La copie d’Obama était presque parfaite

Emmanuel Macron ne fait pas partie de ceux qui ne sont rien. Pour s’en assurer, il recopie la communication d’Obama. Le grand Tout. Celui qu’il aurait aimé être. Le modèle, l’idole… La fine conseillère Laurence Haïm veille au grain. S’il l’écoutait, il passerait des heures dans des cabines UV pour obtenir la teinte. Elle a le nuancier. Macron est trop blanc. Main sur le cœur, d’accord, mais trop blanc. Du clonage d’amateur !

Il va sans dire que le portrait officiel se devait d'être la réplique de celui du maître. Même mise en scène, même arrière-plan… Plutôt que se satisfaire d’un montage Photoshop dans lequel la tête de Macron aurait été mise à la place de celle d’Obama, on reconstitua l’ensemble du décor. Des frais et encore des frais, là où une paire de ciseaux virtuels eût largement suffi. L’idée n’était donc pas de se contenter de ressembler, il fallait rejouer la scène, se prendre pour lui, marcher dans ses pas, se la raconter. Théâtre, quand tu nous tiens…

Poser les bras croisés comme Obama était peut-être un peu « too much », mais que faire ? Comment se tenir ? Debout sur le bureau, les pieds au mur, dans la position du lotus, tout fut essayé. Après des heures de tentatives infructueuses, le new Président s’agrippa au rebord du bureau pour une posture « bras arqués » des plus inélégantes. Silhouette de tire-bouchon. Obama plié de rire. Ces Français ne pensent qu’à boire. Allo, Emmanouel? I have the bottle, come on!

Celui qui tente d’être un autre est-il quelque chose ? À défaut d’avoir trouvé son propre personnage, Emmanuel Macron reproduit tant bien que mal la communication d’un autre et se permet de faire le malin en fustigeant ceux qui ne seraient rien. Mais qu’est-il, à part un pantin contraint de recopier pour exister ?

La démarche médiatique d’Emmanuel Macron fait penser à ces chanteurs français des années 60 qui adaptaient sans relâche les succès américains. La formule a fonctionné quelques années jusqu’à ce que des artistes originaux arrivent et balayent ces reprises souvent ridicules… Emmanuel Macron ne serait-il pas le Dick Rivers de la politique ? 

Cette communication à l’eau de rose qui n’est pas sans avoir contribué à l’élection de l’exact contraire (Donald Trump) n’est pas sans intérêt. En tant que pâle imitateur, Macron pourrait obtenir le même résultat, mais en un seul quinquennat. La copie n’est jamais aussi réussie que la version originale.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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