Emmanuel Macron : rien que des mots pour traiter les maux des Français
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Depuis son arrivée à l’Élysée comme secrétaire général adjoint jusqu’à la présidence, avec un passage au ministère de l’Économie, M. Macron n’a survolé la France qu’à haute altitude, en nourrissant à son encontre un mépris appuyé sur quelques préjugés. Ceux-ci, comme les chenilles en papillons, se sont métamorphosés en intuitions qui se voulaient géniales et qui paraîtront au mieux ridicules, au pis criminelles pour les historiens réduits à étudier cette étonnante page de non-France dont seul le caractère grotesque du Président précédent a pu justifier l’illusion initiale.
Le bilan sera établi sur un schéma unique mécaniquement reproduit : une pauvre idée née de l’ignorance et mue par la volonté de séduire une partie du public, une mise en œuvre cahoteuse, un résultat aux antipodes du but recherché, le tout imaginé et décidé entre soi, dans un bureau de l’Élysée, en ignorant et bousculant les capacités réelles du pays, les corps intermédiaires qui permettent à la tête de faire corps avec la nation.
Trois exemples entre mille : de façon obsessionnelle, M. Macron veut « réconcilier les mémoires algérienne et française » alors qu’il ignore tout de l’Histoire et des rancœurs imaginaires qui alimentent l’agitation des banlieues. Sans en prendre conscience, il prend le parti de l’étranger et confie un rapport à un historien que son trotskisme d’origine a conduit à être le thuriféraire du nationalisme algérien. Pas un mot, dans le rapport, sur la barbarie des attentats en Algérie et en France commis par le FLN, sur les enlèvements d’Européens, mais un réquisitoire contre la France. Non seulement cela ne va pas apaiser le pouvoir algérien, qui vit du mythe d’une colonisation criminelle, mais cela va fournir des arguments identitaires et revanchards aux jeunes d’origine algérienne. Quant aux pieds-noirs, leur mémoire est assassinée !
La gestion chaotique de la lutte contre la pandémie repose sur le même travers. Il existe, en France, plusieurs organismes de grande qualité pour conseiller et aider l’exécutif en matière de santé : la Haute Autorité de santé, le Haut Conseil de santé publique, par exemple, des agences spécialisées également. C’est sur cet ensemble qu’il fallait s’appuyer, et en laissant les médecins user de leur savoir. Non, M. Macron s’est entouré de deux « conseils », privés en quelque sorte, notamment ce Conseil scientifique qui l’a si mal conseillé, dont nombre des membres sont touchés par des conflits d’intérêts et qui émettent publiquement des avis que, politiquement, il a fini par ne plus écouter qu’à moitié.
Parmi les autres erreurs commises par celui qu’on présentait comme un as de l’économie, on pourrait citer son contresens sur l’industrie qui l’a obligé à se contredire sur la nécessité du maintien d’une industrie classique en France, lui qui ne voulait entendre parler que de « start-up nation ». Pendant cinq ans, M. Macron aura offert ses « mots » aux Français. Mais demain, son successeur devra réparer les maux qui s’accumulent. Il faut d’avance lui souhaiter bon courage, un courage modeste qui ne doit réserver sa fierté qu’à la France.
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