La petite mosquée dans la prairie !

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« Vivre dans les montagnes corses, les openfield de la Beauce, le cœur de la Creuse (culture cannabis), les Ardennes… Si la loi de Marianne s’y applique, les populations ne sont pas les mêmes : surproportion de seniors, de cadres en télétravail, d’électeurs RN déclassés. » Le compte Twitter Histislam vient de dresser une liste de ces territoires où les musulmans pourraient migrer pour pratiquer leur foi tranquillement. Et l'idée fait son chemin...

« C’est une mosquée adossée à la colline. » Elle n’est pas bleue, mais l’air de la vieille chanson de Maxime Le Forestier raisonne particulièrement. À Châteauneuf-sur-Cher, tout le monde connaît la salle de prière sise sous le château qui a donné son nom à la ville. En effet, un imam y est arrivé au début des années 2000. Ils sont aujourd’hui une trentaine de pratiquants qui ne se mélangent que très peu à la population de la ville. Ils portent la barbe, la djellaba, la calotte traditionnelle sur la tête et restent très discrets. « Leurs enfants viennent à l’école primaire puis disparaissent au moment du collège », assure-t-on au sein du village berrichon. En 2018, ils étaient quatre familles. « On vit côte à côte », résumait à l’époque un habitant. D’autant qu’à l’époque, le portail de la mosquée avait été tagué avec des sigles nazis. Un acte émanant d’un individu alcoolisé, interpellé et maîtrisé par un des fidèles jusqu’à l’arrivée des gendarmes. À la tête de cette communauté, l’imam Mohamed Chifa. Un personnalité intéressante que ce clerc islamiste qui avait théorisé justement l’installation des fidèles dans les zones rurales. Une personnalité invisible qui souffrirait « d’hypersensibilité chimique multiple (MCS) » , d’après un écriteau présent devant l’entrée de la salle de prière.

La hijra

Mais d’où viennent ces familles discrètes qui tranchent avec l’image des cités et l’odeur de soufre ? Si le concept de « hijra » est populaire en islam, il désigne surtout le fait, pour des musulmans, de partir d’un pays non musulman pour émigrer vers un pays musulman. C’est la définition la plus répandue et la plus connue. C’est, en tout cas, l’interprétation la plus officielle des versets 97 à 99 de la sourate An-Nissa « Сеuх quі оnt fаіt du tоrt à еuх-mêmеѕ, lеѕ Аngеѕ еnlèvеrоnt lеurѕ âmеѕ еn dіѕаnt : - "Оù еn étіеz-vоuѕ ?" (à рrороѕ dе vоtrе rеlіgіоn) - "Nоuѕ étіоnѕ іmрuіѕѕаntѕ ѕur tеrrе", dіrеnt-іlѕ. Аlоrѕ lеѕ Аngеѕ dіrоnt : "Lа tеrrе d’Аllаh n’étаіt-еllе раѕ аѕѕеz vаѕtе роur vоuѕ реrmеttrе d’émіgrеr ?" Vоіlà bіеn сеuх dоnt lе rеfugе еst l’Еnfеr. » En tout cas, pour l’administrateur du site reconnu Librairie musulmane, l’interprétation ne fait pas l’ombrer d’un doute : « Lа hіјrа n’а dоnс раѕ d’éроquе, іl еѕt dоnс оblіgаtоіrе à tоut muѕulmаn, еn аyаnt lа сарасіté, d’émіgrеr dаnѕ lе ѕеntіеr d’Аllаh. »

C’est là que, sémantiquement, les avis divergent. Pour certains savants du monde islamiste, la hijra recouvre surtout le principe de s’écarter de la société décadente. Sans nécessairement passer par l’émigration dans un pays musulman. C’est en quelque sorte « le recours aux forêts » d’Ernst Jünger à la sauce orientale. Ainsi, le chercheur Mohamed-Ali Adraoui affirme que « dès l’entame de la carrière salafiste, le croyant a en ligne de mire le départ dans le but de fuir la "décadence" des mœurs et l’"animosité" politique envers l’islam et les musulmans ». D’où l’attirance de certaines communautés salafistes pour les zones rurales isolées et véritablement abandonnées par la République au sens administratif et du service public.

