Serpent de mer de la vie politique française, la question de la suppression des aides sociales pour les familles de mineurs délinquants revient une nouvelle fois sur le devant de la scène. Cette fois-ci, la question semble mettre tout le monde d’accord : 71 % des Français se disent favorables à la généralisation d’une telle mesure, selon un récent sondage CSA pour CNews. Mais si cette pression sur le portefeuille constitue une menace efficace, elle ne sera pas pour autant la solution miracle pour endiguer la délinquance juvénile.

Une mesure approuvée à droite comme à gauche

La suppression des aides sociales pour les familles de délinquants mineurs sera-t-elle finalement adoptée ? C’est ce que semblent souhaiter une très large majorité (71 %) des Français, tandis que 62 % d’entre eux soutiennent l’expulsion de ces familles des HLM qu’elles occupent. L’idée n’est en rien novatrice. Déjà en 2017, pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen se déclarait favorable à « la suppression des aides sociales aux familles de délinquants mineurs, si la carence éducative des parents est prouvée ». Cinq ans plus tard, Éric Zemmour appelait à généraliser cette proposition à tous les parents de « mineurs délinquants et criminels ». Entre-temps, certaines municipalités - Poissy (Yvelines), Valence (Drôme) ou Caudry (Nord) - n’ont pas attendu une législation nationale pour suspendre, voire supprimer certaines aides municipales (aide pour l’épicerie solidaire, chèques culture, chèques sport…) pour les familles de fauteurs de troubles.

Bien que Gérald Darmanin suggère de « généraliser » l’expulsion de ces familles de leur logement HLM, l’idée n’a pour l’heure pas encore été adoptée au niveau national. Au contraire, le Défenseur des droits, Claire Hédon, a recommandé, en février dernier, à la ville de Valence d’abroger une telle mesure qui serait, selon elle, « contraire à la loi » et qui nuirait à l’intérêt de l’enfant.

Pourtant, la suppression des aides sociales pour ces familles de délinquants semble aujourd’hui faire consensus. Si, sans grande surprise, 90 % des électeurs de droite soutiennent un tel projet, ils sont également plus de 50 % à approuver cette sanction à gauche de l’échiquier politique.

Lutte contre la délinquance juvénile

Mais l’efficacité d’une telle mesure interroge. À Valence, Nicolas Daragon (LR) assure, devant nos confrères de France Bleu Drôme, que « brandir la menace de la sanction a suffi ». En effet, sur la trentaine de familles convoquées devant le Conseil des droits et devoirs, toutes ont accepté de suivre le parcours éducatif proposé par la mairie. Cette proposition permet, sans nul doute, de responsabiliser les parents de mineurs fauteurs de troubles.

Cependant, elle ne résoudra pas à elle seule le problème de la délinquance juvénile. Le dernier rapport sénatorial sur le sujet constatait une « augmentation importante des atteintes aux personnes, notamment les actes de violence physique ou sexuelle sur mineurs » par des mineurs. Les sénateurs préconisent notamment de « lutter contre le décrochage scolaire » et de « lutter contre les germes de la délinquance ». À cela doit s’ajouter une vraie politique pénale et judiciaire répressive. L’État aura-t-il la volonté politique d’agir en ce sens ?

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1 décembre 2022

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37 commentaires

  1. Il faut rendre penalement responsables les parents d enfants mineur coupables d actes de deliquance
    Les familles d enfants coupables d enrichissement par les trafics divers (drogues ,prostitution) sont souvent les premieres beneficiaires de ses revenus
    Elles doivent etre poursuivies devant les tribunaux !!!!!!!

  2. C’est plus facile de taxer ces C…. de Français pour donner notre argent à ces familles qui ne devraient pas rester chez nous .

  3. Ca serait une excellente mesure mais encore faut-il que ça ne soit pas que des paroles comme bien souvent. Tant qu’à faire et bien faire, il faudrait également programmer l’expulsion massive de tous les trafiquants, c’est la seule solution pour assainir le terrain.

  4. Cette mesure, de simple bon sens, fait peur aux partis à la recherche des voix de la ‘gôche’ (aux multiples visages).
    Il faut cependant retenir que « la simple menace a obtenu des effets » comme signalé dans l’article : c’est, comme le disait ma grand’mère « la peur du gendarme » souvent plus efficace que le verdict lui-même…
    Sachons donc utiiliser à bon escient cette arme de dissuasion de la délinquance ou de la démission parentale, et au moins nous aurons fait un effort pour endiguer le comportement de cette jeunesse prompte à narguer la société…

  5. La suppression des allocations familiales aux familles de délinquants notoires et multirécidivistes serait « The » levier pour engager la responsabilité des familles en question. Il faut rétablir la verticalité des sanctions pour voir s’entrouvrir un début de changement dans les attitudes et les habitudes des délinquants . Ils sont installés dans l’impunité la plus totale depuis des lustres et toutes les mesures de bon sens seraient les bienvenues dans le cadre d’un retour à la paix civile ! Le problème n’est pas que l’on ne sait pas faire mais c’est une histoire de volonté politique !

  6. Il ne faut pas rêver , le gouvernement augmente les primes pour tous ceux qui ne travaillent pas dont les enfants ( déjà grands ne sont que des délinquants ) , refusent notre culture et nos fêtes religieuses ( Paques , Noël mais réclament à grands cris les primes ) !
    Ce gouvernement n’ aucunement l’intention d’expulser ces familles de délinquants , au contraire , il en importe !

  7. 71% des français ? Depuis quand les souhaits des français sont pris en considération par les politiques ? J’irais jusqu’à dire que si ces 71 % avaient les clés des manettes demain ils se retrouveraient parjures. Triste….

  8. Cette mesure, la suppression des aides sociales aux parents de délinquants, qui vivent parfois des rapines de leur progéniture, a été proposée sous la présidence de Simone Veil à l’assemblée nationale. Le promoteur était le maire de Courson Monteloup, la « droite » , Simone Veil en tête, s’y est opposée. L’union des droites est une bonne idée mais pas avec n’importe qui. Verser le RSA à un « djihadiste » présent sur un champ de bataille au moyen Orient, est une démonstration de bêtise… éliminatoire.

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