[Entretien] Gauche espagnole : la fin est proche ?

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Le 23 juillet prochain se tiendront les élections générales en Espagne. Signeront-elles la fin du gouvernement socialiste de Pedro Sánchez et l'arrivée au pouvoir d'une éventuelle coalition PP-Vox ? Réponse au micro de BV du journaliste espagnol José Maria Ballester. 

Marc Eynaud. Le 23 juillet 2023 se tiendront les élections générales espagnoles. Est-ce la fin annoncée du gouvernement socialiste de Pedro Sánchez ?

José Maria Ballester. Selon les sondages, oui ! La tendance est claire, ceci dit, le Parti socialiste, en Espagne, a toujours une base électorale solide. Ils ont été battus précédemment à des élections, mais ils reste un socle. À droite, le Parti populaire et Vox auront, selon les sondages, la majorité absolue. Mais dans certains exécutifs régionaux, ils ont une attitude assez puérile et sont en train de se battre.

M. E. L’enjeu pour les deux formations de droite, le Parti populaire et Vox, est-il de s’entendre pour renverser la gauche ?

J. M. B. Oui. Pour comparer à la France, le Parti populaire correspond aux Républicains, avec Horizons et l’UDI, et Vox correspond au RN, aux zemmouriens et à l’aile droite des Républicains.

M. E. Au niveau local, ils ont du mal à s’entendre…

J. M. B. Oui, ils ont des intérêts divergents et ont du mal à s’entendre sur le plan idéologique. Mais à Valence, par exemple, ils ont réussi à s’entendre. Vox a obtenu la présidence du Parlement régional et des ministères régionaux. Aux Baléares et en Aragon aussi. La droite n’a aucun intérêt à laisser une région aux socialistes. Cette semaine, conformément à la loi, les exécutif régionaux sont en train de se constituer et on voit que « ça patine » un peu parfois.

Le 28 mai, le Parti socialiste a été largement battu, mais son socle électoral reste important. De plus, il ne faut pas oublier qu’il pourra récupérer des voix de l’effondrement de Podemos.

M. E. Podemos est-il « mort » ?

J. M. B. Oui, dans la mesure où la culture de l’affrontement promue par ses leaders a été balayée aux élections. Une autre partie de Podemos, plus à gauche, avec une culture politique plus pactisante, existe. Les deux ne s’entendent pas. En Espagne, la proportionnelle intégrale s’applique par province. Ce sera la fin du Podemos le plus sectaire, le plus agressif, mais pas la disparition définitive d’un courant de gauche radicale en Espagne.

Si le parti Sumar termine troisième aux élections devant Vox, cela permettrait une minorité de blocage et peut-être de gouverner avec des nationalistes basques et catalans. Ce n’est pas l’option la plus probable. Mais si la droite continue à faire des bêtises, la prédiction des sondages peut changer dans les semaines à venir.

M. E. Comment expliquer la percée à droite de Vox ?

J. M. B. Cette percée s’explique par la déception d’une grande partie de l’électorat de droite du gouvernement de M. Rajoy renversé en 2018 par une motion de censure. Il y a eu une déception sur deux sujets : les sujets sociétaux, car il n’a pas modifié les lois sociétales (mariage homosexuel et élargissement de l’avortement) alors qu’il s’y était engagé.

De plus, il s’était montré faible sur la question catalane. Cela a fait chuter une bonne partie de l’électorat de droite. Ensuite, toute une classe moyenne de commerçants, d’artisans, d’ouvriers, qui se sentent victimes de la mondialisation s’est réfugiée, de 2014 à 2020 chez Podemos. Maintenant, elle est séduite par Vox.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

10 commentaires

  1. La gauche n’est plus à gauche mais du coté des minorités à problématiques sociétale, bénéficiant de passe droit pour tout, et à charge des travailleurs ordinaires. Cela dans toute l’EUrope. ca commence à se voir…

  2. en france on voit bien que les divers droite ne s’entendront jamais la messe est dire depuis longtemps ! ne reste aux français que de se créer un parti populaire peut etre quand il n’y aura plus rien dans le frigo ….

  3. Pendant que Macron est à cette réunion de Chefs d’Etats de la Planète afin de parler surtout d’écologie, de réchauffement climatique, de pauvreté, pour unir tous le spays, afin qu’une année prochaine il en devienne le Maître suprême, et sans oublier le Wokisme Transgenre+++, l’U.E. est en train de se remettre sur les Rails, même la Grèce y arrive…Car pour ne pas se faire avaler par la Mondialisation, ce n’est pas avec une Europe Fédéraliste aux Ordres de VDL sous U.S. que nous y arriverons. On le voit, c’est quand même la Guerre à notre porte, et obligés de suivre les U.S.A…

  4. Merci à M. BALLESTER pour cet éclairage. Pour l’instant en effet, les sondages sont favorables mais rien n’est joué et le choix de la date des élections par Pedro SÁNCHEZ n’est pas innocent: le 23 juillet, période de vacances et le 25 étant férié, ceux qui ne partent pas en juillet feront le pont. Espérons que le civisme l’emporte.

    • Il est temps de revisiter notre histoire européenne au delà des fables que la gauche nous a fait avaler depuis 70 ans. Ce sera notre chute du mur, le jour de la vérité.

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