« Je décapiterai vos corps de kouffars » : les lycées menacés sous surveillance

©shutterstock_632866523
©shutterstock_632866523

Un compte lycéen piraté, un mail de menaces envoyé à des centaines d’élèves et un climat de panique. Ce mercredi 20 mars, en fin d’après-midi, des centaines de lycéens, notamment en Île-de-France, et leurs parents ont reçu sur leur espace numérique de travail (ENT) - plate-forme sur laquelle ils consultent habituellement leur emploi du temps et leurs devoirs - un message menaçant de faire exploser plusieurs établissements scolaires, ce jeudi. Un mail qui semble davantage relever d’un canular mais qui instaure tout de même un climat anxiogène, à l’heure où les écoles françaises se retrouvent de plus en plus ciblées par les menaces.

Menaces de décapitation

« J’ai enfin décidé de mener mon projet à bout. » Dans une missive glaçante, un individu qui assure agir « au nom de l’État islamique » détaille son projet mortifère. « Demain, jeudi 21 mars, je ferais exploser l’établissement tout entier vers 11 h-15 h et je décapiterais tous vos corps de kuffars [mécréants, NDLR] pour servir Allah le tout-puissant qui règne sur le monde » (sic). Il précise ensuite : « J’ai mis du C4 [explosif, NDLR] partout dans le lycée et dans les classes. J’espère que vos corps de kuffars vont exploser en mille morceaux, je ramènerais mes chiens pour venir vous déchiqueter, bande de mécréants » (sic). L’auteur de ces menaces joint à son mail une vidéo de décapitation afin de montrer à ceux qui voudraient le « rejoindre » « comment tuer facilement tous ces mécréants ». Et il conclut avec un verset du Coran : « Tuez ceux qui ne croient pas en Allah. » Ce mail au contenu particulièrement choquant n’a pas manqué de déstabiliser ses destinataires, parmi lesquels on compte de nombreux adolescents.

La menace a rapidement été prise très au sérieux par les chefs d’établissement concernés et les forces de l’ordre. Dans un mail adressé au parents d’élèves, le proviseur du lycée Jean-Rostand à Mantes-la-Jolie, visé par ce message de menaces, annonce avoir, dès le 20 mars au soir, porté plainte. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a également déposé plainte. Les services de l’Éducation nationale confirment au Parisien prendre « au sérieux » cette menace et faire « le nécessaire pour s’assurer de la sécurité des élèves ». Un signalement a par ailleurs été effectué sur la plate-forme Pharos, site créé par le gouvernement pour signalement les contenus et comportements illicites en ligne. Une enquête a été ouverte pour « accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé des données », sans pour autant être confiée, pour le moment, au parquet national antiterroriste (PNAT). Des services spécialisés sont mobilisés pour identifier le ou les auteurs de ce message.

Dès le 20 mars au soir, les forces de l’ordre se sont mobilisées pour une levée de doute - procédure permettant de s’assurer qu’aucun explosif n’avait été déposé dans l’enceinte des lycées - avant l’arrivée des élèves et du personnel. Ce 21 mars, encore, des équipages de police assuraient la sécurité aux abords des établissements menacés.

Climat anxiogène

Malgré cette réaction rapide, ce « canular » n’a pas manqué de créer un climat anxiogène. Plusieurs parents qui craignaient une mise à exécution de la menace confient ainsi, sur les réseaux sociaux, avoir décidé de garder leurs enfants « à la maison » dans ce contexte « terrifiant ». Entre 11 heures et 15 heures, dans les lycées ciblés, de nombreux élèves - plus de la moitié dans certaines classes - manquaient donc à l’appel.

Cette menace s’inscrit dans un climat pesant. Après l’assassinat de Samuel Paty en 2020 et celui de Dominique Bernard en octobre 2023, l’école est particulièrement visée par le terrorisme islamisme. À cela s’ajoute une hausse sans précédent des alertes à la bombe à répétition qu’ont subies de nombreux établissements scolaires en France, ces derniers mois. Le 19 mars encore, le groupe scolaire Marie-Rivier à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche) a dû être évacué après une menace d’explosion jugée sérieuse. La veille, le lycée Lavoisier au Havre a fait l’objet d’une levée de doute et d’une mesure de confinement après la réception de menaces d’attentat. Face à ces événements qui s’accélèrent, l’UNI, syndicat étudiant, appelle le gouvernement « à agir ». Un message partagé par le collectif SOS Éducation, qui demande à Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale, et Gabriel Attal, Premier ministre, de « réagir tout de suite ». Mathilde Androuet, député européen du groupe Rassemblement national, ajoute : « L’insécurité et la mise sous tension de nos jeunes, enseignants et forces de l’ordre poussent la société à bout. […] Il est temps de taper du poing sur la table. »

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Là, ça devient grave……Avant d’envisager d’envoyer nos soldats se batte aux côtés des Ukrainiens, Macron ne doit pas oublier qu’il a déjà une guerre à faire en France pour lutter contre ces peuples exotiques accueillis massivement par ses prédécesseurs et lui-même et qui causent une insécurité sans borne dans tout notre pays. A présent, nous souhaitons qu’il assume enfin son rôle de chef d’Etat en rétablissant d’urgence la peine capitale pour les assassins ou terroristes, la perpétuité pour ceux qui violent et menacent la vie d’autrui, l’expulsion immédiate des OQTF et des fichés S et la suppression de toutes ces associations qui soutiennent tous ces individus comme s’ils étaient des victimes. Ces actions exemplaires et d’envergure devraient restaurer la PAIX. Quant aux millions qui restent, ils n’auront pas d’autre choix que de se tenir tranquilles s’ils ne veulent pas être expulsés systématiquement manu-militari dans le berceau de leurs ancêtres. C’est ça qu’un Chef d’Etat digne de cette fonction, devrait faire.

    • Au contraire, nous n’en serions pas là si le RN ou RECONQUÊTE avaient été aux manettes..

  2. Je ne comprends pas l’alarmisme ambiant.On ne risque rien,vu qu’on est protégé par le locataire de l’élysée qui a enfilé ses gants de boxe.

  3. Je ne comprends pas l’alarmisme ambiant.On ne risque rien,vu qu’on est protégé par le locataire de l’élysée qui a enfilé ses gants de boxe.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois