JO 2024 : les restaurants des Champs-Élysées passent à la caisse

les nouvelles terrasses des champs E JO 2024 - Copie

Le 26 juillet 2024, les yeux du monde entier seront tournés vers Paris pour l’ouverture des trente-troisièmes Jeux olympiques de l’histoire. Depuis qu’elle a été désignée hôte, en septembre 2017, la Ville Lumière se prépare pour l’événement, elle veut briller. Tellement que, sous l'impulsion de la mairie de Paris, elle doit opérer de nombreux et coûteux changements.

Tout a commencé avec les bouquinistes des quais de Seine, priés de libérer la place pour des « raisons de sécurité ». Une fois les boîtes vertes retirées, la municipalité a continué son opération de déboulonnage sur le Champs-de-Mars en demandant à Guignol, aux vendeurs de crêpes et aux manèges de quitter les lieux. Enfin, Anne Hidalgo s’est attaquée aux Champs-Élysées. L’édile socialiste a demandé, via son premier adjoint Emmanuel Grégoire, aux restaurants de la plus belle avenue du monde de faire un lifting afin que « toutes les terrasses soient à l’identique, selon un même modèle ».

Une uniformisation onéreuse…

Ledit modèle a été dessiné par Ramy Fischler, un designer belge (les Français étaient tous pris ?). Il est inspiré des « vacheries anglaises », des pergolas servant à abriter les promeneurs les jours de pluie, déjà présentes sur les Champs-Élysées à la Belle Époque. Un retour en arrière qui n’est pas du goût de tous. Les restaurateurs indépendants que sont le Deauville, le George V, l’Unisex et le Bistrot 25, n’ont pas accueilli la nouvelle de la meilleure des manières. D’autant moins qu’elle s’accompagne de dépenses. Les établissements vont devoir démonter leurs terrasses pour en acheter de nouvelles, conformes aux exigences de la mairie. Pour 70m² d’espace extérieur (trois modules), il faudra compter autour de 400.000 euros. Ce montant couvre la structure et le mobilier, lui aussi imposé.

Au-delà du coût qu’elle représente, l’uniformisation des terrasses des trottoirs des Champs-Élysées ne plaît guère à ces indépendants. Ils ont une identité forte et ont peur de ne plus être reconnaissables. Le Deauville va devoir abandonner son bleu et son ambiance marine pour le vert réséda, tout comme le très rouge Unisex qui est appelé à se fondre dans le décor.

… mais heureuse

Sur ce sujet, les avis sont néanmoins partagés, car la plus belle avenue du monde avait, ces derniers temps, laissé place à toutes les envies, même les moins heureuses, en matière de vitrines et de devantures. Au contraire de ces restaurants, le Comité Champs-Élysées se réjouit de cette unité à venir. Pour ses membres, les nouvelles terrasses seront « plus belles et plus parisiennes ». Si la plus belle avenue du monde veut conserver son titre, il fallait peut-être qu’elle en passe par là.

Mais, au grand dam de ces établissements, ils devront assumer seuls cette transformation. Pire : la mairie de Paris a profité de cette harmonisation obligatoire pour voter une nouvelle tarification des droits de voirie. Pour deux modules, la redevance est passée de 28.000 à 110.000 euros, et pour six, de 85.000 à 300.000 euros. Après les vacheries anglaises, les restaurateurs ont droit aux vacheries municipales. Anne Hidalgo n’a décidément honte de rien.

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Ayant livré le Georges V et le Deauville , j’imagine très bien l’envie des propriétaires de faire un sort a cette municipalité de cinglé . Chaque établissement avait une identité propre avec ses couleurs, la forme de sa terrasse couverte , cela donnait un peux de couleur ; la cela va être monotone , triste a gerber , déjà qu’elle a remplacer les fontaines du bas des champs par cette tuyauterie tournante que même les touristes de passage détestes ; prochaine étape ce sera quoi remplacer le personnel de ces établissement par ses protégés clandestins et sans papiers.

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