Des étudiants mobilisés contre la réforme des retraites, mais pas que…

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En bonne logique, les manifestations contre les réformes des retraites ne mobilisent généralement que les retraités. Cette fois, il semblerait que les jeunes, pas forcément concernés au premier chef, se mêlent de la partie. Vrai ou faux ? Tentons d’y voir plus clair. Déjà, il y a ce texte publié par Paolo Stuppia, dans La Tribune, quotidien qu’on ne saurait soupçonner de gauchisme rampant, ce 26 janvier. Le sociologue enseignant à la Sorbonne de rappeler : « La question peut, à première vue, surprendre, tant l’histoire récente des tentatives de réformes de cette branche de la Sécurité sociale qui se sont succédées depuis trente ans a vu une absence relative de participation des étudiants et lycéens, contrairement à des questions les concernant plus directement, enseignement secondaire et supérieur, Code du travail. » Voilà qui ne paraît plus être le cas aujourd’hui, Paolo Stuppia évoquant une diversification des luttes.

Nous y voilà. Car ces jeunes manifestants défilent tout autant pour des motifs n’ayant souvent que peu à voir avec le sujet posé. Interrogé par nos soins, Vianney Vonderscher, patron de la Cocarde tricolore, syndicat étudiant campant crânement à droite, confirme : « La mobilisation étudiante a globalement bien pris, notamment parce qu’il s’agit d’une sorte de paquet cadeau, entre éco-anxiété, lutte contre inégalités et réchauffement climatique, sexisme et homophobie. » « Diversification » et « convergence » des luttes il y aurait donc. Surtout pour une jeunesse de plus en plus craintive.

Du strict point de vue de la mobilisation, France Info confirme, ce 7 février : « Pour la première fois, les syndicats étudiants appellent à bloquer les universités pour protester contre la réforme des retraites. » Une initiative sacralisée au nom d’une prétendue solidarité intergénérationnelle ? On le dit. Mais ce serait encore plus beau si c’était vrai.

D’où ce témoignage, cité par France Info. Ainsi, Antoine, représentant du syndicat étudiant de France, l’Alternative, très très à gauche, affirme-t-il : « On sait que le taux de chômage chez les aînés est assez élevé tout comme chez les jeunes et, donc, garder les plus anciens, ça va empêcher les jeunes de pouvoir trouver un travail. » Pour la « solidarité intergénérationnelle », on repassera.

Mais le traditionnel activisme estudiantin ne saurait expliquer à lui seul cette inédite mobilisation d’une jeunesse nombreuse à battre le pavé. Car même un syndicat tel que la Cocarde étudiante est, lui aussi, opposé à cette réforme. Vianney Vonderscher, cocardier en chef, nous confie : « Tout comme les syndicats étudiants de gauche et d’extrême gauche, nous sommes opposés à cette réforme. Ne serait-ce que pour ces deux raisons. La première, c’est que ce texte porte le sceau de la vision qu’un Emmanuel Macron a de la France. Pour lui, les salariés, tout comme les migrants, ne sont jamais que de simples variables d’ajustement ; les uns et les autres n’ayant plus, comme finalités suprêmes, que de combler les déficits d’un État en faillite. » Une vision strictement comptable, désincarnée et technocratique de notre pays ? « Oui », confirme-t-il.

Quant à la seconde ? Vianney Vonderscher, toujours : « Tous ces gens ont appelé à voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, au second tour de l’élection présidentielle. Pas nous. » D’où ce tweet railleur qu’il a adressé au député mélenchoniste Louis Boyard :

Décidément, il y a jeunes et jeunes.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

15 commentaires

  1. bloquer les universités, mais dites moi plutôt quand elle sont ouvertes ? suivant votre étiquette vous êtes refoulé, le droit d’étudier dans certaines facultés étant réservé aux tenanciers du coin, comme à science po où les gauchistes font la loi.

  2.  » garder les plus anciens cela va empêcher les jeunes de trouver du travail  » , tel est le raisonnement d’Antoine représentant du syndicat étudiant l’Alternative … C’est avec cette même logique théorisée que la gauche a inventé le partage du travail en réduisant la semaine de 39 à 35 h … une catastrophe avérée en pratique… parce que les métiers des seniors sont souvent des métiers manuels et inspirés du siècle dernier, les métiers des jeunes sont dépendants des nouvelles technologies et peu disputés par les seniors … d’autre part le travail des seniors génère de l’activité de la richesse , qui sont elles mêmes créatrices d’emplois … les jeunes et les vieux ne sont pas en concurrence directe sur le marché du travail, le pacte social est renforcé par cette cohabitation ..

