Indépendance de l’Algérie : 60 ans de soumission, de repentance et de culpabilité mémorielle
Le 5 juillet 1962, trois mois et demi après les accords d’Évian, l’Algérie devenait officiellement indépendante. S’ouvrait alors, non pas une période de paix et de prospérité, mais une guerre algéro-algérienne et une dictature socialiste révolutionnaire qui mènera à la ruine du pays. Cette violence et cette effroyable décadence étant d’ailleurs symbolisées par le massacre d’Oran le même jour et par les monstrueuses exécutions des harkis restés sur place, trahis et abandonnés par le pouvoir gaullien.
Cela fait 60 ans que l’Algérie a obtenu son indépendance vis-à-vis de la France, ancienne puissance colonisatrice, mais cela fait 60 ans que la France a adopté une attitude de soumission, de repentance et de culpabilité mémorielle à l’égard de son ex-colonie.
À rebours de cette marque d’infamie que la gauche intellectuelle entend faire peser sur le passé colonial de la France, le bilan de ces 132 années de colonisation de la France en Algérie est pourtant loin d’être négligeable. Comme l’explique Jean Sévillia dans Le Figaro (6/11/2018), « la France a équipé ce pays, elle a construit des routes, des ponts, des barrages. L'œuvre médicale est extraordinaire, dans un territoire jusqu'alors envahi par les fièvres. [...] L'œuvre scolaire n'a rien eu de négligeable : elle s'est seulement heurtée à la réticence de la grande majorité de la population musulmane à l'idée de confier ses enfants à une école sans Dieu. La métropole a importé en Algérie des techniques agricoles modernes, inconnues jusqu'alors. »
On ne refera pas ici l’histoire de la guerre d’Algérie, mais on peut légitimement se demander pourquoi, depuis 60 ans, la France, avec un empressement honteux, se soumet aux diktats des différents dirigeants qui se sont succédé au pouvoir en Algérie. Pourquoi la France accède-t-elle aux demandes algériennes et ouvre-t-elle peu à peu les archives de cette période quand l’Algérie tient les siennes fermement cadenassées ?
Pourquoi, si la France était si honnie de l’autre côté de la Méditerranée, a-t-on favorisé légalement l’immigration algérienne en France depuis l’indépendance, accélérant « le phénomène qu’on avait prétendu conjurer par la sécession : il y a aujourd’hui plus de possesseurs de la nationalité algérienne en France qu’il y avait de musulmans algériens en 1830 ? » (Michel De Jaeghere, Le Figaro Histoire). Comme le dit Jean Sévillia, c’est « un rare exemple d'un peuple choisissant d'aller vivre auprès de ses prétendus tortionnaires » !
Rappelons à ce titre qu’entre 1962 et 1972, l’immigration algérienne augmente de 65 % en France. Sait-on que, selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, la diaspora algérienne en France compte 2,6 millions de personnes au moins, dont 846.000 immigrés stricto sensu ? Sait-on également que les Algériens bénéficient, depuis l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 (modifié en 1985, 1994 et 2001), de facilités inouïes pour s’installer en France, y commercer, obtenir un titre de séjour, faire jouer le regroupement familial ?
Et pourtant, la générosité d’une France qui a toujours maintenu les bras ouverts à son ancienne colonie – invalidant par là même l’intuition gaullienne que l’on ne pourrait supporter chez nous le poids d’une population à la démographie galopante -, cette ouverture française, donc, n’est rien moins que reconnue. Et elle est inutile, autant que contre-productive.
La France, condamnée à battre sa coulpe, n’en fera jamais assez. Emmanuel Macron n’avait-il pas déclaré, en février 2017, que la « colonisation était un crime contre l’humanité » et que la France « d[evait] présenter ses excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avions commis ces gestes » ?
Une vision fausse, une imposture historique qui est comme un écho à l’imposture de cette « paix » algérienne » de 1962 : aujourd’hui, les jeunes descendants des immigrés algériens, qui n’ont pas connu cette sale guerre et que la France élève en son sein, la cultivent avec un soin jaloux et une rancœur tenace. Leur haine de la France n’est que le fruit de notre détestation de notre passé. Quand la France prendra-t-elle donc son indépendance vis-à-vis de l’Algérie ?
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/07/2022 à 8:06.
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Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain
52 commentaires
Puisque la colonisation est un crime contre l’humanité, les Maghrébins doivent demander repentance à leurs premiers colonisateurs : les Arabes, qui les ont islamisés de force, c’est la cause de tous leurs problèmes !
Après leur indépendance, l’Algérie était le pays le plus développé d’Afrique, mais les musulmans ont laissé péricliter ce que les Français avaient construit et 60 ans après l’Algérie ne produit plus rien, importe tout, ne vit que de son pétrole que les musulmans n’auraient jamais su exploiter sans les techniques occidentales. Et les Algériens qui viennent maintenant mendier les allocations en France, prouvant qu’ils sont incapables de se débrouiller seuls, devraient mourir de honte.
