Dans L’École de la vie, sur France 2, les radicalisés du lycée sont… des néonazis

Capture d'écran
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Tout le monde n’a pas envie de s’infliger les navets de France 2. On le comprend. Si vous n’avez pas vu en direct ce morceau d’anthologie, cette pépite de propagande, vous pouvez la retrouver sur Twitter.

Elle est tirée d’une série intitulée L’École de la vie dont le héros, Vincent Picard, « enseigne l’histoire-géographie dans un lycée et est très apprécié de ses élèves ». Diffusé depuis juillet, chaque épisode distille la bonne parole et montre que le quotidien d’un prof n’est pas si difficile, pourvu que celui-ci s’emploie à suivre scrupuleusement son petit manuel progressiste.

Un précédent épisode avait tranquillement fait la promotion de la GPA : elle n’est « pas légale en France, et c’est bien dommage », assène un sympathique professeur durant son cours de sciences. Un élève s’étonne : « Ça veut dire que vous êtes pour ? » La réponse fuse : « Évidemment, que je suis pour, c’est grâce à la GPA que j’ai pu être papa. » « Ah, vous êtes papa, c’est trop bien ! » s’attendrit une élève. Inutile d'alerter le CSA : en juillet 2019, la série Plus belle la vie avait aussi, sur France 3, chanté les louanges de la GPA. Le CSA, saisi, avait considéré que la « chaîne n’avait pas manqué à ses obligations légales et conventionnelles ».

Cette fois, c’est un autre point de catéchisme, pour ainsi dire une vertu théologale, qui est développé avec la finesse d’un char soviétique : l’antiracisme.

Vincent Picard aborde en cours les « tirailleurs sénégalais », « ceux que l’on a envoyés en première ligne, surtout à la fin de la guerre ». Il évoque « la colonisation [qui] a été dramatique pour ces peuples » et était, « à la base, une entreprise de pillage des matières premières » : « Les populations ont été souvent réduites au rôle de quasi-esclavage. »

Mais au fond de la classe, l’abominable Alex ironise, prétend, devant ses camarades pétrifiés d’indignation, « qu’on ne devrait pas s’excuser d’avoir apporté la civilisation à toute une partie du monde » et profère une odieuse moquerie à l’encontre de la jeune fille racisée qui l’a traité de « gros raciste ». Le sang de Vincent Picard ne fait qu’un tour. Mû par son dégoût, n’écoutant que son courage, il sort le garçon par la force : « Tu dégages ! »

Il découvre alors que le jeune Alex est sous l’influence de néonazis au physique de jeunes scouts - la terreur des lycées « sensibles », c’est bien connu - qui projettent de passer à l’action (musiquette angoissante). Vincent Picard contacte le référent radicalisation du rectorat, qui ne veut pas le croire. Las, les radicalisés tabassent un jeune Maghrébin. Heureusement, Vincent Picard s’interpose et parvient à convaincre le néonazi de laisser tomber son grand couteau.

Ou comment se payer à la fois la tête des profs en danger et des contribuables français.

Dans son dernier numéro - « À gauche toute : enquête sur la mainmise culturelle de l’audiovisuel public » -, Le Figaro Magazine a, bien sûr, pointé du doigt les ineffables « humoristes », les matinales orientées, les revues de presse qui le sont encore plus, les débats d’opinion inexistants ou biaisés… mais pour compléter le dossier, il faudrait parler des téléfilms et des séries de France Télévisions, lourdingues, poussifs, farcis d’idéologie et confits dans le poncif, plaquant les fantasmes de gauche sur des scénarios invraisemblables et gavant de cette grosse dinde télévisuelle indigeste le téléspectateur qui n’y peut mais. Mais paie quand même l’addition. Quand l’information ne parvient plus à travestir la réalité, ce sont les fictions qui la reconstruisent de toutes pièces.

 

Le cœur du sujet est le consentement à l’impôt.

Ces dernières années, des centaines de milliers d’Allemands ont déclaré formellement ne plus être membres de l’Église protestante ou catholique pour ne plus payer l’impôt sur la religion, la Kirchensteuer. Combien de Français aimeraient savoir où signer pour ne plus subventionner le service public, dont la religion progressiste au prosélytisme autoritaire n’est pas la leur ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:04.
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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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