François Hollande gonflé à bloc

Illustration : Jany Leroy
Illustration : Jany Leroy

Après avoir remis les clés de la boutique à Macron Ier, roi de l’euro, François Hollande s’en est allé ventre à terre retrouver son terrier d’origine rue de Solférino, où quelques lapins roses survivants du PS l’attendaient pour fêter son retour au bercail. Parti aminci par un régime destiné à le rendre plus présentable lors de la campagne 2012, le voilà qui revenait bien grassouillet, dodu à point. Ah, il faisait plaisir à voir !

Face à ses fidèles peluches, le revenant rondouillard se mit à dresser le bilan de son épopée élyséenne. "Je laisse un pays dans un bien meilleur état que celui que j’ai trouvé", leur dit-il. Hourrah des lapinous ! 1.160.000 demandeurs d’emploi de plus qu’en 2012, recul du niveau scolaire dans le classement mondial, explosion de l’insécurité… Le Bisounours exulte. Papa lapin est un vrai magicien ! Un bienfaiteur de l’humanité ! François Hollande déguste les acclamations. Cinq ans à se faire huer… Ce retour au terrier est un bain de jouvence.

Puis il enchaîne : "Je ne veux pas parler de chiffres (vade retro satanas…) aujourd’hui, ce n’est pas forcément le jour, c’est le jour des émotions partagées, des sentiments mêlés…" C’est le jour de Plus belle la vie… Au diable les chiffres et vive la bonne grosse émotion. Et si nous pleurions un bon coup ?

Dopé par l’admiration béate de son assemblée aux grandes oreilles, l’ex-homme providentiel poursuit en se dandinant d’aise : "Mais je veux vous dire que chaque fois que la gauche vient aux responsabilités du pays, c’est ainsi, comme s’il y avait une fatalité qui pesait sur elle, c’est toujours à elle de redresser les comptes, d’améliorer la compétitivité des entreprises…"

La méthode Coué sous le bras, François Hollande raconte la vision romancée de son quinquennat. Nous sommes en pleine fiction. Le public en redemande. Du virtuel ! Du virtuel ! Du faux comme dans le livre de George Orwell ! Le mal est le bien, la guerre, c’est la paix, la médiocrité l’excellence, un Africain qui ne fuit aucune catastrophe est un réfugié, youpi, on s’amuse, on rigole !

Ce n’est plus ni la droite ni la gauche que la nouvelle force d’opposition devra combattre, mais un conformisme global fondé sur une vision virtuelle du monde dans laquelle le réel est retourné au service d’une idéologie. C’est dans ce contexte que la pensée dominante a réussi à faire croire dur comme fer à une partie de la population que le Front national était un parti fasciste. L’évidence selon laquelle un parti fasciste aurait été déclaré illégal dès sa création est occultée sans complexe. Le public amateur de frayeurs rétroactives n’est pas exigeant. L’ennemi qu’on lui a désigné convient à son imaginaire. Il en a vu de semblables dans La Grande Vadrouille.

Pour convaincre, la future force d’opposition devra trouver la stratégie en mesure de décrédibiliser cette version tronquée de la réalité. Et, si possible, pratiquer un dégonflage de François Hollande.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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