine pour un sujet pourtant majeur interpellant conscience et morale !

  5. Proposition de loi : obligation par rétroaction pour les députés qui ont voté pour, d’assister à ce type d’IVG et obligation dans le futur aux députés d’expérimenter tant que faire se peut, la loi qui doit être voter

  6. Logique, cette loi poussée par les écolos. Les écolos sont pro immigration et leur but est de réduire la population française de souche pour la remplacer par les immigrés. C’est tout bénef pour eux. C’est répugnant.

  7. Voilà une loi qui , si Z est élu devra faire disparaître au plus tôt , ce n’est ni plus ni moins qu’un infanticide votée par 135 députés progressistes criminels .

  8. « « Pourquoi des femmes sont à quatorze semaines de grossesse et veulent avoir recours à l’IVG ? c’est parce que, quand elles se sont aperçues qu’elles étaient enceintes, elles n’ont pas trouvé de rendez-vous immédiats »
    Et il leur faut combien de temps, pour « s’apercevoir » de leur grossesse? Certainement plus que pour la mettre en route.

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