Les faits divers se suivent et se ressemblent. D’où ces statistiques proprement effrayantes quant au saccage des lieux de culte catholiques. Dernier exemple en date ? Ces deux jeunes étudiants passablement alcoolisés qui, ce samedi 17 décembre, ont jugé malin d’escalader l’église de Saint-Maclou, à Rouen, et d’en projeter l’un des pinacles dans le vide. Acte gratuit et parfaitement crétin.

Même Élizabeth Labaye, conseillère municipale socialiste chargée du patrimoine, estime que c’est la goutte qui fait déborder le calice : « C’est un peu fatigant, quoi qu’on en pense, c’est notre patrimoine national et celui des Rouennais. » On ne saurait mieux dire. Et voilà qui relance la polémique relative aux dégradations des lieux de culte.

Avec raison, CNews dénonce dans un article chiffré la « christianophobie ambiante » : « En 2021, sur 1.380 actes antireligieux recensés par le ministère de l’Intérieur, 686 concernaient cette communauté, écrit l'auteur Tanguy Hamon, ce 13 janvier. Soit quasiment la moitié d’entre eux (49,7 %). À titre de comparaison, les actes antisémites ont été recensés au nombre de 523 (37,9 %) et les antimusulmans 171 (12,4 %). » Des chiffres à relativiser car, en France, les églises sont plus nombreuses que les temples, les synagogues et les mosquées. Il n’empêche qu’à la fin de ce macabre décompte, l’évidence s’impose, toujours selon la même source : « Entre 450 et 515 édifices chrétiens vandalisés en 2021, soit au moins un par jour, voire trois tous les deux jours. »

En revanche, il est plus surprenant que La Règle du jeu, revue fondée en 1990 par Bernard-Henri Lévy, vienne aujourd’hui à se mêler de la partie, ce 20 janvier 2022, sous la plume de Marc Knobel, journaliste et membre du Conseil représentatif des institutions juives de France, dont le philosophe Alain Finkielkraut affirmait que les traditionnelles sauteries avaient tout d’un « tribunal dînatoire ».

Marc Knobel, donc : « La plupart du temps, ces dégradations et/ou ces profanations ne suscitent guère d’émotion. Les faits sont rapportés très sobrement dans toutes les éditions départementales de la presse de quotidiens régionaux. […] Finalement, il nous semble que le pire serait de sous-estimer ce sujet de minorer les actes antichrétiens. » Pourtant, le retentissement de ces derniers demeure immanquablement moindre. Sans reprise de l’AFP ou des télés, il ne s’agira jamais que de simples faits divers. Ces choses dites, on pourra toujours emprunter à ce brave Calimero la dialectique du monde trop injuste, ressasser le vieil argument du « deux poids deux mesures » et se lamenter que la religion catholique soit désormais la plus médiatiquement maltraitée. Comme si le Vatican avait inventé dérives pédophiles, scandales financiers et compromissions avec des régimes politiques plus que douteux.

Et, surtout, comme si les autres religions abrahamiques n’avaient pas, en leur temps, hier comme aujourd’hui, commis les mêmes méfaits. Mais Noël approche et, avec lui, le temps de l’espérance. D’où cette interrogation relative à ce serpent médiatique finissant par se mordre la queue. D’un côté, on nous assène que la religion catholique n’est que tombereau de malheurs. De l’autre, dès qu’il s’agit de sauver ce monde, fût-il sécularisé, à qui fait-on appel, si ce n’est au trône de saint Pierre ? Hollywood, industrie tout aussi médiatique, mais assez modérément catholique, nous a donné depuis longtemps la réponse.

Quand, avec la trilogie de La Malédiction, inaugurée par Richard Donner (1976), La Fin des temps de Peter Hyams (1999) ou même Holocaust 2000 d’Alberto De Martino (1977), le prince des ténèbres entend instaurer son royaume terrestre, à qui producteurs et scénaristes font-ils appel ? À des curés en soutane, pardi ! Car lorsqu’il s’agit d’affronter le mal, mieux vaut s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints, à Rome qu’à Babylone. À croire que si le catholicisme demeure la religion la plus persécutée au monde, c’est qu’il y a peut-être des raisons, dont les catholiques peuvent aussi s’enorgueillir.

Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur, dit-on.

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20 décembre 2022 à 19:43

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21 commentaires

  1. La réponse est dans la question ; C’est une litanie sans fin . Tient donc , aucune mosquée n’est profanée ; bizarre non !

  2. Dans mon système de valeurs , la profanation des lieux de culte , des cimetières et des enfants constituent des outrages suprêmes à tout ce qu’il y a de plus profond chez l’être humain .
    Et qui dit outrage suprême dit chatiment suprême.
    On en est loin.

  3. Sauf erreur, l’article ne précise pas qui sont ces 2 individus à part d’être des étudiants, C’est tout de même bizarre, ça ressemble plutôt à un coup prémédité. Deux mecs éméchés n’auraient pas choisi un édifice Religieux. Ils se seraient certainement cassé la g…… avant même d’arriver sur la toiture pour briser ce PINACLE et ce n’est pas à mains nues qu’ils auraient pu le briser. Ca me surprend, pas vous ? A mon avis, ils étaient équipé pour commettre cette profanation et après ça, ils ont bu copieusement pour bénéficier de circonstances atténuantes.

  4. Vrai qu’une vie de vaut que par le nombre et la qualité de ses ennemis. Vrai aussi qu’il faut vivre et que pour vivre combattre. Que penserait le clergé d’une croisade intérieure toujours possible ? Après tout les Chrétiens sont encore majoritaire.

  5. D’après ce que je lis, il s’agit de deux étudiants éméchés ! Se réclamer du statu d’étudiant et faire ce genre de choses, ça démontre bien le niveau d’intelligence, même alcoolisé, de cette jeunesse « estudiantine » certainement « BOBO ».

  6. On a des routes en mauvais état il serait temps de mettre aux travaux forcés tous ces ignobles personnages qui détruisent notre culture et industrie. Si ce n’est la politique qui le fait ce sera le peuple qui le fera un jour ou l’autre.

  7. En cette veille de Noël, soyons tous porteurs de joie et d’espérance, sans naïveté ni illusion sur la difficulté du combat à mener. Un véritable et douloureux combat, à l’image de celui mené par Jésus reconnu Christ par ses disciples, c’est-à-dire l’Envoyé de Dieu, le Messie que le peuple juif attendait depuis le retour d’exil, plusieurs siècles auparavant. Mais nombreux étaient les juifs contemporains de Jésus qui attendaient un Messie « politique », un vaillant capitaine qui prendrait leur tête pour bouter les romains hors de Judée … Non, le projet du Christ était plus ambitieux que cela : bouter la peur et la violence du coeur des hommes…

  8. … »religion catholique  » ??? BV & Nicolas Gauthier m’interloquent très fortement ! En effet, il n’existe pas de religion catholique mais LA religion chrétienne ET le culte catholique, tout comme il existe le culte orthodoxe russe.

  9. Le commentaire de madame la conseillère municipale sont quand même réconfortantes. Mais, et après ? Les deux « jeunes » vont-ils être sévérement sanctionnés ? Eux et leurs familles vont-ils devoir mettre la main à la poche ?

  10. On assassine les Chrétiens dans le monde entier. Ils vivaient ainsi que les Juifs, il y a encore soixante dix ans dans les Pays Musulmans sans acrimonie. Chaque communauté se parlaient, se côtoyaient, les musulmans des grandes villes s’occidentaliser . Chacun fêtait ses fêtes et même y participer avec les autres communautés. Puis la politique de certains Pays Arabes, Pays du Golfe vinrent semer le trouble. Et c’est ainsi que commença l’expansionnisme de la religion musulmanes, dont nous subissons les méfaits sur notre sol Chrétien. Quand cela finira-t-il, par une confrontation.

  11. Il est certain qu’une tête de cochon sur la porte d’une mosquée est davantage un outrage à la république que la destruction et le saccage du patrimoine et de l’histoire chrétienne de la France. Pour ces gens toute église doit être rasée.

  12. L’oecuménisme style Vatican II n’est pas ma tasse de thé,cependant nous devons reconnaître que ce sont les chrétiens dans leur ensemble qui représentent la communauté humaine la plus persécutée à travers le monde,d’autre part certains chrétiens séparés de l’Eglise Romaine combattent avec courage l’avortement et l’euthanasie .

  13. Ces faits ne font jamais la une des télés et journaux , cela se passe dans l’indifférence générale et pourtant ces actes devraient être punis sévèremment . S’en prendre ainsi aux racines de ce pays , les détruire mérite des châtiments sévères . Mais ne comptons pas sur nos élus qui contrairement au maire de Limoges n’oublient jamais de souhaiter un bon ramadan ,de le subventionner voir y participer . Voilà ce que c’est que d’avoir des traitres au pouvoir et une majorité de la presse acheté par ces mêmes élus .

    1. Il serait normal que ces « étudiants » soient obligés de payer pour les dégâts commis sans oublier la mise en danger d’un passant éventuel à ce moment.

    2. Comme vous le dites si bien et ces mêmes élus souvent par une minorité de la population se plaignent de se faire agresser ! Peut-être qu’ils n’ont encore rien vu car comme d’habitude ils ne voient rien venir et c’est toujours la faute des autres. C’est comme l’argent qui coule à flots entre leurs dents ce sont aussi les autres qui payent et là non plus ils ne savent rien et ne voient rien venir.

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