Gilles-William Goldnadel : « Quand c’est en Israël, le mot terrorisme écorche les lèvres »

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L'avocat Gilles-William Goldnadel s'insurge contre la prudence et les circonvolutions de certains journalistes lorsqu'il s'agit de désigner les terroristes commettant des attentats islamistes en Israël. Pour l'avocat, certains sont tellement biberonnés à la cause palestinienne qu'ils en perdent toute capacité d'objectivité.

 

Marc Eynaud. Israël a été attaqué par une série d’attentats faisant plusieurs morts. Comment expliquer ce regain d’attentats ?

Gilles-William Goldnadel. Ces vagues d’attentats en Israël, ce n’est pas nouveau. L’élément nouveau, c’est que deux des attentats ont été pratiqués par des gens qui se réclament de l’État islamique. Même si c’est un terrorisme de franchise, c’est tout de même au nom de l’État islamique, à moins qu’il y ait des ramifications. Je suis bien incapable de vous le dire.

M.E. On parle d'attaques et non d'attentats : pourquoi cette déviation sémantique ?

G.WG. Je suis malheureusement obligé de recourir à la psychologie ou à de l’idéologie totalement irrationnelle. De manière classique, lorsqu’il s’agit d’Israël, le mot « terrorisme » écorche les lèvres ou la plume de certaines personnes, notamment sur les services publics. C’est évidemment France Inter, France Info, France 2. Ils n’ont même pas annoncé l’attentat. L'AFP n'utilise pas non plus le terme. Un esprit optimiste pourrait penser qu’il y a une répugnance générale à atteler terrorisme et islamiste. On l’a constaté en France comme en Israël, pour ne pas être taxé d’islamophobe, de la même manière que, pendant des années, toutes les personnes qui parlaient d’antisémitisme islamiste étaient cataloguées. Maintenant, plus personne n’a peur d’en parler. On ne peut plus expliquer ce phénomène par cette islamophilie.

Le terrorisme islamiste est maintenant entré dans le langage courant, sans crainte du politiquement correct. J’en suis réduit à la dernière explication possible, à savoir dans le creux de l’inconscient de l’idéologie islamo-gauchiste ou antisionisme, qu'il y a une illégitimité de l’État d’Israël.

Au début de sa création, Amnesty International était pour la libération des prisonniers politiques. Maintenant, c'est une ONG gauchiste, voire islamo-gauchiste. Le délégué américain d’Amnesty International considère qu'Israël ne doit pas être un État juif. C’est cette négation même de l’État d’Israël qui est derrière la tête d’Amnesty International.

Amnesty International vient de condamner la France parce qu’elle voudrait qu’elle accueille tous les migrants du monde et pas seulement les Ukrainiens. Sauf que les Ukrainiens qui viennent sont des femmes et des enfants. On a affaire à une organisation gauchiste. Dans leur tête, quelqu’un qui frappe les Israéliens ne peut pas être tout à fait mauvais.

M.E. Même s'il se revendique de l'État islamique ?

G.WG. Je suis obligé de recourir à l’irrationnel, puisque la raison commanderait que Le Monde ou l'AFP parle d’un attentat terroriste lorsqu’il s’agit de l’État islamique. Les gens de Daech ne sont pas des nationalistes pro-palestiniens. Ils veulent que le monde entier soit musulman. Il n’y a même pas l’excuse nationaliste. La seule explication que je suis réduit à vous donner, c’est qu’il y a une telle détestation d’Israël que quelqu’un qui frappe Israël ne peut pas être mauvais.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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