Après des années passées à s'examiner le nombril et s'être aperçu qu'il en avait fait le tour, l'adepte du « bien-être » made in USA passe désormais à une autre partie de son corps de même taille mais située plus bas. Cette nouvelle pratique méga tendance, qui vient achever définitivement l'aérobic de Véronique et Davina, consiste – lecteur sensible, éloigne-toi de cet écran – à exposer son anus au soleil. Oui. Et soudain, tout va mieux.

Jambes écartées vers l'astre salvateur, le naturiste acrobate recharge ses batteries, fait le plein de vitamine D. Il a trouvé, c'est par là qu'elle entre. Un certain Ra of Earth en est convaincu (oui, il l'est ! ) : « 30 secondes de soleil sur l’anus apporte plus d’énergie qu’une journée passée au soleil avec ses vêtements. » L'homme semble ignorer qu'un pantalon troué au bon endroit lui apporterait un afflux continu d'énergie pour peu qu'il tourne sur lui-même au gré de la position du soleil. Où a-t-il la tête ?

En hiver, les villes pourraient offrir des stations de rechargement où l'usager aurait la possibilité de s'introduire une lampe solaire dans le postérieur durant une quinzaine de minutes avant de repartir requinqué, gonflé à bloc, en route vers de nouvelle aventures. Pour trois pleins, un verre offert. La mairie de Paris partenaire de l'événement. Création de couloirs réservés aux trouducs hâlés, pour ceux qui ne parviennent plus à s'asseoir sur la selle du Vélib'.

Sur Instagram et Twitter, les pratiquants publient les photos de leurs séances de bronzage. Sur le ventre, sur le dos, jambes en l'air face à la mer façon « Welcome Refugees », chacun s'évertue à offrir un ensoleillement maximum à cette partie de leur anatomie que rien ne prédestinait aux feux de la rampe. Des positions alambiquées qui ne sont pas sans rappeler les contorsions du yoga. De la méditation par le bas.

Face à cette « anussothérapie », le monde scientifique se montre perplexe. « La dose de vitamine D est bénéfique pour la santé mentale et physique mais vous n'avez pas besoin d'endommager votre peau en l'exposant au soleil », clame une doctoresse. De ce diagnostic éclairé (par le haut), il faut retenir l'apport bénéfique pour la santé mentale. Par suite d'une phénomène réfléchissant inexplicable, la lumière entrée par le postérieur pourrait finir, un jour ou l'autre, par éclairer les étages supérieurs... Un peu de patience. Les culs bénis du « bien-être » ne sont pas à l'abri d'un éclair de lucidité.

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27 janvier 2020 à 22:07

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