Émeutes estivales : le gouvernement lance des palabres hors-sol

EMEUTES STATES

Ce jeudi 26 octobre à Matignon, Élisabeth Borne tient un « Conseil national de la refondation » (CNR) sur les émeutes urbaines de juin-juillet consécutives à la mort du jeune Nahel. Elle y reçoit des ministres, une dizaine de maires, des chercheurs, des parlementaires, des associations… Sur le même sujet doit se tenir, avant la fin du mois, un Comité interministériel des villes (CIV). La France retient donc son souffle : allons-nous enfin connaître la vérité à propos des émeutes de cet été ?

Où sont les Kevin ? Les Matteo ?

Car si on sait quand, où et comment se sont produites les émeutes, on ignore toujours, officiellement, qui les a menées. Et pourquoi. Les innombrables vidéos qui ont circulé sont parlantes, mais à la question qui, Gérald Darmanin répondait dès les premiers jours : des Kevin et des Matteo, « beaucoup ». Auditionné par le Sénat le 5 juillet, il estimait qu’il y avait 90 % d’émeutiers français et 10 % d’étrangers. Tartufferie, car cela ne fait pas de facto 90 % de Kevin et de Matteo. Et à la question pourquoi les émeutes, il répondait : « L'explication identitaire me paraît très erronée. »

Début septembre paraissait une étude commandée par l'Intérieur et la Justice qui semblait brosser Darmanin dans le sens du poil. Le portrait type de l’émeutier : un homme, jeune, non diplômé, sans revendications idéologiques ; Français, né en France. Avec cette précision gênante : « Une grande majorité des émeutiers interpellés […] sont originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. »

« Les musulmans qui me soutiennent sont traités de "harkis" »

Joint par BV, Nicolas Dainville, maire de La Verrière (Yvelines), dont la commune a été durement éprouvée par les émeutes, a bien saisi les causes profondes : « Les jeunes n’ont pas l’amour de la France, dit-il. On ne se sent pas habiter le même pays. Pour être concret, si je lance un projet urbain, on me compare à un "colon" ; les musulmans qui me soutiennent sont traités de "harkis". Par ces références, on cherche à diviser la communauté nationale. »

Dès lors que les responsables politiques au gouvernement font comme si l’immigration et l’identité n’avaient rien à voir là-dedans, on s’interroge sur l’intérêt d’un CNR, invention macroniste basée sur ce principe : de la concertation naît la lumière. Invités, Darmanin et Dupond-Moretti vont-ils parler sans tabou ? Ou bien Darmanin va-t-il en remettre une couche sur les émeutiers « français » qui crament tout ce qui représente la France à leurs yeux, écoles, médiathèques, mairies, bus, commerces de proximité ? Dupond-Moretti va-t-il expliquer que, comme pour les alertes à la bombe, les émeutiers étaient des « guignols » ? À 730 millions d’euros de dégâts, c’est du grand-guignol coûteux.

« Le changement de peuplement vitesse grand V »

D’ailleurs, Nicolas Dainville tient à rappeler ce que furent ces émeutes. « J’aimerais que le gouvernement se rende compte de l’extrême gravité de la situation, lance-t-il. Dans ma commune, la facture se monte à près de 30 millions d'euros de dégâts. Deux écoles incendiées, des voiries et des Abribus™ calcinés. Surtout, la violence était extrêmement bien orchestrée. Quasiment paramilitaire, selon certains habitants, avec des jeunes qui se relayaient, qui alimentaient en essence les différents groupes. Quand les pompiers se sont rendus dans la première école en flamme, la deuxième école a été incendiée… Du jamais-vu. »

Des « jeunes » qui ne se sentent pas Français, qui ont la haine de la France, voilà des éléments qui mettent « l’explication identitaire » au cœur du pourquoi des émeutes. Le maire de La Verrière ajoute : « Si j’avais été présent à ce CNR, j’aurais tiré la sonnette d’alarme sur le changement de peuplement à vitesse grand V dans nos logements sociaux. Ils accueillent beaucoup de population hors Union européenne, avec d’autres façons de vivre. Les habitants de longue date s’en vont et donnent cette explication : "On en a marre de raser les murs". »

