Dans La Croix, une tribune de promoteurs de la GPA !

Le journal catholique La Croix, jamais en retard d'une avancée sociétale (ou alors très peu), publie une tribune de l'Association des familles homoparentales (ADFH) représentée par son président. Il y traite de la gestation pour autrui (GPA), c'est-à-dire, pour ceux que les acronymes ont anesthésiés, des mères porteuses. Cette tribune est un petit miracle de mauvaise foi, que le grand journal catholique accueille avec des trésors de charité dévoyée.

Prenant l'exemple de certains de nos voisins, qui autorisent déjà les mères porteuses, le président de l'ADFH détaille longuement les modalités pratiques de cet acte pas tout à fait anodin. Les mères porteuses garderaient un lien à vie avec les familles à qui elles louent leur ventre et, selon une étude de Cambridge (gage de qualité, label rouge de la pensée scientifique), se déclareraient, bien des années plus tard, satisfaites de leur démarche. Deuxième argument d'autorité, les Français seraient plus en avance que la loi sur ce sujet, « comme souvent sur les sujets sociétaux ». Ah bon ? Mais lesquels ? La peine de mort ? Le Grand Remplacement ? Passons. Enfin, les familles homoparentales ayant des enfants conçus par GPA ne connaîtraient pas plus de dysfonctionnements que les familles d'enfants « non conçus par la science reproductive » - une métaphore de vieille fille pour dire « conçus normalement ».

Car, en fin de compte, c'est le fond du problème, et La Croix feint probablement de le méconnaître : il y a une manière normale d'avoir des enfants, qu'on n'accompagnera pas ici de croquis mais que beaucoup de nos lecteurs ont probablement déjà expérimentée. La PMA, la GPA peuvent être des palliatifs scientifiques à un désir d'enfant (j'emploie tous ces mots sans guillemets ni jugement moral) mais ce ne sont pas des moyens normaux. Le fait qu'ils deviennent ou non légaux n'y change rien : par exemple, dans un avortement légal à 14 semaines, on broie la tête d'un fœtus avant de le démembrer. C'est légal. Ce n'est pas moral. Dans une GPA, on loue un ventre (« louer son ventre ou louer ses bras, quelle différence ? » demandait déjà Pierre Bergé, lui aussi en avance sur la loi du point de vue sociétal...) pour permettre à des « parents d'intention » d'acheter leur rêve. Est-ce moral ?

La Croix, si c'était un journal vraiment catholique, se souviendrait que la charité envers les gens qui ne pensent pas comme les catholiques n'est pas nécessairement la même chose que le soutien à toutes les aberrations. Le journal a, me direz-vous, publié une tribune demandant l'interdiction et l'abolition de la GPA, il y a quelque temps. Admirable pluralisme, qui n'est cependant pas tout à fait celui de Jésus (me semble-t-il).

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

7 commentaires

  1. Petit, ta mère t’as vendu avant même que tu naisses. Elle t’a même conçu dans ce but. T’es content, hein? On dit merci qui ?

  2. Je pense que le catholicisme est en état de mort cérébrale. Et pas seulement en France. L’islam en revanche…

  3.  » On broie la tête d’un fœtus avant de le démembrer « . et .. « C’est légal » ! On en revient, ni plus ni moins au moyen âge où l’on écartelait les condamnés en leur cassant les membres avant sur la roue !! Tu parles d’une avancée, Charles !!
    ça ne fait rien, les 200 000 morts annuelles par avortement sont avantageusement remplacés par l’immigration.

  4. La GPA est une dérive à la fois matérialiste et esclavagiste relevant du trafic d’êtres humains sans aucune empathie ni pour les femmes ni pour les enfants : sans empathie pour la femme dont la dignité humaine est bafouée et qui attend un enfant qui ne sera pas le sien, et sans empathie pour le bébé arraché à la naissance à sa mère porteuse. Notre société, devenue malade, a supprimé sous Macron une loi très ancienne de la filiation instituant que « la mère est celle qui accouche « 

  5. Sollicitée récemment par téléphone pour un abonnement à La Croix, quotidien que j’ai lu naguère, j’ai tenté l’expérience, vu l’enrichissante période que nous vivons. J’ai annulé au bout d’un mois, ne reconnaissant plus ce qui m’intéressait jadis et que je lisais avec intérêt et conviction.

  6. Ne vous faites pas piéger, « La croix » lance des sondages ! Hier j’ai été contacté téléphoniquement pour un sondage sur le journal « La croix », méfiez-vous, mon interlocutrice, enregistrait avec un mauvais matos la conversation, je l’ai renvoyé à la lecture de son cher torchon !

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