Émeutes, évasions, incendies : les clandestins sèment le désordre dans les centres de rétention

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Quatre évasions, deux incendies, des émeutes et des policiers agressés. En quelques semaines seulement, le centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes (Gard) a connu une forte hausse des tensions. Le 24 octobre dernier, un Algérien d’une trentaine d’années se serait violemment rebellé contre deux policiers qui tentaient de le menotter. Selon Midi libre, les deux agents, sous le choc, ont reçu plusieurs coups. Résultat : deux jours d’ITT pour l’un et un jour pour l’autre.

Une situation explosive

Le cas de Nîmes est loin d’être isolé. Ces derniers jours, on déplore dans les CRA de métropole une douzaine d’évadés au centre de Metz, une nuit d’émeutes au Mesnil-Amelot, des évasions à Oisselle, près de Rouen, des émeutes et un départ d’incendie volontaire à Hendaye, une saisie d’armes à Perpignan et bien d’autres faits divers. Dans la vingtaine de centres de rétention que compte la France, la situation est de plus en plus explosive. En cause, tout d’abord, « une saturation du dispositif de rétention administrative » déjà pointée du doigt au mois de mai dernier par un rapport sénatorial sur le sujet. Alors que la police aux frontières en charge de la gestion des CRA manque cruellement d’effectifs, les sénateurs indiquent que « le système de rétention – qui offre 1.762 places - est aujourd’hui sollicité bien au-delà de ses capacités ». En effet, d’après une information CNews dévoilée ce 25 octobre, « le taux de remplissage des CRA est évalué à 91 % » à l’échelle nationale. Dans certaines régions, comme l’Île-de-France, ce pourcentage atteint même 96 %. L’allongement des délais d’éloignement – les retenus passent en moyenne 22 jours en CRA avant d’être expulsés – et l’augmentation massive de l’immigration clandestine expliquent cet engorgement. Conséquence directe : les services de l’État sont contraints de sélectionner parmi les étrangers en situation irrégulière et de laisser en liberté les « moins pires ».


Si, pendant un temps, étaient admis en centre de rétention les clandestins dont l’expulsion était prévisible, la politique a désormais changé. Gérald Darmanin souhaite maintenant que les places en CRA – en nombre très limité – soient consacrées aux profils dangereux. Ainsi, en 2021, près d’un quart des individus retenus sortent tout droit de prison, selon le rapport annuel de la Cimade, association de solidarité qui œuvre dans les CRA. Dans certains centres comme Hendaye, en proie à des émeutes au début du mois d’octobre, plus de 50 % des personnes retenues sont passées par la case prison. Ces « profils à risques des retenus rendent les conditions de travail de nos collègues toujours plus difficiles », alerte l’Unité SGP Police dans l’un de ses communiqués. Face aux incendies et aux mutineries, les policiers se disent dépassés, voire en danger.

Pour répondre à cette situation intenable, Gérald Darmanin promet la création prochaine de 300 places supplémentaires en centre de rétention. D’ici 2025, la France passera donc de 1.762 places à un peu plus 2.000. Un nombre encore largement insuffisant au regard des centaines de milliers de clandestins qui résident sur le sol français et qui nécessiteraient une place en CRA. Mais là ne réside pas le véritable nœud du problème. Tant que les clandestins disposeront de multiples recours pour repousser leur expulsion, que les pays d’origine ne collaboreront pas avec la France pour reprendre leurs ressortissants et, donc, que le taux d’exécution des éloignements restera aussi faible, la situation continuera en centre de rétention de se dégrader.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Macron va tuer nos campagnes en voulant les mettre dans des centres de rétention ,il va y avoir des agressions sur les villageois .

  2. Je propose d’ouvrir des camps en Polynésie , par exemple Fangataufa et Mururoa.
    Mer bleue , cocotiers, le tout un peu radioactif, mais pas plus pollué que nos banlieues , surtout depuis une trentaine d’années …..

    • Le bagne de Cayenne à reconstruire serait une occupation bénéfique pour leur apprendre un futur métier…

  3. Macron qui une fois de plus n’a pas tenu sa promesse de renvoyer 100 % des OQTF , maintenant on ne va renvoyer que ceux qui ont commis des délits ! C’est un peu comme si, un étranger rentrait dans votre domicile , mais tant qu’il n’a pas voler les bijoux , violier la propriétaire , ou donner un coup de couteau au père de famille , on le garde à la maison !
    Mme Borne qui parle d’indécence, mais l’attitude de Macron est scandaleuse. Il masque son incapacité à renvoyer Tous ceux qui sont clandestins. Pauvre France !

  4. Rapatrier delinquants illegaux est un probleme partout en europe. Les Cies aeriennes n en veulent pas, car cela derange a juste titre les passagers.
    Ce probleme serait resolu si les etats faisaient faire des cellules  » amovibles » individuelles avec fauteil et wc qui pourraient etre arrimees en soute. Avec par ex. un ou deux accompagnateurs
    On le fait bien avec nos animaux domestiques ( que l on aime)ou avec les chevaux et leurs accompagnateurs. Et ils n en souffrent pas.
    Ce ne serait donc pas de la  » maltraitance »

  5. Si dans tous les zoos du monde on laissait la liberté aux fauves, on en verrait vite les conséquences. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas dans ces lieux que les fauves les plus dangereux soient aussi bien traités que les plus doux. Il suffit de faire pareil dans ces centres.

  6. Cayenne c’était le bon endroit …y penser à nouveau ..mais nous savons tous que le gouvernement ne fera rien …il préfère se poser des questions sur l’euthanasie ..la sécurité il s’en moque .. eux ne sont pas concernés ..

  7. La Guyane française pourrait faire l’affaire et ce serait un apport de travail pour les autochtones au chômage cherchant du travail. Ça permettrait de créer des postes administratifs sur place et relancer une partie de l’économie sur cette belle île…en mer. Juste des centres de rétention en attendant que les pays d’origine les acceptent.

    • PB , ces iles sont anglaises ….
      Par contre , nous avons quelques ilots perdus dans le Pacifique , qui feraient très bien l’affaire…
      On a fait des essais nucléaires à Mururoa et Fangataufa, en plus c’est sympa océan , cocotiers, iles un peu polluées mais bon….
      Dernier avantage , pas besoin de beaucoup de gardiens

  8. lors des émeutes dans les centres de rétention pourquoi ne pas utiliser les LDB comme cela a été utilisé contre les gilets jaunes ? Pourquoi ne pas s’entendre, moyennant finances, avec un pays africain qui pourrait les accueillir dans des camps spéciaux ? pourquoi continuer à octroyer des visas aux pays qui ne reprennent pas leurs délinquants ?

  9. Avant de réparer la fuite à la baignoire, il faut arrêter le robinet ! Non ?!? N’oublions pas que les illégaux sont plusieurs centaines de milliers sur notre Territoire; il est ridicule de penser que 300 places de plus vont régler le problème.
    De plus y concentrer les plus « radicaux » va assurément faciliter la gestion de ces « CRA » !?!
    A force de prendre les Français, pour ce qu’ils doivent être en vérité, il y a un jour où ça ne marchera plus, enfin il faut l’espérer… c’est ce qui semble se passer pendant que le préfet de Roanne tape avec ses petits poings sur la table, tout excité » pour affirmer que les gens ne peuvent se faire justice eux-mêmes. S’il commençait par faire son boulot, et toute la chaine idem…

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