Des renforts de police à Paris, enfin ! Hier 18 octobre, Anne Hidalgo a présenté en grande pompe la première promotion d’une nouvelle police municipale. Une intervention qu’elle a peut-être préparée durant l’hommage de Paris au vieux soldat et ministre Hubert Germain, dernier des compagnons de la Libération. La cérémonie s’est déroulée aux Invalides, en l’absence du maire de Paris... Mais revenons à la police. Après avoir longtemps milité contre l’armement des policiers, la candidate du PS à la présidentielle a changé d’avis. Seuls les imbéciles ne le font pas, paraît-il. Confrontée à la montée de la petite délinquance, du grand banditisme, du trafic de drogue, du terrorisme et des « incivilités », confrontée surtout au ras-le-bol des habitants de la capitale pourtant fort peu réactionnaires, elle a admis que les policiers n’étaient pas la cause de tous les maux. Elle en recrutera 2.000 nouveaux sur cinq ans. Autant dire qu’il faudra être patient pour constater les effets de ce renfort homéopathique.

Dans l’esprit du maire, cette police du quotidien ressemble sans doute aux agents débonnaires des temps heureux, chargés de tirer l’oreille du gamin insolent et d’aider la vieille dame à porter ses courses. Car les nouveaux agents d’Anne Hidalgo seront… désarmés, au sens propre : ils ne porteront pas d’armes létales. On est loin de la campagne signée Robert Ménard dans sa ville de Béziers : des affiches montraient un revolver en gros plan avec ce slogan : « La police municipale a un nouvel ami. » Pas de nouvel ami, donc, pour les policiers d’Anne Hidalgo, mais un « comité d’éthique » de onze membres parmi lesquels des représentants d’associations et cinq Parisiens. Mission du comité : traquer toute exaction des… policiers. En attendant, les flics sous haute surveillance d’Anne Hidalgo coûteront cher à la ville, déjà financièrement exsangue, de la candidate socialiste. Une candidate qui, décidément, paraît s’éloigner jour après jour des réalités des Français.

Sur le papier, Hidalgo avait tout pour jouer la gagne. Pas de concurrent, ou presque, lors des primaires du parti réglées au cordeau (seulement Le Foll venu pour la figuration), le siège de maire d’une grande ville emblématique s’il en est, sa qualité de femme devenue un avantage dans la bataille, de l’argent, des élus en pagaille qui la délivrent du souci des 500 signatures, des alliés écologistes potentiels, sans parler du PS, grand parti de gouvernement qui structure la vie politique française depuis des décennies. De quoi faire rêver un Zemmour qui part, pour l’instant, dans la course en short et pieds nus.

Appuyée sur ces bases très confortables, Anne Hidalgo a su donner une vraie dynamique à sa campagne. Hélas, c’est une dynamique à la baisse. Partie très bas, avec 7 % d’intentions de vote, la candidate PS passe désormais sous la barre des 5 %, dans certains sondages.

Faute de programme clair et lisible, les électeurs observent le modèle de gestion qu’Anne Hidalgo livre à la France : Paris, son insécurité chronique, ses 30 km/h maximum, ses amendes, sa saleté, ses dettes, ses destructions (celles des kiosques à journaux Empire, notamment) et ses initiatives ubuesques dénoncées sur Twitter par le #SaccageParis. Le monde merveilleux d’Hidalgoland n’est pas près de faire rêver les Français.

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18 octobre 2021 à 21:33

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