Un résumé parfait de la situation 60 ans après et qui a le mérite d’être clair même si il n’est pas politiquement correct
C’est simple : La gauche a trahi la France en Indochine après l’ avoir trahi en 1940
Trahi en Algérie, et continue simplement de la trahir par l’ immigration incontrôlée.
La France ne doit rien à l’ Algérie par contre l’ Algérie lui doit en premier son existence
En 62 l’ Algérie était un pays riche en plein essor comme toutes les colonies françaises à l’ opposé des colonies étrangères. Ce que l’ on ne dit jamais
Les algériens profitent de l’ imbécillité des français et ont raison
ET de plus, l’Algérie n’était pas une colonie mais trois département français .
Exact
A qui profite cette stratégie mortifère ? car il y a toujours des intérêts derrière ce genre de politique.
1 : au mondialisme macronien débile
2 : à la Nupes ses alliés de 1er et d’arrière plan par la magouille politicienne
Cette génération qui n’a pas connu la fuite de leurs grands parents d’Algérie pour juste sauver leur vie devrait remercier la France, cette France qui a financé là bas des routes, des hôpitaux, des écoles et j’en passe : quand on voit ce que les Algériens en ont fait, quelle tristesse
Et dire que nous acceuillons, protégeons, aidons et » câlinons » ceux qui n’hésitent pas à salir et ruiner la France, aidés en cela par notre président qui loin d’assurer la concorde, attise les braises d’un conflit latent .
Je pense qu’il faut cesser de dire que l’Algérie est devenue indépendante en 1962. Si c’était vrai ses nationaux auraient cessé de venir ce ce côté-ci de la Méditerranée pour continuer de téter le bon lait des mamelles de sa mère la France, qu’ils n’en trouvent pas chez eux.
Soixante ans plus tard, j’entends encore aujourd ’hui depuis la place de Saint Eugène pratiquement deserte les you you qui montaient du coté du BD Gambetta à Oran , pendant que des PN se faisaient massacrés et que l’armée ne faisait rien ….. très mauvais souvenirs de cette journée
Je me souviens de la chanson que chantait certain Général : « C’est beau, c’est grand, c’est généreux, la France « . Lui qui disait ne pas vouloir du mélange des genres, qui s’est obstiné dans le refus de faire venir chez nous les milliers de Harkis qui avaient bien servi la France doit avoir des remords posthumes , sachant que son Armée avait vaincu le Communisme qui a ruiné depuis cette ancienne colonie turque devenue française et richissime un temps
Macron ,Darmanin , même combat ,politique de la carpette! Un darmanin qui va à Alger se recueillir au mémorial du FLN , son grand père était un Harki décoré par la France! Honte à Darmanin . Un Macron qui veut un resserement des liens avec l’Alégérie ! Déjà qu’ils récupèrent leurs illégaux qui sont en nombre chez nous . Une équipe de France et la Marseilaise sifflées à Aleger , les diplomates quittent le stade. Aavant d’aller plus loin l’Algérie doit reconnaitre ses torts , comme Oran en 62
La France a quitté l’Algérie au moment où militairement nous avions gagné la guerre, le tort de Joxe négociateur des accords d’Evian, est de n’avoir sur ordre de De Gaulle, négocié qu’avec le FLN en écartant l’ALN qui avait une vision plus intelligente des évènements. De Gaulle ne voulait pas disait il que Colombey devienne Colombey les deux mosquées, il a eu tout faux.
La France est le bouc émissaire de ce gouvernement algérien qui n’a jamais été capable d’innover et très bien expliqué par votre excellent article
… par ceux-là mêmes souvent qui les en ont chassés. Et dire que ce cher général voulait se débarrasser d’un pays – qui malgré toutes ses richesses – coûtait cher à la métropole (sic !). Il doit se retourner dans sa tombe en voyant l’échec de sa politique par l’arrivée massive de ces arabes auxquels il avait offert sans contrepartie ce pays que la France avait construit de ses mains, sans parler des massacres des PN et des Harkis qui malgré le génocide de ces derniers continuent d’aimer la France
Avec les mêmes méthodes (terrorisme, massacres intimidation) les français de souche bientôt connaître le sort des pieds noirs : la valise ou le cercueil.
Un grand merci à vous pour cet article : vous êtes parmi les très rares médias à vous interroger sur les raisons – que nous connaissons bien entendu en tant que pieds noirs – pour lesquelles les algériens ont cet engouement pour la France et pas seulement parce ce que pour eux c’est l’Eldorado qu’ils n’ont perdu en nous chassant de notre pays de naissance. Pour ceux qui ont le courage de retourner en Algérie pour voir ce qu’il est devenu il faut voir comment ils sont accueillis à bras ouverts …
Il faudrait seulement que beaucoup de voix s’élèvent pour rétablir un équilibre et cesser d’installer un camp des saints qui tend à maintenir une guerre froide en chargeant la France de tous les maux.
De même qu’on n’en finit pas de ressasser Hitler on n’en finit pas avec le colonialisme si bien qu’il n’y a plus de place pour un avenir paisible.
(Excellent article malheureusement trop rare en dehors de Boulevard Voltaire. )