Loin de Marianne

Une note des renseignements datant de 2014 a dressé une liste d’exemples de déménagements de familles en zone rurale. À Saint-Uze, commune de 2.000 habitants dans la Drôme, les parents d’une famille de six enfants, qui se sont installés récemment, refusent de scolariser leurs filles au collège. Ces filles portent le voile et vivent sous la surveillance permanente du père. De même, quatre familles ont déménagé de Montpellier pour s’installer à Marvejols, 5.000 habitants, en Lozère. Là encore, aucun des enfants n’est scolarisé.

« Nous devons nous unir, nous réunir, quitter nos villes natales. Nous devons établir des villages musulmans (l'islam véritable) et élaborer un grand projet pour répondre à toutes nos préoccupations et nécessités religieuses », enjoint l'imam Chifa, le gourou de Châteauneuf-sur-Cher, dans son ouvrage Villages musulmans, le projet, datant de 2004. De quoi rassurer (ou pas) nos concitoyens des zones reculées : plus la République se désengagera, plus leurs pâturages attireront une foule d’adeptes de l’ermitage, loin de la civilisation et des yeux de Marianne...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:22.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Si vous la trouvez décadente notre société, nous ne vous retenons pas, partez le plus vite possible et laissez-nous notre liberté et démocratie, faites la courbette ailleurs.

  2. L’école étant obligatoire jusqu’à 16 ans , des inspecteurs de l’EN ont le droit de contrôler les connaissances de ces enfants non scolarisés et de contraindre les parents de les inscrire dans un établissement public ou privé sous contrat . A défaut , on peut toucher aux allocs …

  3. Nous sommes donc toujours et plus que jamais en Guerre de Religions….et pourtant l’U.E. de Schengen devait apporter la Paix, qu’ILS disaient !….Quand des Etats veulent se réunir, et le font sous une Obédience, des diktats, une organisation de l’autre côté de l’Atlantique d’immigration à majorité protestante, et devenue fort riche à l’époque, rien de bon ne peut sortir….Si la Planète devait ne devenir qu’un seul pays géré par un petit groupe, la Paix ne serait pas. La diversité placée sous divers cieux enrichi les humains…

  4. A leurs yeux nous sommes des mécréants ou une société décadente alors pourquoi viennent-ils tous chez nous pour s’y installer, est-ce pour les avantages sociaux ou pour nous remplacer ? Les 2 mon Capitaine ! Nous le peuple on le sait, il ne reste qu’à nos Gouvernants à l’admettre enfin et REAGIR sans plus attendre si ce n’est pas déjà trop tard.

    • Je ne veux pas être pessimiste, mais à mon avis, il est déjà trop tard. Nous sommes débordés, et il en arrive toujours chaque jour. Comment allez vous les faire repartir? D’eux même, il ne faut pas y compter, ils sont là pour nous remplacer. Bon courage.

  5. L islam toujours et encore pas un jour sans que l’islam soit à la une dans ce pays et après on va nous dire que ce n est qu un ressenti , comme le grand remplacement, comme l’insécurité, comme le trafic de drogue , le trop plein des prisons , la faillite de la sécu, nous avons que des ressentiments ça doirpt être le chichon y en a dans l’air on devient des hallucinés

  6. Je fais partie des abrutis qui, durant des décennies ont voté pour le RPR, en me disant chaque fois que ça y est, ils ont compris, Chirac ne parle pas des odeurs pour rien, ils vont prendre les bonnes mesures, ça va changer et puis … rien n’a changé. Leurs promesses n’engageaient en effet que les imbéciles qui, comme moi, les écoutaient. Aujourd’hui, entre un RPR même rebaptisé et une loutre, je choisirais la loutre. Mais NDA, MLP et Z me désespèrent : rien à f… de la France, ce qui compte, c’est que je sois élu. Et ils n’ont toujours pas compris qu’ils doivent refuser de répondre à toutes les questions étrangères à l’immigration et ses conséquences. L’immigration, l’immigration et l’immigration. Union sacrée entre les trois et immigration.

  7. Pour un musulman , toute terre ou il pose les pieds devient terre d’islam , l’islamisation de la France est bien en marche jusque dans nos campagnes .
    Lorsqu’ils sont minoritaires ils se font discrets (taqiya) , mais ensuite avec le nombre ils imposent leur loi (charia) et leur mode d’organisation politique (théocratie) , voir l’évolution des pays du Moyen-Orient.
    Ils le disent , ils le font , et on refuse d’entendre et de voir.

  8. Circulez … y ‘a rien à voir ! Querelles de clochers . Même combat horizontal .
    « Je crois au DIEU qui a fait les hommes , et non aux dieux que les hommes ont faits . » a écrit Alphonse KAAR

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