Laura et Mauranne avaient respectivement 20 ans et 21 ans. Les deux cousines ont été tuées à l’arme blanche dans la gare Saint-Charles de Marseille, dimanche 1er octobre 2017. Des scènes malheureusement devenues quotidiennes dans notre pays, durement éprouvé par les attaques terroristes depuis plusieurs années, alors qu'a lieu en ce moment même le procès Merah, du nom du patient zéro du djihadisme moderne. Il est impossible de s’habituer à ces éruptions de violence frappant des innocents. Nous ne pouvons plus le supporter. A fortiori quand chaque attentat ressemble comme une goutte d’eau au précédent sans que jamais les mesures qui s’imposent ne soient prises.

Comment s’appelait le monstre islamiste qui a éventré deux très jeunes filles au grand jour dans un lieu public ? Ahmed H. ? Bachir H. ? Salahdine H. ? Yanis H. ? Autant d’identités derrière lesquelles s’abritait ce délinquant multirécidiviste en situation irrégulière sur le sol national, dont même l’âge n’est toujours pas connu avec précision. Le vendredi 29 septembre, soit deux jours avant la commission de ses meurtres, ce « vagabond » était une nouvelle fois interpellé à Lyon pour des faits de vol à l’étalage avant d’être placé en garde à vue puis relâché dans la nature comme il se doit. Il se serait présenté comme étant un « divorcé », un « peintre non déclaré » et un « amateur de drogues dures » aux policiers.

Pourquoi cet ignoble personnage, au parcours de vie chaotique (arrêté en situation irrégulière en 2005 en possession de stupéfiants, appréhendé pour port d’arme prohibé en 2014…), n’a-t-il donc pas été placé en centre de rétention en vue d’une expulsion dès après son arrestation à Lyon, comme la loi le commande ? Tout simplement parce que le centre de rétention administrative de Lyon-Saint-Exupéry était saturé le 30 septembre ! Pis : il semblerait même, selon une source citée dans la presse, que "la personne de permanence à la préfecture du Rhône ayant autorité pour signer l'obligation de quitter le territoire (OQTF) et le placement en centre de rétention de l'assaillant de Marseille était absente".

Un cas ubuesque qui démontre que l’État n’a plus les moyens de remplir ses missions régaliennes les plus élémentaires, à commencer par la surveillance des entrées et des sorties du territoire. Cet homme aurait dû être expulsé depuis très longtemps, sinon interdit de séjour. Autre élément édifiant dévoilé par l’enquête : le terroriste n’était ni fiché ni connu des services de renseignement pour une éventuelle sympathie avec la cause djihadiste. Preuve que de nombreux candidats au djihad échappent à notre surveillance. Preuve aussi - c’est le plus terrible - que chaque délinquant étranger en situation irrégulière, de confession musulmane, devrait être aujourd’hui considéré comme suspect.

Le projet de loi sur le terrorisme présenté à l’Assemblée nationale est insuffisant. Les députés du Front national ont déposé de nombreux amendements visant à le compléter et à le rendre plus efficient, notamment la possibilité d’expulser tout étranger connu pour sa proximité avec l’islamisme. Il faut s’attaquer à l’idéologie qui sous-tend le fondamentalisme islamiste, à ceux qui la soutiennent, et non se contenter, ainsi que l’a indiqué Marine Le Pen, d’une toute petite loi de police administrative qui ne permettra pas de régler le problème.

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06 octobre 2017 à 18:51

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