Isidore nous prend au mot… Noël

Noël

Du latin nativus, « natif », « naissance ». Fête de la nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus. C’est à partir de cette naissance qu’on datait encore, tout récemment, les événements de l’histoire de l’humanité. Naissance qui remonterait en réalité en l’an -6. Mais déjà, à l'école et dans nos universités, « J.-C. » est, ni vu ni connu, remplacé par « notre ère » !

Quatre prophètes, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel, avaient annoncé cette venue de Jésus six et sept siècles plus tôt. On peut le lire dans le livre toujours best-seller mondial, la Bible. Mais comme Jésus le dira lui-même, plus tard : « On aura beau vous apporter tous les signes, toutes les preuves, faire tous les miracles, si vous ne voulez pas croire, vous ne croirez pas. »

La fête de cette naissance est devenue, au fil du temps, celle de tous les enfants sur la plus grande partie de la planète. La légende du père Noël avec son manteau rouge et sa barbe blanche ne vient pas de Coca-Cola™, comme on l’entend parfois, mais de saint Nicolas qui a vécu au IIIe siècle en Turquie. Il est réputé pour sa bonté et ses miracles. On le fête encore dans une vingtaine de pays de l’Europe du Nord et de l’Est. En revanche, c’est bien la publicité américaine de Coca-Cola™ qui a mis à la mode le Father Christmas dans les années 30.

Dans les traditions de Noël, il y a aussi les guirlandes qui font référence à cette nuit où l’étoile* a guidé les bergers et les mages : trois rois de paix dont un roi africain et un roi arabe qui rendaient visite à un Juif.

On trouve aussi le sapin, arbre de vie qui ne meurt jamais - un rappel de l’éternité. Autant de symboles chrétiens, dont la crèche elle-même. Pourtant cette étable, si bienveillante et inoffensive avec son bœuf et son âne, empêche aujourd’hui de dormir des penseurs qui se disent libres. Et un « certain Orient nommé Grand ». Se reconnaîtraient-ils en eux ?

Ces symboles devraient encore, dans les années à venir, donner du pain sur la planche aux censeurs de la République : Conseil d’État, journalistes et politiciens nagent et phosphorent entre culte et culture, jusqu’à s’y perdre.

Qui peut croire à la sincérité des laïcards qui invoquent la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État ? On a beau leur dire que c’est Jésus qui a inventé la laïcité. Non, ils préfèrent confondre séparation et suppression.

Comme ils confondent aussi libre pensée et interdiction de penser. Et pourquoi ce zèle disparaît face à l’islam ? Une contradiction de plus ou la peur tout simplement ? Ces gens-là aiment bien vaincre sans péril. Mais dans un pays déchristianisé, ils triomphent sans gloire. Ou encore, selon l’expression zemmourienne, en donnant « une gifle à leur grand-mère » !

Des symboles chrétiens, nous en avons à tous les coins de rue, nous en portons tous, à commencer par nos prénoms. Nous utilisons tous les jours des mots, des expressions bibliques, les médias christianophobes aussi, même sans le savoir. Supprimons-en un, il en jaillit cinquante ! En France, se dressent partout des croix. Faudra-t-il aussi supprimer celles qui par dizaines de milliers s’étalent sur les champs de bataille de nos deux dernières guerres, donc après 1905 ? il y a fort à parier que tant de mesquineries finiront par obtenir l’effet contraire, en réveillant la part de chrétienté qui sommeille en chacun des Français.

Alors, en faisant vos courses de Noël, aux commerçants qui vous disent « Bonnes fêtes », vous pouvez toujours répondre en souriant : « Merci, ce n’est pas ma fête mais j’en profite pour vous dire : "Joyeux Noël !" »

* L'étoile des mages expliquée par les astronomes. Cf. Le Point, 5 janvier 2013.

Isidore
Isidore
Chroniqueur

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois