Cybercriminalité : les retraits de contenus à caractère terroriste en hausse de 219 %

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Depuis le mois de janvier, « 9720 demandes de retrait de contenus en lien avec le terrorisme auprès des grandes plateformes d'internet comme Facebook et Twitter » révèle France Inter. Cécile Augeraud, chef de l'office central de lutte contre la cybercriminalité précise à nos confrères que ce chiffre correspond à une « hausse de 219 % ».

Dispositif mis en place en 2009 par le gouvernement, le site PHAROS (Plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements), est rattaché à Nanterre, à l’office central de lutte contre les cybercriminalités. Il permet aux citoyens de signaler les faits de pédophilie et pédopornographie, racisme, antisémitisme et xénophobie, d’incitation à la haine raciale, ethnique et religieuse, d’arnaques financières et enfin de terrorisme ou apologie du terrorisme. 54 agents issus de la police ou de la gendarmerie y travaillent jour et nuit pour traiter les signalements et traquer les contenus suspects. Ils alertent aussitôt les services compétents (Police nationale, Gendarmerie nationale, Douanes, Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, Interpol). Une enquête est alors ouverte sous l’autorité du Procureur de la République.

Cette hausse vertigineuse de la cybercriminalité n’a rien de rassurant d’autant que, d’après les enquêteurs, il  y a « des cas chaque jour ». Toujours selon France Inter, « les opérateurs s'exécutent quasi systématiquement » et une nouvelle loi européenne prévoit d’ici l’été prochain que cela soit obligatoire en moins d’une heure. Des milliers de signalements sont effectués, les profils sont surveillés par les services de renseignement. Pour autant, est-ce en raison des lenteurs du système administratif, et/ou au manque de moyens financiers et humains ? Ce système n’a pas encore permis, selon nos confrères, de déjouer des attentats, ce qui peut laisser insinuer un doute sur son efficacité.

À plusieurs reprises, les messages diffusés sous différents pseudos par l’assassin de Samuel Paty avaient été signalés sur la plateforme du ministère de l’Intérieur, trois mois avant la décapitation du professeur. Mais, écrit France Inter, « leur traitement n'avait pas donné lieu à une identification plus approfondie et à des vérifications sur le terrain par un service de renseignement ou de police. » 

Face aux menaces toujours plus nombreuses et au climat de haine actuel, à la défiance de nos compatriotes vis-à-vis de la justice, ils sont 9 Français sur 10 à la trouver trop laxiste, combien de temps encore nos dirigeants vont-ils rester dans l'aveuglement ? Pour paraphraser Clémenceau et son célèbre « si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission », la sécurité des Français appelle peut-être moins la création de plateformes ou de commissions que de nouveaux moyens alloués aux « Brigades du Tigres » sur le terrain.

 

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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