Le président Trump, nous rapporte James Delingpole, a dit la chose la plus importante qui ait été dite – et la chose la plus importante qu’on puisse dire – sur la pandémie de coronavirus : « Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le mal lui-même. À la fin de la période de quinze jours, nous prendrons une décision quant à la voie à suivre ! »

C’est dans ces moments, poursuit le journaliste anglais, qu’on se rappelle à quel point sont chanceux ceux qui vivent aux États-Unis et au Royaume-Uni d’avoir des dirigeants dont la position par défaut tend vers la liberté plutôt que l’autoritarisme. Certains chefs de file mondiaux semblent se réjouir de l’occasion de la pandémie de coronavirus pour donner dans l’autoritarisme musclé et imposer des restrictions draconiennes aux libertés.

Le président Trump et le Premier ministre Boris Johnson (qui a été testé positif le 27 mars) sont obligés, à contrecœur, de suivre la même voie. Mais la clé de cette réticence est que les deux hommes veulent que leurs nations redeviennent ce qu’elles étaient aussi vite que possible. Ni l’un ni l’autre, nous rassure le journaliste conservateur de Breitbart News, ne pense : « Mouah ha ha ha ! C’est maintenant l’occasion d’étendre le pouvoir du gouvernement au-delà de mes rêves les plus fous. »

Dans le cas de Boris Johnson, cette tendance libérale — au sens ancien du terme — est évidente chaque fois qu’il parle des nouvelles restrictions qu’il juge nécessaire d’imposer au pays.

Oui, c’est à regret que le Premier ministre britannique suit l’exemple de l’Espagne, de l’Italie et de la France, de fermer restaurants, cafés, bars, pubs, discothèques, théâtres, cinémas et salles de sport, « à l’encontre des instincts de liberté du peuple britannique ».

« Nous retirons aux personnes du Royaume-Uni nées libres le droit ancestral et inaliénable d’aller au pub. Et je peux comprendre ce que les gens en pensent », a tweeté Boris.

Imaginez à quel point cela aurait été très différent si un socialiste comme Jeremy Corbyn avait été Premier ministre ou si Hillary Clinton avait remporté les élections. Les restrictions que nous connaissons maintenant ne seraient que le début de leur plan directeur de contrôle pour tout socialiser.

Au lieu de cela, Dieu merci, des hommes comme Donald Trump et Boris Johnson sont horrifiés plutôt que tranquilles ou ravis par la perspective que leurs pays deviennent de quasi-États policiers. Ce qui est doublement important étant donné le grand nombre de nos commentateurs dans les médias et de membres du grand public qui sont devenus des maniaques du contrôle obsessionnel et hystérique en ces temps de pandémie. Le très gauchiste Courrier international ne s’inquiète-t-il pas de « Donald Trump, qui se dit prêt à “rouvrir le pays” rapidement ».

Comme Trump, Boris ne renonce pas à la légère aux libertés chèrement acquises de la civilisation occidentale. Nous devrions être reconnaissants d’avoir de tels hommes aux commandes en ces temps difficiles où tant de sirènes tentent de nous attirer sur les rochers de l’autoritarisme, du délire du contrôle et de la tyrannie.

À la fin, James Delingpole nous rappelle une anecdote de 2006, quand Boris – comme on appelait le maire de Londres – évoquait le film Jaws (Les Dents de la mer). Le vrai héros de Jaws, c’est Vaughan, le maire, disait-il. Un poisson gigantesque mange tous ses électeurs et il décide de garder les plages ouvertes. Malgré les énormes pressions. D’accord, dans ce cas, il avait tort, reconnaît-il. Mais en principe, nous avons besoin de plus de politiciens comme ce maire.

S’il faut mettre les libertés entre parenthèses, avec des politiciens de cette trempe-là, ce sera toujours en dernière instance.

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29 mars 2020 à 19:00

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