Alice Coffin, à ne pas confondre avec les « trois hommes et un couffin » du film, est une caricature des plus abouties de ce militantisme lesbien/féministe égalitaire ou paritaire qui a trouvé refuge dans les groupes écologistes et qui, avec le racialisme, le décolonialisme, fait les délices de certaines minorités. Militantisme qui sévit essentiellement dans ce qu’il est convenu d’appeler la culture, supposée « au centre de la société et servant à la faire avancer ». Une culture qui n’a plus rien à voir avec des arts - anciens revisités ou contemporains bébêtes - devenus simples prétextes à porter toutes les fadaises et les hystéries des engagements à la mode et de la cancel culture venue des États-Unis.

Chez cette Coffin-là, tout doit être égal et rien ne doit dépasser, pas même l’attribut viril. Mère Nature a mal fait les choses et il faut allonger les petits et raccourcir les grands, transformer les mulets en chevaux de course, diminuer les nombreux et augmenter les peu nombreux, et l’on ne sait si un jour elle se mettra à comparer la longueur des poils des balais pour voir s’il n’y en a pas un qui dépasse.

En tout cas, après celui des Noirs et des Blancs de la soirée des César, dans les salles de spectacle, un nouveau décompte est proposé par cette spécialiste des équations sociétales, celui des hommes et des femmes et, déjà, il se dit que dans les maternités, on ne devrait plus admettre l’inégalité dans les naissances et, aux pompes funèbres, les enterrements devront être paritaires, un homme une femme, un Noir une Blanche, un Blanc une Noire, et dans les spots publicitaires et les sites de rencontres, on devra veiller à ce qu’il y ait un nombre égal de chaque genre, de chaque race, de chaque orientation sexuelle et de chaque catégorie obsessionnelle ayant échappé aux décomptes de la mathématicienne, mais pour combien de temps encore, nul ne le sait. Et puis, qu’entend-on par homme et femme, chez cette Coffin-là ?

Toujours est-il qu’au dernier conseil municipal de Paris, elle a jeté un couffin dans la mare des hommes en déplorant un manque de parité dans les théâtres. Ce que constatant, décomptes à l’appui, elle propose qu’ils soient désormais subventionnés à hauteur des différentes égalités établies dans les délibérations…

Tout cela devrait faire rigoler, comme un Charlot en Mussolini gesticulant sur une estrade ; pourtant, il se trouve des élus pour prendre ces élucubrations au sérieux et, corroborant le totalitarisme grotesque de cette Alice du pays des citrons givrés, on a vu l'adjointe hidalgo-bobo écolo-socio-culturelle Carine Rolland accueillir avec bienveillance ce discours et dire que la ville de Paris ferait des propositions en juillet. « Nous y travaillons de toute force avec la direction des affaires culturelles ! »

Et l’on frémit en imaginant ce que deviendront bientôt les salles de spectacle dans la capitale, où l’Opéra de Paris a déjà montré l’exemple. Sur la scène, comme dans la salle, un nombre égal d’hommes et de femmes, et de Noirs et Noires, et Blancs et Blanches ; même chose dans les programmations, les distributions ou les orchestres qui devront compter un nombre égal d’hommes et de femmes pour chaque instrument, et qui sait si, bientôt, les partitions auront aussi un nombre égal de blanches et de noires, de croches et de doubles croches.

Et il se dit même que pour plus d’égalité, de parité et de diversité subventionnées, un Peau-Rouge homosexuel pourrait être nommé à la tête du théâtre des Verts-Galants et une Noire lesbienne à la tête du théâtre des Blanches-Colombes. À supposer qu’il y ait encore un public…

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16 juin 2021 à 13:31

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