Immigration : le sujet absent des débats de la présidentielle

À l’exception notable de Marine Le Pen, les candidats à l’élection présidentielle ne parlent que très peu de ce sujet central qu’est, aujourd’hui, l’immigration. Il y a pourtant matière ! Soyons, toutefois, beaux joueurs : la question est difficile à aborder pour les autres candidats, qui ont tous, à des degrés divers et à des périodes différentes, contribué à rendre la France impuissante face à ce phénomène historique majeur.

Il ne reste guère que Benoît Hamon pour affirmer publiquement que la France n’accueille pas assez d’étrangers et qu’elle doit s’assumer comme étant pleinement multiculturelle. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a des « pudeurs de gazelle ». Il sait bien qu’il ne doit pas trop dévoiler ses projets. Cela risquerait d’effrayer l’électorat populaire qu’il entend reconquérir. Sa comparse Chantal Mouffe, philosophe à qui l’on doit le récent Construire un peuple, écrit en collaboration avec Iñigo Errejon, lui a probablement soufflé l’idée…

Quant aux deux autres candidats, messieurs Fillon et Macron - vous savez, ceux qui appartiennent au « cercle de la raison » -, ils semblent opter pour des approches finalement assez similaires, ne remettant pas en cause le dévoiement du droit d’asile. François Fillon a beau montrer les muscles, son logiciel reste profondément anachronique…

Nul besoin d’aller chercher bien loin pour analyser le problème migratoire en cours en Europe. Trois actualités très récentes suffisent. Elles mériteraient toute l’attention de ceux qui espèrent présider à notre destinée. Ils ne mouftent toutefois pas, préférant polémiquer sur les petites phrases des uns et des autres.

Commençons par la France. Suite à une énième confrontation entre bandes rivales kurdes et afghanes, le camp de Grande-Synthe a pris feu. Visiblement, les gentils « réfugiés » qui fuient la guerre la charrient avec eux. Un échec retentissant pour Damien Carême, maire EELV présenté en modèle, il y a quelques mois, et Emmanuelle Cosse, ministre du Logement issu du même parti, qui avaient pour ambition d’améliorer la sécurité du camp, à grands renforts de conventions et d’accords administratifs… Il y a six mois de cela, la mairie s’était opposée à la préfecture du Nord qui refusait de cautionner l’ouverture du camp. Après quelques travaux anecdotiques, l’État acceptait finalement la proposition du maire, totalement idéologique et contraire aux intérêts des habitants de sa ville. Voilà une méthode qui ne marche pas.

Suite à l’attentat terrible qui a vu un musulman ouzbek foncer sur la foule à Stockholm, tuant une fillette au passage, le Premier ministre suédois a déclaré que son pays n’ouvrirait "plus jamais ses frontières à l’immigration de masse". Action. Réaction. Pragmatique, le Premier ministre suédois mesure à quel point la Suède s’est laissée aller en la matière, accueillant sans distinction toute la misère du monde. Aujourd’hui, la nation scandinave n’est plus en mesure d’intégrer des populations immigrées qui se vivent en marge. Ces dernières années, les violences faites aux femmes ont augmenté de manière exponentielle, non sans raison. Il est toujours temps d’arrêter la casse…

Enfin, un petit détour vers la Hongrie, où Viktor Orbán fait toujours des siennes pour notre plus grand bonheur. Après avoir défié la nation magyare l’an passé, encourageant les « migrants » à franchir illégalement les frontières au nez et à la barbe des autorités, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés s’est finalement couché. Le HCR demande maintenant à l'Union européenne de suspendre les transferts de demandeurs d'asile vers la Hongrie, où une loi prévoyant la mise en détention systématique des migrants est entrée en vigueur fin mars. La Hongrie fait céder les pouvoirs supranationaux légalement, appliquant les accords de Dublin que l’Allemagne a trahis en conscience. Quand on veut, on peut ! Un modèle à suivre…

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