« Chaque enfant rescapé de l’avortement est un signe d’espérance »

La Marche pour la vie aura lieu à Paris le samedi 21 janvier 2018.

Que veut dire "Marcher pour la vie" ?

Défendre la vie, combattre l'IVG, n'est-ce pas un combat d'arrière-garde ? N'est-ce pas devenu illégal que de manifester contre l'avortement ? Dans quelques jours se tiendront les états généraux de la bioéthique. La Marche pour la vie espère-t-elle peser dans le débat ?

Victoire de Gubernatis répond à toutes nos questions.

https://www.youtube.com/watch?v=NeyrPQqEjGY

On trouvera tous les renseignements pratiques pour cette Marche ici.

Que veut dire "Marcher pour la vie" ?

La Marche pour la vie est née d’une espèce de nécessité interne de rencontre de deux générations, celle qui a vu la légalisation de l’avortement et celle qui est née après cette légalisation.
Cette dernière n’a pas eu le choix. Elle est née avec l’avortement. On lui a expliqué pendant des années que l’avortement était un droit et une chance et qu’enfin nous étions libres, que nous possédions notre corps et que nous étions tous des enfants désirés.
Cette génération a subi ce discours pendant des années. Devenue adulte, elle s’est rendu compte, dans leur famille et chez leurs amis, que cette libéralisation ne se présentait pas à elle comme un choix ou un droit, mais comme une obligation.
Aujourd’hui, toute jeune maman qui découvre qu’elle est enceinte va se poser la question de garder cet enfant. On va lui demander de se poser cette question si l’enfant est handicapé, si elle est trop jeune, si elle n’a pas fini ses études, si son couple n’est pas assez solide... Il y a un nombre infini de situations dans lesquelles son entourage lui dira « Es-tu sûre de vouloir le garder ? »
Cette génération a vécu à quel point la pression était extrêmement difficile pour les femmes dans ces moments-là. Elles sont confrontées au doute, à l’angoisse et à l’abandon de leur proche. L’avortement s’est présenté à elles, non pas comme une liberté, mais comme une véritable contrainte et une source d’angoisse.
De plus, l’avortement aboutit à la mort de l’enfant porté et à sa disparition. Les parents réalisent alors que s'ouvre une vie sans leur enfant.
La Marche pour la vie est née de la volonté de cette génération de dire qu’elle ne voulait pas de cette société où l’avortement était banalisé et où 220.000 enfants sont avortés chaque année.

Est-ce que défendre la vie et combattre l’IVG est un combat d’arrière-garde ?

Beaucoup de gens nous disent effectivement que notre combat est un combat d’arrière-garde et que se battre contre l’avortement est non seulement arriéré, mais que c’est même égoïste, violent et culpabilisateur.
Nous sommes convaincus et nous voulons dire et répéter que notre combat est le combat le plus important pour le présent et pour l’avenir. Nous ne sommes pas là pour culpabiliser les femmes qui ont été contraintes d’avorter. Au contraire, nous voulons leur dire qu’elles ne sont pas seules. Nous voulons leur dire que nous sommes très nombreux à considérer que ce qu’elles ont vécu est une souffrance et un drame. Nous voulons les accompagner pour la suite et pour qu’elles ne soient plus jamais confrontées à cette épreuve.
Nous sommes convaincus que notre combat n’est pas un combat d’arrière-garde, parce que nous sommes-là pour défendre la vie.
Si, politiquement et juridiquement, nous sommes confrontés à beaucoup d’échecs, à chaque fois qu’une femme décide de garder son enfant, à chaque fois qu’un couple est accompagné, à chaque fois qu’un malade est soutenu par sa famille si on parle de l'euthanasie, c'est une victoire.
Chaque enfant rescapé de l’avortement est une victoire du combat pro-vie. C'est surtout un signe d’espérance, car nous savons que cette vie nouvelle mérite d’avoir été sauvée et protégée, quelle qu’elle soit.
Nous sommes persuadés qu'il y a aura encore beaucoup d’enfants qui naîtront grâce à la défense de la vie et de tous ceux qui auront le courage de continuer à se lever contre l’avortement.

N’est-ce pas devenu illégal de manifester contre l’IVG ? Une sorte de délit d’entrave ?

La loi pénalisant toute tentative de délit d’entrave à l’avortement a été votée l’année dernière.
La Marche pour la vie revendique la suppression de cette loi. C’est une loi qui veut punir toutes informations dissuasives contre l’avortement, mais qui ne s’adresse absolument pas aux informations incitatives contre l’avortement.
La Marche pour la vie revendique d’avoir un discours qui s’appuie sur les faits et sur une cohérence scientifique, morale, sociale et philosophique.
La Marche pour la vie met quiconque au défi de trouver un mensonge sur l’avortement et de trouver une information qui ne soit pas vraie. À partir de ce moment-là, nous revendiquons la suppression de cette loi.
Par ailleurs, nous croyons qu’il y a une loi naturelle, morale et scientifique qui est plus forte que la loi positive. Quand bien même nous tomberions sous le coup de la loi positive, nous croyons que la loi morale, naturelle et la loi scientifique que nous défendons sont supérieures à cette loi. Nous continuerons donc à obéir à cette première loi.

Dans quelques jours auront lieu les états généraux de la bioéthique. La Marche pour la vie espère-t-elle peser dans le débat ?

L’année 2018 va effectivement être marquée par la révision de la loi bioéthique qui s’ouvre lors de ce mois de janvier avec les états généraux de la bioéthique.
Les états généraux de la bioéthique mettent en place une consultation citoyenne, notamment à travers les régions. Il y aura des espaces de réflexion éthique dans chaque région. Ils vont demander aux citoyens de donner leur avis sur les questions de bioéthique.
La Marche pour la vie veut sensibiliser les citoyens à l’importance de ces questions, à l’importance de s’adresser à leurs élus locaux pour faire remonter leurs demandes et leurs exigences. Il est important de faire entendre, notamment, la demande de politique de santé publique qui respecte le principe de dignité de la personne humaine et, surtout, le principe de la défense de la vie de toutes les personnes humaines.
Pour cela, la Marche pour la vie veut sensibiliser les citoyens sur l’importance de ces questions et veut aussi former, informer et enseigner sur les enjeux très importants scientifiques, moraux et juridiques qui sont derrière. Nous diffuserons à cette fin un certain nombre de documents d’information sur ces questions et nous vous invitons à les lire et à les diffuser largement autour de vous.

Victoire de Gubernatis
Victoire de Gubernatis
Porte-parole de la Marche pour la Vie

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