Donc, dans la famille spectacle, je réclame « LA » vedette, Monsieur Placido Domingo, l’homme à la voix d’or, actuellement – mais sûrement plus pour longtemps – directeur des opéras de Los Angeles et Washington

Des dames viennent de se souvenir qu’il leur aurait téléphoné nuitamment, les aurait invitées à dîner, leur aurait posé la main sur les genoux, défroissé le jupon, peut-être pratiqué un massage lymphatique sur le mollet... On ne sache pas qu’il leur ait dégraissé les cordes vocales d’un furieux coup de langue – bien que leur carrière ait été lourdement affectée par ces assauts de galanterie déplacée, disent-elles –, mais nous ne sommes qu’au début des révélations sur ce vilain satyre.

Après les cinéastes et les acteurs, voilà maintenant les chanteurs qui arrivent dans la porcherie déjà bien garnie. Ceux-là étaient trois, « Les trois ténors », à courir et couvrir le monde de leurs voix de stentors. Dans le trio, le pauvre José Carreras a dû se retirer, victime d’une leucémie. Le grand et gros Pavarotti est mort en 2007. Certes, on pourrait aller cracher sur sa tombe et pleurer dans son grand mouchoir mais j’attends, vu sa masse, la première qui viendra se plaindre de l’avoir eu sur le ventre (qu’on me pardonne ma trivialité)... Reste donc Domingo.

Puisque nous sommes dans l’opéra, je vous suggère de glisser une oreille du côté d’Offenbach et de sa Périchole : « Mon Dieu, mon Dieu, que les hommes sont bêtes, que les hommes sont bêtes, que les hommes sont bêtes, sont bê-ê-ê-êêêê-tes... » Et si ce ne sont les hommes, alors ce sont les femmes, car à ces jeux, il faut toujours bien être deux. Et les dames en question, au comble de la félicité après avoir été distinguées par le maestro, ne se sont pas rendues au rendez-vous avec une baïonnette dans le dos...

On précisera que toutes ces malheureuses ont tenu à rester anonymes, sauf une certaine Patricia Wulf qui s’est confessée à l’Associated Press. On est alors en 1998. « C’était du harcèlement sexuel, dit-elle. Quand un homme se tient si près de vous avec un sourire en coin et vous demande à maintes reprises si vous devez rentrer à la maison, je ne peux pas trouver d’autres conclusions que le fait qu’il voulait me mettre dans son lit. Encore plus quand il a la réputation de faire ça. Ça a affecté ma manière de me comporter avec les hommes, ma carrière dans l’opéra et le reste de ma vie. »». Peut-être un peu fragile pour le métier, la dame ?

Quant à l’affaire du milliardaire Epstein, judicieusement suicidé dans la prison de Manhattan où il attendait son procès pour « trafic sexuel de mineurs », elle croustille, semble-t-il, à un autre niveau. Changement de scène et de plateau : on quitte l’opéra pour les défilés de mode. Si Domingo, lorgnant en coin, égarait de temps en temps sa main sur un genou féminin, Epstein, lui, aimait à se faire masser par d’accortes jeunes filles. Il se murmure que ses « amis-complices » parisiens, pourvoyeurs de travailleuses manuelles, étaient les patrons d’agences de mannequinat ayant pignon sur rue : MC2, Karins Model et Next Models, notamment. Et les jeunes filles qui se rêvent en star des podiums, hein, c’est un vivier inépuisable...

L’une des bonnes amies de Jeffrey Epstein l’assure au Parisien : « Oui, il était très porté sur les jeunes filles et ne s'en cachait pas. Mais c'était uniquement pour des massages. Elles prenaient 200 ou 300 dollars de l'heure et c'était tout. » Ce monsieur Epstein avait beaucoup d’amis qui, aujourd’hui, se souviennent à peine de l’avoir croisé, oublieux qu’« être en lien avec le multimillionnaire », proche de Clinton comme de Trump, « était un signe extérieur de réussite ». Ce qui valait peut-être aussi pour ses masseuses candidates au mannequinat... Je laisserai la conclusion à mon amie la Périchole : « Mais chut! Faut pas qu’on le dise, Chut ! »

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14 août 2019 à 18:14

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