Kit de résistance patriotique

Dictateur6

Depuis 1968, l'Inquisition socialo-trotskiste ponctue ses actes d'accusation par des imprécations indignes d'un débat démocratique adulte ; notamment : "Facho !" À présent, ces invectives sont complétées par d'autres hoquets appris dans les manifs et les médias (ce qui est presque pareil) : "xénophobes", "populistes"… Malheureusement, la mode et la facilité de ces substituts de réflexion n'est pas encore passée. Il est vrai que bien de nos "philosophes" germanopratins et plusieurs éminences de notre haute caste politique ont fait leur puberté en étant trotskistes. En garant le 4x4 de papa une roue sur le trottoir du Boul'Mich, on se donne, sans grand risque, des airs de Che Guevara pour le prix d'un PV ou - si on de la chance - d'un simple café. Rappelons tout de même que Trotski a fait exécuter des milliers de personnes (et le Che aussi).

On parlera alors, de façon goguenarde, de "reductio ad Hitlerum", expression moqueuse désignant, sous forme de locution latine, le procédé de basse rhétorique consistant à disqualifier les arguments d'un adversaire en les associant à Hitler (ou Mussolini). Cette tactique a pour objet d'exclure l'adversaire du champ polémique tout en évitant soigneusement le débat de fond. Avec d'autres figures rhétoriques, comme l'attaque ad hominem, la reductio ad Hitlerum est généralement brandie par un adversaire rudimentaire, démuni de preuves et d'arguments rationnels. La paternité de l'expression reductio ad Hitlerum est attribuée au philosophe Leo Strauss.

Pour revenir en France, il sera bon de rappeler à nos "invectives" de profession quelques vérités sur l’irresponsabilité intellectuelle et civique qu'il y a à réduire au fascisme toute opinion contraire.

Sur le plan historique :

En 1940, l'Assemblée qui a voté très largement les pleins pouvoirs à Pétain venait majoritairement du Front populaire, y compris ceux des communistes qui n'en avaient pas été exclus. En effet, une partie importante des députés communistes avaient été exclus après avoir refusé de se lever pour honorer l'armée française et approuvé le pacte entre Hitler et Staline ; Thorez, leur chef, avait même déserté de son poste militaire face à "l'allié nazi". Les ministres de Pétain étaient socialistes (Déat, Doriot, Laval…) et Mitterrand avait été décoré de la Francisque… En 1944, l'épuration sauvage menée par l'extrême gauche (communistes et trotskistes) a assassiné sans procès légal des dizaines de milliers de personnes. Mais le général de Gaulle, lui, n'avait pas hésité à s'allier, dès 1941, avec des communistes (repentis pour un temps) dans le seul objectif vital de libérer la France. N'est-ce pas aussi l'idéal qui unit les patriotes d'aujourd'hui lorsqu'ils envisagent une alliance électorale avec le FN ; et, si c'était vraiment nécessaire, avec Mélenchon ? La France de 2017 n'est pas menacée par Mussolini mais par la finance, Bruxelles, l'OMC, l'immigration massive, Daech.

Sur le plan psychiatrique :

Traiter l'Autre de "facho" est une violence psychique qui permet de se placer de manière très surplombante et orgueilleuse au-dessus de lui, pour se dédouaner d'avoir à l'écouter et le comprendre ; ceci aboutit, par le déni de l'Autre, à une escalade de la violence en provoquant parfois la juste colère ou l'abattement de celui qui est placé en position de bouc émissaire.

L'injonction morale est une violence (refus d'altérité, exclusion) visant à la culpabilisation de l'Autre pour obtenir le silence sur la négation et le masquage de faits réels, dans le but de maintenir son propre pouvoir, sa volonté jubilatoire de puissance, sans avoir à répondre de ses propres actes, et en projetant ses torts sur le bouc émissaire.

Alors, lequel est le plus "facho" des deux ?

Henri Temple
Henri Temple
Essayiste, chroniqueur, ex-Professeur de droit économique, expert international

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois