François Bayrou, dernier recours de la Macronie ?
Élisabeth Borne, après avoir rendu visite à Édouard Philippe dans sa ville du Havre, a fait de même avec François Bayrou, ce dimanche dernier, à Pau, à l’occasion de l’arrivée du Tour de France féminin. Bref, ceintures et bretelles, centrisme et féminisme. À croire que la Macronie, partie avec flonflons et trompettes, en 2017, pour enterrer le « vieux monde » afin de faire place à la « start-up nation », en soit aujourd’hui réduite à aller gratter à la porte d’aussi vieilles barbes.
François Bayrou l'ultime recours ?
D’un côté, l’ancien Premier ministre, miraculé du juppéisme, et de l’autre, François Bayrou, rescapé du centrisme. À croire qu’il y ait vraiment péril en la demeure élyséenne. On ne saurait changer une équipe qui perd.
Le premier serait l’héritier putatif du Président qui l’aurait désigné comme successeur potentiel. Le second, c’est une sorte de cas clinique en matière d’aveuglement politique. Il participe à la fronde des Rénovateurs, en 1989, mouvement assurant que Jacques Chirac n’avait aucun avenir présidentiel. En sa compagnie, rien que des cadors : Michel Noir et Alain Carignon, Michel Barnier et Philippe de Villiers. En 2007, la chance lui tend la main. Il pourrait jouer le tiercé gagnant avec Ségolène Royal qui le supplie de faire front avec elle contre Nicolas Sarkozy. Il refuse, manquant au passage l’occasion de passer du statut de ludion à celui d’homme d’État.
On ne refait pas le match. Mais depuis, le maire de Pau n’en finit plus de s’en mordre les doigts ; lui, l’admirateur d’Henri IV pour qui Paris valait bien une messe, a vu passer l’Histoire comme les vaches le font des trains. Il ne s’en n’est jamais remis et son ralliement au macronisme n’a jamais été, surtout après son passage éclair en tant que garde des Sceaux (du 17 mai au 21 juin 2017), qu’ultime soubresaut d’un homme politique en fin de vie. Que l’actuel pouvoir en vienne à lui tendre la main en dit beaucoup quant à l’état de déliquescence du pays.
Le salut par Gérard Larcher ?
Ce, d’autant plus qu’après ces deux vieux chevaux de retour, il se murmure que Gérard Larcher, président du Sénat, pourrait faire figure d’ultime recours. Pourtant, entre l’ancien vétérinaire de Rambouillet, figure plus ou moins emblématique de la France d’avant, et Emmanuel Macron, alter ego brinquebalant de celle d’après, le courant n’est jamais vraiment passé. À en croire Le Point du 27 juillet, il y a ces indiscrétions d’un ponte de LR : « Larcher a les yeux qui pétillent quand on lui parle de ruralité. Macron est la caricature de l’homme pressé, né à Amiens mais qui soutient l’OM, inconcevable pour Larcher. » Pire encore : « La différence fondamentale, c’est que Larcher sait où il finira – il a repéré une maison pour passer sa retraite avec sa femme, au Pays basque. Macron, lui, l’ignore, ce sont deux hommes qui ne savent pas quoi se dire. »
Et pourtant, selon des bruits de couloir, Gérard Larcher pourrait être un futur Premier ministre idéal, en attendant la prochaine échéance présidentielle de 2027. Pour faire barrage à Marine Le Pen, comme toujours. Gérard Larcher ne dit ni oui ni non. Toujours selon la même source, Emmanuel Macron serait en train de maugréer : « Il veut me faire danser, le gros con ! »
Pourtant, il en est même qui affirment que tout ceci ne serait qu’un pas de deux. Qu'Emmanuel Macron voudrait que Gérard Larcher se présente à la prochaine élection présidentielle, histoire de refiler ensuite le mistigri à bibi. Façon Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev en 2012 ? Que ces savants calculs soient ou non avérés, un fait demeure : le nouveau monde prôné par Emmanuel Macron a vite vieilli. Et si les choses allaient de mal en pis, il ne lui resterait plus qu’à appeler Bernadette Chirac au secours.
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43 commentaires
C’est la chute libre. On cherche désespérément la poignée du ventral.
Bayrou , cet olibrius est d’un vide « sidéral » . Comment peut-on encore parler de cet énergumène qui bouffe à toutes les gamelles . J’exècre au plus haut point cet électron de la politique .
Bayrou un recours ? Non mais BV , c’est de l’humour cette affirmation ? Un boulet , un chat noir , une malédiction …oui , mais un recours !
Écoutez autour de vous , écoutez qui aujourd’hui en France, qui sain de corps et d’esprit puisse un moment donné miser sur cet autre talentueux béarnais ? Que macron en soit à racler les fonds de tiroir est une chose , mais utiliser un Bayrou et son « électorat » pour en faire un élément de stratégie …. En tout cas merci de m’avoir permis de sourire cet après-midi