En ces temps où s’élabore une loi scélérate qui prévoit d’autoriser la conception d’enfants sans pères, s’interroger sur les conséquences de cette absence devrait être une évidence.

En septembre 2012, Le HuffPost publiait une série de statistiques alarmantes sur les jeunes dont le père est absent, exploitant diverses sources statistiques publiques états-uniennes. Morceaux choisis : c’est parmi les jeunes issus de foyers sans père que l’on trouve 63 % des suicides (5 fois la moyenne) ; 90 % des fugueurs et des sans domicile fixe (32 fois la moyenne) ; 85 % des jeunes présentant des troubles du comportement (20 fois la moyenne) ; 80 % des violeurs (14 fois la moyenne) ; 71 % des exclus du lycée ; 75 % des dépendances à l’alcool ou autres drogues ; 85 % des jeunes en prison (20 fois la moyenne). D’autres sources compléteront avec 71 % des grossesses chez les adolescentes qui sont constatées dans ces foyers.

Objectons aux possibles objections. Oui, ce n’est pas la France, mais sommes-nous si fondamentalement différents ? Oui, ces chiffres sont vieux, mais est-il une raison objective de penser que les conditions se soient tant améliorées que des lendemains chanteraient ? Oui, la façon de présenter ces chiffres est volontairement alarmante, mais n’est-ce pas le reflet d’une situation qui est catastrophique ? Oui, il existe des pères (et conjoints) toxiques qui font plus de mal qu’ils ne pourraient faire de bien, mais qui pourrait affirmer sérieusement (en dehors d’Alice Coffin, spécialiste du procès d’intention) que tous les pères absents le sont ? Oui, une statistique n’est pas une fatalité, mais pour un Barack Obama élevé sans son père qui servirait d’alibi, combien d’échecs douloureux ?

Que nous apprennent ces chiffres ? Que l’absence du père rend l’enfant et l’adolescent beaucoup plus vulnérables aux divers sinistres qui les menacent, c’est une double punition pour ces jeunes.

Peut-être est-il mesquin d’aborder l’aspect économique de la chose, mais chacun de ces drames vécus par ces jeunes a un coût significatif pour la société. Nul ne conteste l’obligation faite à la collectivité de protéger au mieux l’intérêt et la dignité de ces jeunes, tout en respectant autant que possible la responsabilité de la mère, même défaillante multirécidiviste. Mais une meilleure prévention serait-elle possible, assez efficace et efficiente pour diminuer cette somme de malheurs et les coûts qu’elle engendre pour la société ?

La réponse réside bien sûr dans l’éthique de responsabilité. Concluons par un florilège de litotes.

Lorsque la mort ou la maladie prive un enfant de son père (ou de sa mère), il incombe à la société d’assister le survivant dans l’éducation de l’enfant. L’assister, ne pas s’y substituer, sauf cas extrême.

L’éducation sexuelle et affective doit sans doute être repensée : la seule prévention des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses est une vision d’assureur spéculant sur la prévention pour diminuer l’impact des sinistres.

Les couples se forment et s’imaginent pouvoir durer toujours. C’est beau, l’amour. Des préparations prénuptiales pourraient être proposées, à l’instar de celles qui existent dans l’Église catholique, afin de donner quelques outils pour faire des couples écologiques : durables, sans obsolescence programmée.

Les couples se délitent, mais ils peuvent se réparer aussi. Encore faut-il tenter de le faire et s’en donner les moyens. À l’exception des cas où une personne se révélerait toxique pour le conjoint ou les enfants, le divorce devrait être considéré comme un drame à éviter à tout prix.

Et, surtout, cessons ce délire idéologique où l’État favoriserait, avec l’extension de la PMA aux femmes seules ou en couple, la survenance d’enfants dépourvus de père. Non, Emmanuel Macron, un père est forcément un mâle. Non, Agnès Buzyn, une grand-mère ne peut pas être un père.

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16 août 2020 à 20:01

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