Gilles-William Goldnadel : « Marlène Schiappa lutte contre le cyber-harcèlement et invective ma cliente sur Twitter ! »

Miniature interview audio Gilles-William Goldnadel

C'est à l'occasion d'un débat sur les réseaux sociaux au sujet des violences faites aux femmes que Marlène Schiappa s'en est prise violemment à Dominique Lunel, la traitant d'« homophobe raciste ». Une insulte qui a décidé l'intéressée à porter plainte avant que le ministre ne décide de retirer son tweet.

Dont acte pour son avocat, maître Gilles-William Goldnadel, qui ne souhaite pas en rester là et demande des excuses au ministre. Il s'en explique au micro de Boulevard Voltaire.

 

 

Raciste, homophobe, anti-Macron, c’est par ces mots que le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa, a parlé de Dominique Lunel sur Twitter. Cette attaque a été extrêmement violente, c’est pourquoi l’intéressée a annoncé vouloir attaquer en justice.

 

C’est assez effarant. Mme Schiappa se propose de lutter contre le cyber-harcèlement et la première chose qu’elle fait pour lutter contre le cyber-harcèlement, c’est de s’en prendre à ma cliente et amie Dominique Lunel en expliquant que c’est une raciste homophobe.

 

 

Qui est Dominique Lunel ?

 

Je l’ai connue lorsque j’étais aux Républicains. Elle était proche de Nicolas Sarkozy. Elle luttait contre le racisme et a reçu le prix L’Olivier pour son combat pour le rapprochement entre les communautés. Mme Schiappa a tweeté en s’en prenant nominativement à Dominique Lunel, une personne qu’elle ne connaît pas, en la traitant de raciste et d’homophobe. C’est une injure publique. C'est la première fois, à ma connaissance, que, sur les réseaux sociaux, un ministre en exercice s’en prend à une particulière.

 

 

Pour les personnes qui ne connaissent pas très bien le réseau Twitter, lorsqu’on met en exergue le tweet de quelqu’un, et surtout lorsqu’on a énormément d’abonnés, c’est traditionnellement un appel au harcèlement. Derrière, ce sont des milliers d’insultes et de messages de mort.

 

Il y a, bien sûr, eu des likes autour des propos de Mme Schiappa, alors que les personnes ne connaissaient pas Dominique Lunel. Par la suite, Dominique Lunel m’a demandé d’intervenir. Je lui  ai dit que si elle ne s’excusait pas, je serais obligé de lui réclamer des comptes en justice. Ce qui me déplairait, puisque je n’ai pas de mauvais rapports avec Mme Schiappa - il y a pire.

Ces derniers temps, je trouvais même qu’elle était en progrès. Mais là, c’est une régression invraisemblable. Je n’arrive pas à m’expliquer la folie qui lui a pris. Pardon, mais je n’ai pas d’autres explications que l’irrationnel.

 

 

Ce tweet tomberait-il sous le coup de la loi Avia ?

 

Ce tweet tombe sous le coup de la loi tout court. Ce tweet a beaucoup remué sur les réseaux sociaux. Hier, elle a retiré son tweet. Je considère cela comme des regrets, mais des regrets ne sont pas des excuses. J’ai demandé publiquement à Mme Schiappa qu’elle présente des excuses. On ne peut pas en rester là. Je ne sais pas quelle vilaine mouche l’a piquée de s’en prendre injustement à quelqu’un qui ne la connaissait pas. Elles étaient sur un débat sur la violence des femmes sur Interpol. Il n’y avait rien de répréhensible et, tout d’un coup, la voilà qui invective, dans les termes que vous savez, Dominique Lunel. Dominique Lunel a reçu des milliers de messages de soutien en raison de ce qu’elle a fait dans le passé. Elle a laissé un très bon souvenir, notamment dans la communauté juive. Je n’ai aucune explication rationnelle pour vous dire ce qui a pu motiver un dérapage pareil de la part de Marlène Schiappa, qui est en principe une dame intelligente.

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G.-W. Goldnadel
Avocat et essayiste - Président de Avocats sans frontières.

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