Confinement : face à l’interdiction des messes, ça réagit dans l’Église !

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« Les mesures de précautions sont bonnes et sont destinées à servir l'homme. Mais elles ne doivent pas servir de prétexte pour isoler les êtres humains les uns des autres, et pour empêcher les personnes qui cherchent le salut de Dieu dans la liturgie et dans les sacrements d’accéder aux églises », avertissait le cardinal Müller, dans France catholique, ajoutant, dans nos colonnes : « Dans cette crise du coronavirus, nous avons manqué de confiance en Dieu et imposé des solutions trop humaines : nous avons privé sans aucun regret les fidèles de l'Eucharistie dans le monde entier. La question des mesures nécessaires de protection contre l'épidémie n’imposait pas du tout l'interdiction générale de l'Eucharistie et des autres sacrements ou des visites pastorales aux malades et aux personnes âgées. »

Face aux mesures de confinement annoncées, il n’y a pas que les maires qui interviennent pour protéger leurs commerces. Des évêques et des associations réagissent aussi pour maintenir la liberté de culte. Pour Mgr Ginoux, « plus que jamais, les fidèles catholiques doivent venir participer à la messe pour s'unir au sacrifice rédempteur du Christ. C'est un devoir de conscience. » Mgr Rey d’ajouter : « La liberté de culte n’est pas négociable. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d’assister à la messe. » Et Mgr Aillet dénonce : « L’interdiction des messes, quand nous respectons strictement les précautions sanitaires pour participer à l’effort national, est une atteinte grave à la liberté du culte. » Quant à Mgr de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, il a écrit à Emmanuel Macron pour lui demander qu’en cas de confinement, les célébrations cultuelles demeurent.

Par ailleurs, des associations catholiques attaquent, désormais, l’interdiction des messes devant le Conseil d’État. L’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), l’Institut du Christ-Roi, l’Institut du Bon-Pasteur, la communauté Saint-Vincent-Ferrier, l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux et la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre déposent une requête en référé-liberté devant le Conseil d’État contre le décret du 29 octobre « interdisant toute célébration religieuse publique dans les églises ». Dans un communiqué, diffusé le 30 octobre, l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pierre accuse : « L’absence de considération, de la part du gouvernement, pour la dimension spirituelle de l’homme et la pratique religieuse nous montre, une fois de plus, que notre société a escamoté toute transcendance et considère la religion à l’égal du tourisme et des loisirs. »

Lors de l’arrêté du 18 mai 2020, le Conseil d’État avait rappelé l’importance de la liberté de culte. Le juge des référés avait ordonné au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter, à sa place, des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées. D’autant que les églises n’ont jamais été des lieux de contamination. Le cardinal Müller insiste : « La démocratie signifie reconnaître que l’État est au service de l’homme et non l’inverse, et que la vérité est au-dessus du pouvoir et la morale au-dessus de la politique. »

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Iris Bridier
Journaliste à BV

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