Jésus est né en Provence et ça se voit !

Crèche_provençale_santons_Paul_Fouque

« Jésus est né en Provence entre Avignon et les Saintes-Maries. Jésus est né en Provence, c'est un berger qui me l'a dit… » Voilà ce que chantait Robert Miras, en 1973. Bien évidemment, cette chanson n’a aucune valeur historique, mais elle montre combien les Provençaux sont attachés à Noël. Cette région de France a un grand nombre de traditions pour la fête de la Nativité et la période qui l’entoure.

La plus connue de toutes est sans aucun doute la crèche provençale. Dans la grande majorité des maisons de la région, dès le premier dimanche de l’Avent, les santons (santoun, « petit saint » en provençal) sont de sortie. « Pour constituer une crèche, il faut avoir au minimum les onze santons principaux », explique-t-on dans les ateliers de Marcel Carbonel, l’un des santonniers les plus connus de France. Cela comprend les trois personnages de la Sainte Famille, l’âne et le bœuf, un ange, les rois mages, un berger et un mouton. De nombreux autres sujets peuvent ensuite être ajoutés : boulanger, chasseur, jardinier, joueur de pétanque, ravi, tambourinaire…

La crèche, tradition numéro 1

En 2020, le ministère de la Culture recensait « six santonniers pour le territoire d’Aix et du pays d’Aix, dix-sept santonniers pour Aubagne et le pays aubagnais et treize santonniers pour Marseille et l’arrière-pays marseillais ». Chacun a ses spécificités : des santons blancs chez Arterra, des habillés pour la maison Campana, une Vierge enceinte fabriquée par les ateliers Coulomb… Il y a un très grand choix. Les marchés ou foires aux santons, autre tradition régionale, organisés à partir du dernier week-end de novembre et jusqu’au 31 décembre, dans les villes d’Aubagne, de Marseille et d’Aix-en-Provence, permettent de s’en rendre compte.

Mais la crèche, ce n’est pas seulement un décor et des santons, c’est aussi du blé. Celui de la Sainte-Barbe, semé le 4 décembre dans trois coupelles, en référence à la Trinité, et disposé autour de la crèche. La façon dont il pousse détermine si l’année à venir sera prospère ou non. Le jour de Noël, il est déplacé pour décorer la table.

3, 7, 13, les nombres symboliques sur les tables provençales

Table qui ne doit pas être dressée n’importe comment. Dans la tradition provençale, il doit y avoir trois nappes blanches, trois bougies et une place laissée libre pour le pauvre. Sur cette table, le dîner du 24 et le déjeuner du jour de Noël seront pris. Traditionnellement, il n’y a pas de réveillon en Provence mais un gros souper, repas maigre, sans viande, composé de sept plats, pris avant la messe de minuit et se terminant par la dégustation des treize desserts. La pompe à l’huile d’olive, les quatre mendiants (figues sèches, franciscains ; raisins secs, dominicains ; amandes, carmes ; noisettes ou noix, augustins), le nougat blanc, le nougat noir et les dattes sont les incontournables, les cinq restants peuvent être des fruits, des calissons, des chocolats, des biscuits, des oreillettes ou autres spécialités régionales. Ils sont accompagnés de vin cuit.

Une fois les treize desserts avalés, les Provençaux se rendent à la messe. Celle-ci est, le plus souvent, précédée d’une veillée chantée en provençal. Langue qui leur est chère et qui est particulièrement usitée durant cette période, notamment à l’occasion des pastorales, des représentations théâtrales exagérées et anachroniques de la naissance du Christ, une sorte de crèche provençale vivante. Les personnages sont habillés en tenues traditionnelles des années 1800 à 1830 et vivent dans un village de Provence. À l’annonce de l'arrivée du Sauveur sur terre, ils se mettent en route pour aller l’adorer. Plus qu’une tradition, se rendre à une pastorale est presque une démarche identitaire. Pour être un vrai Provençal, il faut en avoir vu une.

Il faut également connaître quelques phrases incontournables, car entre le 26 et le 31 décembre, les locaux se souhaitent un « bon bout d’an » ou, dans une version plus longue, « bon bout d’an et à l’an que ven ! Se sian pas mai, que siguen pas men ». En français : « Bonne fin d’année et à l’année qui vient ! Si nous ne sommes pas plus, ne soyons pas moins. »

Vos commentaires

6 commentaires

  1. Merci on a besoin de rève d’espoir de beauté de sagesse et d’amour .on a besoin du printemps après l’hiver besoin de croire besoin de vivre . Petit à petit on a grignoté nos libertés et tout ce qui faisait le charme de la vie nous sommes entourés d’obscurantisme de négations d’interdits nous baignons dans la peur . Noël c’est la fête de la naissance la fête de la vie celle de la famille et la joie de l’enfant qui vient de naître et qu’il s’appelle Jesus cela apporte un plus pour nous les chrétiens. Joyeux Noël à tous.

  2. Et à ceux qui vous souhaiteront « une bonne année » , vous répondrez sans hésiter « et le paradis à la fin de nos jours » !

  3. Gaujous Nadal a totz ! E qu’a l’an que bèn se siam pas mai, que siguem pas mens ! Une bona annada accompanhada de tot ço que vos plaï. Dans la langue d’oc du Prix Nobel de littérature Frédéri Mistral.
    Bizous à l »Académie française qui confond République et France (‘séance’ (?) du 12 juin 2008)

  4. Merveilleuses traditions que nous nous devons de trasmettre de générations en générations . Une des grandes richesses de ce pays , ne laissons personne détruire celà .

    • C’est devenu un combat de tous les jours, et lorsque l’on lit BV, on se rend moins compte de ce qui nous menace, car nous sommes baignés dans le bon sens qui n’est pas universel ! Loin s’en faut !

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