La leçon de démocratie de Charline Vanhoenacker sur France Inter

Capture d’écran (35)

L’humoriste belge a encore frappé sur le dos du bon contribuable français, ce cochon de payeur qui représente tout de même 32 % des électeurs. Qu’importe, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo ayant obtenu leurs parrainages, elle peut enfin se lâcher et ironiser sur la situation tendue de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Ainsi clamait-elle, dans son micro de bobo : « C’est un scandale que les fachos ne puissent pas bousiller la démocratie. » Et puisqu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, elle enfonce des portes ouvertes sur France Inter et poursuit sa consensuelle litanie de diabolisation : « C’est vraiment dommage qu’on demande de fournir des parrainages et pas des mises en examen » ; « Vous imaginez si tous les candidats d’extrême droite n’ont pas leurs signatures, c’est Valérie Pécresse qui va devoir se taper la stigmatisation des musulmans pendant tout le reste de la campagne ! »

Bref, rien de nouveau pour l’animatrice de France Inter qui nous avait déjà donné une belle leçon de résistance démocratique en dessinant une petite moustache sur les affiches d’Éric Zemmour et invitant ceux qui l’aiment à la suivre dans cette noble démarche de reductio ad hitlerum. On aurait aimé que ses trois semaines d’absence mystérieuse en janvier, poussant ses auditeurs inquiets à l'idée de ne plus savoir quoi penser, jusqu'à écrire pour demander « Où est Charline », puissent permettre à la dame de se renouveler un peu. Mais non. Toujours les mêmes ficelles que l'excellent Mathieu Bock-Côté résume comme une « brigade policière qui a pour fonction de lancer la meute sur celui qui pense mal [...] Il s'agit de se moquer de ceux qui ne communient pas à la puissance spirituelle du moment : le saint migrant, le saint non binaire, le saint minoritaire... ». Sur le plateau de Christine Kelly, entouré d'intervenants hilares, il analysait finement cette « tyrannie des humoristes subventionnés qui se distinguent par leur incapacité d’être drôle ».

Ce qui est très drôle, à l’inverse, ce sont les promesses de Sybile Veil, le cœur sur la main, d’assurer le pluralisme sur les ondes de la maison ronde. Là, l’auditeur comme l’électeur peuvent franchement rigoler et, s’il leur reste un peu de bon sens politique, reconnaître à la droite une vertu démocratique que la gauche ne possède désespérément pas. David Lisnard accorde son parrainage à l’extrême gauche, pendant que France Inter se gausse de la représentation de l’extrême droite. Dans un entretien accordé, en 2016, à Téléobs, Charline Vanhoenacker confiait se reconnaître « ni en Jean-Luc Mélenchon, ni dans les Verts, ni dans le Parti socialiste. Je me sens plus proche de la gauche alternative. Je suis en train de virer anarchiste. » C’est peut-être sa meilleure blague, tandis qu’elle travaille dans une radio financée par l’État. La sortie date un peu, mais depuis, on rit jaune.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Je suis Belge francophone et fidèle lecteur de BV. Les interventions de ma compatriote Vanhoenacker m’attristent et me révoltent. Cousins Français, sachez qu’elle n’est pas représentative de l’opinion belge francophone et, à mon avis, encore moins néerlandophone.

  2. Vieille méthode Staliniste, la gauche ne se renouvelle pas beaucoup mais étonnamment les mêmes recettes totalitaires marchent toujours.

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