Kendji Girac : ce grand déballage auquel la Justice ne nous a pas habitués

Kendji Girac Capture d’écran

Comme la vérole sur le bas clergé. Voilà comment certains médias se sont rués sur l’affaire Kendji Girac. C’est tout juste s'ils n’ont pas basculé en édition spéciale pour annoncer que le chanteur de 27 ans avait été retrouvé dans la nuit de dimanche à lundi par les secours, à Biscarosse, blessé par balle et avec un pronostic vital engagé. Les sujets et articles se sont depuis succédé, moulinant à l’infini les premiers maigres éléments de l’enquête. Il s’agissait pour nos confrères de ne pas passer à côté d’une news croustillante à haute teneur en clics.

Il faut dire que le procureur en charge du dossier semblait, lui aussi, bien décidé à faire de ce triste incident un événement d’envergure nationale. Ce jeudi 25 avril, Olivier Janson a ainsi tenu une conférence de presse de près d’une heure et demie afin de fournir de plus amples informations concernant la blessure par balle du chanteur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les journalistes en ont eu pour leur argent. Aucun détail ne leur a été épargné. De la fragilité psychologique de Kendji à son penchant pour l’alcool en passant par les frictions qui parcourent son couple, l’intimité de la star a été passée au crible, face aux caméras. Pour le respect du secret médical et le droit à la vie privée, il faudra repasser.

Un procureur sans filtre

Le procureur de la République de Mont-de-Marsan aurait pu se contenter d’annoncer les conclusions provisoires de l’enquête - une tentative de suicide simulée par le chanteur pour retenir sa femme auprès de lui -, mais on a eu droit au verbatim d’anciennes disputes du couple, au détail de la consommation de stupéfiants du jeune homme, jusqu’à la couleur de son tee-shirt le soir du drame.

Dans un communiqué publié ce jeudi 25 avril, les managers de Kendji, Alban Travia et Hakim Nassouh, n’ont pas caché leur mécontentement à l’égard du procureur et de sa langue bien pendue. « Nous ne pouvons que regretter qu’il ait cru bon de divulguer l’intimité de la vie privée et familiale de Kendji Girac, qui est un homme discret et réservé par nature, et ce, sans nécessité au regard de l’enquête en cours », pouvait-on lire. Sans trop y croire, l’entourage professionnel du chanteur en appelle désormais au respect de son « temps de convalescence ».

La colère de Vianney

Les amis de Kendji commencent eux aussi à prendre la parole. Tandis que Slimane et Claudio Capeo, également issus de l’émission The Voice, lui ont envoyé des messages de soutien on ne peut plus convenus, Vianney s’est montré plus offensif, dénonçant sans détour la conférence de presse trop bavarde du magistrat. « Un procureur multi-casquettes ! J’espère que la presse people lui enverra des fleurs », a ironisé, sur X, l’interprète de Pas là.

Difficile de lui donner tort. Comment ne pas en vouloir à ce système judiciaire français qui déblatère aux dépens de la victime dans certaines affaires et reste parfaitement mutique au bénéfice des malfaiteurs dans d’autres ?

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Quand j’ai lu l’info, je me suis dit que je ne serais pas déçu de la suite ! Et je n’ai pas été déçu… Sympa le gars, quelques belles chansons, réussite comme exfiltré de son déterminisme social, le gendre idéal, quoi ! Et puis boum, alcool, drogue, armes, fric et notoriété qui dévissent la tête, et donc retour au bercail. Je plains son gosse, éventuellement sa femme. Et bravo au procureur.

  2. ce qui me parait indécent, moi, c’est que le procureur ne poursuive pas la « victime ». Il n’y a rien pour poursuivre? C’était pourtant l’occasion de confirmer que l’on ne doit pas posséder de cocaïne, même pour un artiste. Une occasion en or de manquer, mais ce n’est pas étonnant.

  3. On s’en fout ! Je ne savais même pas que ce type existait et je m’en portais très bien. Encore un fait divers monté en mousse pour cacher de vilaines choses qui se trament dans l’ombre.

  4. Franchement qu’est-ce qu’on en a à faire de cette sordide affaire familiale. Parfois le succès monte à la tête de quelques-uns , ce chanteur est comme tous ceux qui se sont laissé tomber stupidement dans ce piège.

  5. C’est vraiment curieux ce déballage de la justice sur ce monsieur. Et sur BFM tous les jours….et bla bla bla c’est vraiment insupportable cette chaine !

  6. Il a été habillé pour l’hiver par le procureur et toute la communauté gitane avec lui. Je trouve tout cela assez sain finalement à l’heure où on nous présente des « mariages gitans » à la télé comme des modèles à suivre… et où le ridicule le dispute au mauvais goût. Sans compter qu’on aimerait savoir d’où vient l’argent.

  7. Pendant qu’on tient en haleine le public avec cette histoire on ne parle pas de la dette abyssale de la France, de l’insécurité croissante et la liste n’est pas exhaustive.

  8. Tentative de suicide simulée;hum…se tirer une balle dans la poitrine, au point de se retrouver à l’article de la mort ;c’est vraiment bien imité.
    Si on nous prend pas pour des cons, c’est bien imité aussi.

  9. Si Kendji Girac dit que c’est un « accident » , qu’on lui foute la paix . Tout ce grand déballage autour de cet « accident » est pathétique . Pascal Praud devrait parfois savoir ou commencer et ou s’arrêter . Visiblement c’est une chose qu’il a du mal a faire . Je dois avouer que j’ai parfois du mal à le suivre , ses supputations et ses suppositions m’irritent . Il devrait s’abstenir de donner trop souvent son avis , ce n’est pas son rôle .

  10. On ne peut pas reprocher au procureur d’avoir fait son travail, s’il a donné beaucoup de détails c’est surtout pour protéger la compagne de Kendji qui n’est pas une « gadji » et de toutes les façons la presse peoples s’en charge ainsi que BFMTV.

  11. Le procureur été complet pour lever toute ambiguïté pour éviter tous soupçons sur une enquête bâclée qui aurait pu avoir pour but d’enterrer une affaire concernant un artiste, maintenant il a su convaincre qu’il n’y avait pas eu la participation d’un tiers ou de sa femme sauvegardant ainsi la réputation du chanteur, qu’il y ait eu un doute pu être préjudiciable à la carrière de celui-ci. Certes beaucoup de détails, mais ce sont ces détails qui sont nécessaires à la bonne compréhension du déroulement de l’affaire et on ne peut imaginé qu’il l’a pas eu l’aval du chanteur. Quant à au mode de vie des gitans il était nécessaire aussi de l’expliquer, j’ai vu d’ailleurs que certains artistes, certains présentateurs bien au chaud dans leur petit monde de privilégiés encensaient les gens du voyage sans jamais avoir vu d’ailleurs comment ça se passait lorsqu’ils arrives à une trentaine de caravanes dans le champ de votre voisin, à leur décharge ils sont très observateurs, les gosses connaissaient exactement notre manière de vivre même ce qu’on avait chez nous de plus ou moins visible, quand ils m’en ont parlé j’ai été très étonné.

  12. Il y avait encore des français qui n’avaient jamais entendu parler, donc ne connaissaient pas Kendji Girac… Dont moi !
    À chacun ses goûts.
    Ben maintenant, on connaît, et on se dit, qu’on était tout aussi heureux que quand on ne connaissait pas !

  13. Il parait évident qu’il est plus aisé de jouer de la guitare à 15 dans une caravane, que du colt 45 …

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