  3. Toujours la même méthode de l’Assemblée Générale. Comme ne vient à l’AG que ceux qui sont d’accord avec les orateurs et pour la grève, il est sûr que ceux qui sont là vont voter (à main levée) la grève. Au fur et à mesure, ceux qui en ont marre ne viennent plus et l’effectif de l’AG diminue mais vote toujours à 100% pour. C’est comme çà que les grèves s’éternisent et qu’il faut que le syndicat fasse le forcing pour « faire reprendre » quand il y a lieu.

  4. Quand on entend ce gamin inculte prétendre lors d’une interview « je viens de faire une conférence… »on touche le fond.
    PAUVRE FRANCE ! ! !

  5. Comment comprendre un niveau de réflexion si bas dans le mouvement étudiant ? Ils ne sont plus dans l’étude ils sont dans l’idéologie la plus crasse. Ils se laissent dériver, guider par le bout du nez comme des moutons de Panurge. Ils ne s’opposent qu’en se voilant la face. Faiblesse des caractères au profit des humeurs. Leur viendrait-il à l’idée que leur rôle , que leur survie est dans l’innovation et non dans la contestation ? S’opposer à la réforme de la retraite parce que les séniors seraient maintenus en place? Quelle logique ! Quelle réflexion ! Il faut leur mâcher le boulot. C’est l’innovation qui pousse les séniors hors des activités professionnelles. Si nous avons un conseil à leur donner, étudiez , ce qui vous permettra d’innover et de prendre place, au lieu de vous contenter d’observer passer la caravane, de l’agiter en vous lamentant.

  6. Ils ne manifestent que lorsqu’ils ont des cours, jamais le mercredi et ce sont surtout tous ceux qui ont eu le bac grâce au laxisme des examinateurs et dont le niveau n’atteint pas le certificat d’études d’il y a 40 ans. Brayard en est l’archétype n’ayant comme compétence que l’organisation de la pagaille. Un CV de moule venimeuse.

  7. Et vous vous étonnez que les universités françaises sont classées parmi les toutes dernières dans les classements internationaux ?

  8. Ils tentent de mobiliser les milices lycéennes, aussi difficiles à calmer que de faire rentrer le dentifrice dans son tube. Pour l’instant, ce n’est pas encore très efficace .

  9. On ne met pas assez en lumière cet aspect trouble de ladite réforme. Elle oblige les sexagénaires à rester en poste plus longtemps, ce qui, en l’état actuel du marché du travail, bloque effectivement l’emploi des jeunes. Leur réaction a sans doute été prévue par Macron, conformément à sa tactique habituelle : diviser pour régner, et introduire la dissension au sein même des manifs.

  10. Plus de 90% d’une classe d’âge a le bac , et ils vont s’inscrire dans des facultés ou ils macèrent , ils stagnent , ils décantent , pendant des années , avant d’être éjectés et de se retrouver au chômage ou a faire des petits boulots , animés par la déception , la rancoeur , et la haine.
    Cette réforme ne devrait pas fixer un âge de départ à la retraite , mais se limiter à fixer une durée de cotisation , 43 ans , afin d’inciter les jeunes à trouver un emploi le plus tôt possible , si on commence à travailler à 17 ans on a une retraite à taux plein à 60 ans.

    • Je m’étonne que ce point de vue que je partage ne soit pas plus présent dans le débat actuel. Laissons les français choisir leur propre date de départ à la retraite, sans fixer de dates limites. Le seul critère devrait être le nombre d’années de cotisations permettant d’avoir une retraite complète : vous avez vos 43 années, si c’est le nombre nécessaire, et donc une retraite complète, vous partez avec cette retraite, vous n’avez commencé à travailler qu’à 30 ans après avoir fait des études ( ou « glandé » en fac…), vous partirez à 73 ans avec une retraite complète ou à 60 ans avec une retraite partielle…C’est votre choix.
      Je suis parti jeune à la retraite, mais pour avoir des revenus suffisants, j’ai complété ma retraite par des revenus supplémentaires, principalement immobiliers ( ma résidence principale pour éviter de payer un loyer pendant ma retraite et d’autres biens immobiliers) en travaillant plus et en épargnant. La retraite par répartition, c’est bien, mais la compléter par plus ou moins de capitalisation, c’est mieux…

    • Solution maintes fois répétée, mais trop simple et intelligente, qui en conséquence n’a aucune chance d’être envisagée par les « cerveaux d’acier » qui soit disant nous dirige.

  11. Juste prétexte à foutre la chienlit ;Ah , les pauvres ! Ils n’ont pas eu la  » chance » de vivre Mai 68, eux ; pas même le service militaire..Un petit tour sur le front de l’Est ou des tremblements de terre , pour leur remettre les idées en place ?

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