Jean Messiha : « Il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre mes idées et celles d’Éric Zemmour »

2

Jean Messiha a annoncé, ce jeudi, qu'il quittait le parti Reconquête. Pour Boulevard Voltaire, il revient sur les raisons de son départ et sur ses projets.

Geoffroy Antoine : Aujourd’hui, vous avez annoncé sur CNews que vous quittiez le mouvement Reconquête d’Éric Zemmour. Quelles sont les raisons qui motivent votre départ ?

Jean Messiha : J’ai rejoint la campagne présidentielle d’Éric Zemmour en tant que porte-parole. Celle-ci étant terminée, je reprends mes activités antérieures dans mon cercle de réflexion Apollon dont je compte reprendre la présidence et que je compte réactiver, mais je vais également continuer le combat politique à travers les médias. Je n’ai pas changé d’idées, je n’ai pas non plus changé d’ami puisque Éric Zemmour restera un ami. J’ai juste changé mon fusil d’épaule dans le sens où le combat continue par d’autres moyens.

G. A. : S’agit-il d’une décision mûrement réfléchie ou est-ce tout récent ?

J. M. : J’attendais la fin de la séquence électorale de l’élection présidentielle. Cela ne vous surprendra pas que cette décision arrive au lendemain du second tour de l’élection présidentielle.

G. A. : Avez-vous envisagé de rester chez Reconquête afin d’entamer une nouvelle carrière politique ?

J. M. : Chez Reconquête, il y a énormément de talents, de profils, de cadres et de pointures. La ressource humaine et la base adhérente militante sont là. C’est un parti assez singulier dans son genre. Au bout de trois mois d’existence, il arrive tout même à des niveaux d’adhésions, de convictions et de ralliements de personnalités sans commune mesure avec les autres partis. J’ai vécu une campagne exceptionnelle et un moment vraiment unique de politique pure. Éric Zemmour a réussi à allumer une flamme d’espérance dans le cœur de millions de Français. Compte tenu de ce que je viens de dire, l’aventure ne va pas s’arrêter là. Je dis juste que je conserve bien sûr les idées du camp national de manière générale. Maintenant, le camp national va avoir besoin d’une boîte à idées pour l’alimenter en thématiques programmatiques et travailler l’opinion publique. Ces deux choses sont nécessaires dans le contexte actuel. Je me propose juste de briguer ces responsabilités-là et de laisser la politique active à des gens qui ont un profil plus adapté que le mien.

G. A. : Comment l’annonce de votre départ a-t-elle été reçue par Reconquête et par Éric Zemmour ?

J. M : Je n’ai pas annoncé cette décision dans mon coin. Cela a été discuté avec Éric Zemmour il y a plusieurs jours. Éric Zemmour est un ami de plus de dix ans. Il est très proche de mon cœur et nous nous apprécions énormément sur le plan humain. Nous discutons ensemble depuis plusieurs années dans des débats qui nous ont coûté des nuits entières sans sommeil. Éric Zemmour restera un ami. Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre ce qu’il pense et ce que je pense. D’ailleurs, le choix de rejoindre la campagne d’Éric Zemmour était un choix d’amitié, mais aussi un choix de conviction. Les deux restent.
Le camp national a aujourd’hui besoin d’une voix et d’un cercle de réflexion. Regardez à gauche, les voix médiatiques et les cercles de réflexion ne se comptent plus. Je pense qu’il faut muscler ces deux aspects pour le camp national et c’est ce que je vais m’efforcer de faire à partir de maintenant.

G. A. : J’en conclus donc que vous allez continuer de soutenir activement Éric Zemmour et Reconquête pour les élections législatives à venir.

J. M : Je vais continuer à alimenter le camp national de manière générale, c’est-à-dire Éric Zemmour, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan. Tous ceux qui voudront, dans le sillage et dans les limites de notre camp et même au-delà, pourront piocher des idées dans ce que propose l’Institut Apollon. Ils seront les bienvenus. L’Institut Apollon est un institut apolitique non partisan, même s’il se situe évidemment dans le camp de la France, dans le camp de la droite nationale. Ce camp n’est pas partisan au sens où il n’est le réservoir d’aucun parti en particulier, mais nous avons des accointances, des amitiés qui font que le combat continue par d’autres moyens.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois