La nouvelle devise du macronisme : les immigrés d’abord !

Emmanuel Macron demande aux Français de « faire des efforts ». En premier lieu, aux retraités, suspectés d'être des parasites, aux familles, surtout si elles sont nombreuses, aux fonctionnaires, qui devraient être heureux d'avoir un emploi, aux habitants des campagnes, contraints d'utiliser leurs voitures malgré le prix excessif du carburant, à tous ceux qui devront compenser? par des contributions supplémentaires? la suppression progressive de la taxe d'habitation... Au total, cela fait beaucoup de monde. Mais il est une catégorie de la population qui bénéficie de toutes ses attentions : les immigrés !

Selon Le Monde, qui a pu consulter les documents préparatoires au projet de loi de finances 2019, le budget consacré à la mission Immigration, Asile, Intégration est chiffré à 1,58 milliard d'euros : une hausse de 200 millions par rapport à 2018 (+14 %). C'est, de loin, celui qui augmente le plus en pourcentage, le budget général n'ayant droit qu'à un petit 0,6 %, soit à peine le tiers de l'inflation. Le gouvernement table, en 2019 comme en 2020, sur "une stabilité de la demande d'asile" et sur "une baisse des demandeurs Dublin", déjà enregistrés dans un autre pays européen. On peut toujours rêver.

Il est, notamment, prévu d'augmenter l'offre d'hébergement pour les réfugiés : le nombre de places dans le parc de logements devra s’élever à plus de 97.000 en 2019. Les Français sans logis ou qui ont du mal à se loger devront prendre leur mal en patience. Après tout, ils n'ont qu'à travailler davantage ! Les retraités, qui se plaignent de la désindexation de leurs retraites, devraient en prendre de la graine et se féliciter de permettre à l’État d’économiser près de 1,8 milliard d’euros !

Un député LREM, avec cinquante-huit de ses clones, va même déposer un amendement, octroyant un crédit d'impôt aux personnes hébergeant des réfugiés en France : cette niche fiscale permettrait de déduire jusqu'à 1.500 euros par an pour les frais occasionnés par cet "acte de solidarité". Cela constituerait pour cet élu "un bon signal qu'on enverrait dans des moments un peu troublés". Et un moyen d'alléger son impôt sur le revenu. Quelle prévenance, n'est-ce pas ?

On reproche à certains mouvements politiques de défendre « les Français d'abord ». Quel égoïsme, quelle étroitesse d'esprit, quel repli sur soi-même ! Ce sont « les immigrés d'abord » qu'il faut défendre, les macroniens l'ont bien compris ! Et tant pis si des Français en souffrent : ils doivent être solidaires des plus malheureux ! De toute façon, pour ces mondialistes, la nation n'est qu'un détail désuet de l'Histoire. Place à la construction d'une Europe fédérale, place au monde des échanges commerciaux, vive la finance, hors de laquelle point de salut !

Au lieu de mener une politique préventive contre l'immigration, au lieu d'organiser une aide contrôlée aux pays en voie de développement (contrôlée pour que les aides ne tombent pas dans les poches de dirigeants souvent corrompus), Emmanuel Macron prend délibérément le parti des immigrés. Ils vont pouvoir occuper des métiers en tension, exploités et sous-payés : c'est sa conception de l'humanisme et de la solidarité. Voyez le génie de notre Président : il sait même moderniser l'esclavage. Peu lui importe que les immigrés apportent aussi une culture, souvent incompatible avec la nôtre : pour lui, l'avenir est au multiculturalisme et au mondialisme !

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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