Loin de ces éléments concrets fournis par un élu de terrain aux prises avec la réalité, Matignon prévient : « On ne peut pas ramener la question des émeutes […] à la question des quartiers prioritaires ou des grands ensembles [puisque] seul un tiers des quartiers touchés par les émeutes sont des quartiers prioritaires de la ville (QPV). » Soit c’est la prise de conscience (tardive) que les « jeunes » peuvent aller mettre le « souk » et le feu en dehors de leurs « quartiers », soit c’est juste une manière de décharger ces « jeunes » d’une grosse part de leurs responsabilités… Alors, Matignon nous dira-t-il enfin qui ? Et pourquoi ? Ou se contentera-t-il d’appeler comme d'habitude à une politique de la ville toujours plus dispendieuse en abondant à millions la cagnotte des banlieues ?

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

45 commentaires

  1. Et Madame le Premier Ministre prend ouvertement
    les Français pour des c*ns quand, dans les mesures annoncées, elle annonce le paiement des destructions par les familles des émeutiers. Ce serait possible en bloquant, aussi longtemps que nécessaire, le versement de toutes les aides financières à toutes les familles concernées.
    Mais cela provoquerait certainement une insurrection généralisée, pire que que la précédente, et attisée par LFI, NPA et autres EELV…

  2. « Emeutes estivales » ou les feux de l’été ? Le Sénat a estimé qu’il y avait 90 % d’émeutiers français et 10 % d’étrangers. Les 90 % de français sont aussi français que moi je suis Pape et les 10 % d’étranger sont du même moule que le 1er pourcentage mais ceux-là n’ont pas encore été « scannés » par nos services administratifs. Et Darmanin en rajoute une couche en disant que l’explication identitaire lui paraît très erronée mais ça n’engage que Darmanin après tout car toute la France a bien compris de quelle origine sont les émeutiers. En tous cas, ces têtes pensantes qui nous gouvernent prennent le peuple français pour de gros bourrins comme ils le sont eux-mêmes sinon la France ne serait pas en si mauvais état. Cela dit, on peut conclure que l’U.E., le Gouvernement, les associations et les invasions migratoires ne font qu’UN pour détruire notre civilisation. Comment s’en sortir sans faire la révolution ?

  3. « Palabres »? Il y a paraît-il des arbres à palabres en Afrique. Par conséquent, que tous ces beaux parleurs s’y rendent illico, où ils pourront digresser , papoter sans fin , sans rime ni raison sur des sujets qui les dépassent. Et surtout, que leurs jacasseries ne prennent jamais fin. Bon débarras.

  4. et qui avait raison avant l’heure ? depuis des années ne nous avertit-il pas ? il décrivait ce que nous constatons et les ignares le traite d’extrême droite ! faut-il être aveugle !

  5. Les Harkis aimaient les français et les ont suivi au retour des années vers 62, et le gouvernement de l’époque et les suivants n’ont pas toujours eu envers eux l’attitude correcte ni les aides. La situation s’est améliorée pour eux vers 2008 heureusement!! Mais eux sont bien intégrés seulement eux ? non 20% de la population d’origine magrhebine aussi !! Hélas, et depuis les années 70 , 75 milliards ont été dépensés pour presque aucun résultat !! Si nous avions un duo compétent à la tête de l’état ils auraient déclaré le vrai état d’urgence après les émeutes et cela aurait permis de vider les caves des cités des armes et de la drogue !! Mais lorque l’on est sectaire pour ne pas dire autre chose, rien n’avance !! Depuis 1960 à 2006 nous n’avons eu que des présidents laxistes ou et islamo gauchistes donc voyez le résutat!! et ceux qui votent pour lui ou Mélenchon ne venaient pas pleurer !!Il faut dire que les gens vraiment compétents ou à poigne soit on leur cherche des casseroles utopiques soit ils ne sont pas nés !!

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