La libération du 19 mai en est-elle vraiment une ?

macron 19 mai

Le 19 mai, ce fut une journée de libération. La France, les Français ont repris leur respiration. Enfin, une partie. Une petite partie. Emmanuel Macron et son Premier ministre étaient tellement contents, voire fiers d'avoir ouvert - pardon, entrouvert - la cage qu'ils se sont empressés d'aller boire un café à une terrasse parisienne, sous bonne garde d'ailleurs.

Mais cette tasse de café n'était-elle pas la goutte de trop ? Nous ont-ils pris pour des imbéciles prêts à avaler n'importe quelle fable ? Très largement aidés par la classe médiatique qui a fait de ce 19 mai une journée digne de celle qui, le 8 mai 1945, avait fait souffler un vent de liberté sur la France.

Car, enfin, qui nous a enfermés chez nous, à partir de 19 heures ? Qui a pris la coûteuse décision de refermer les commerces infâmement désignés comme non essentiels ? Qui a fermé les salles de spectacle alors que les gens s'entassaient dans les transport en commun ? Qui sont ces hauts fonctionnaires qui ont pris de telles décisions évidemment entérinées par Emmanuel Macron et ses ministres ?

Alors, devions-nous, le 19 mai, au petit matin, remercier l'Élysée, Matignon et Ségur de nous avoir entrouvert certaines portes ? Pourquoi 17 heures devenues 19 heures, puis maintenant 21 heures, et pourquoi attendre le 30 juin pour passer à 23 heures alors que cette heure empêche, par exemple, les restaurateurs de travailler à peu près normalement et les salles de spectacle et de cinéma d'étaler leurs représentations ? Pourquoi avoir fermé les espaces de sport ? Tout cela au nom de principes de précaution.

Les Français oublieront-ils toutes ces mesures liberticides et parfois inhumaines avant de déposer leur bulletin dans les urnes les 20 et 27 juin prochains et en mai 2022 ? Auront-ils alors oublié que, pendant des mois et des mois, nos anciens sont morts dans la solitude absolue ; l'inhumanité la pire. Qui a pu oser donner de tels ordres d'interdire aux mourants le soutien de leur famille, si ce n'est, au final, Jupiter perché sur son Olympe.

Qui, cette semaine, a osé plaisanter sur le fait que porter un masque sur un transat à la plage ne sera peut-être plus obligatoire ? Alors non, MM. Macron, Castex et Véran, nous n'avons pas à vous remercier de cette mini-libération. À force d'avoir voulu trop nous protéger de ce virus, vous avez bouleversé nos vies. Quand je vois des gamins masqués dans nos rues, je ne peux m'empêcher de penser qu'ils ont pris la plus mauvaise habitude qui soit : celle de se cacher. Comment ne pas, également, évoquer aussi la forme de terreur qu'a fait naître ces mesures discriminatoires. Un exemple ? Hier, j'ai assisté, dans un restaurant, à 21 heures 01, à la panique de clients obligés de plier bagage devant des assiettes à moitié remplies.

Bref, que nos dirigeants n'attendent pas de leurs administrés des signes de reconnaissance après cette mini-libération et qu'ils arrêtent de nous féliciter d'être devenus des moutons masqués.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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