Charles Gave : « La moitié de l’Amérique aurait peut-être gagné s’il n’y avait pas eu les fraudes ! »

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Double échéance, mercredi 6 janvier, aux États-Unis : l'élection de deux sénateurs en Géorgie, qui semble basculer en faveur du parti démocrate, et élections du président par les grands électeurs. La victoire de Joe Biden est-elle inéluctable ?

Analyse et décryptage avec Charles Gave pour Boulevard Voltaire.

 

En Géorgie, la victoire est-elle actée ?

 

Je ne sais pas. J’ai l’impression que l’un des deux sièges est passé chez les démocrates. Je n’ai pas encore eu de nouvelles du deuxième, mais il semble que c’est en train de basculer vers le parti démocrate. Si le siège devient républicain, il ne se passera rien et le président ne pourra pas faire grand-chose puisque tout sera bloqué par le Sénat. Les démocrates contrôlent l’exécutif  et le législatif pour au moins les deux ans à venir. Si c’est le cas, cela aura beaucoup de conséquences.

 

 

Donald Trump a t-il encore des chances de garder le pouvoir ou est-ce définitivement compromis ?

 

Il a de moins en moins de chance. Il est dans une situation très difficile. En principe la seule date qui soit dans la constitution est le 20 janvier. Il faut qu’une décision soit prise avant cette date. Je ne suis pas un spécialiste, mais il me semble que le seul qui pourrait empêcher cela serait le vice président Pence.

Le président des États-Unis est élu aujourd’hui par les grands électeurs. Cinq ou six États ont des législatures républicaines et des gouverneurs démocrates. Ils ont pris la décision de valider le résultat des élections, alors qu’en principe constitutionnellement, le résultat des élections ne peut être validé que par les législatures. Il est possible qu’un appel soit fait et qu’il y ait un délai d’une dizaine de jours pour traiter ce problème.

 

 

A l’heure actuelle, tout le monde s’exprime comme si Joe Biden avait été élu.

 

95 % de la presse nous explique depuis l’élection que Biden a été élu, que tout va bien et que les Républicains peuvent aller se coucher. Les Républicains ont l’air de penser que ce sont de très mauvaises manières que de contester le fait qu’ils n’ont peut être pas été élu. Il ne faut pas s’énerver la dessus. C’est comme d’attendre de la bonne foi de Libération ou du Monde.  Ne vous attendez pas à ce que vos ennemis soient convenables avec vous.

 

 

On est vraiment sur une position où Donald Trump ne va rien lâcher.

 

C’est certain ! Il ne reconnaîtra pas sa défaite. La seule façon de s’en sortir serait qu’il y ait une commission d’enquête qui travaille dans les 10 jours à venir, mais je ne crois pas que ce soit possible. L’électorat américain sera fracturé en deux comme jamais.

 

 

Si Donald Trump devait quitter la Maison Blanche, il partirait avec un poids politique et médiatique extrêmement fort puisqu’il représenterait malgré tout la moitié de l’Amérique.

 

La moitié de l’Amérique qui aurait peut-être gagné s’il n’y avait eu les fraudes. Ce n’est pas Ségolène Royal contre Sarkozy. Des tas de gens croient que Trump a gagné et qu’il a été l’objet d’une manœuvre tout à fait désagréable. A ce moment là, la première chose qu’il fera c’est d’essayer de liquider ceux que l’on appelle les RINO,  les Républicains In Name Only. Ce sont des Républicains qui font partie du marais de Washington et qui s’entendent très bien avec les Démocrates comme Mitch Mc Connell le patron du Sénat. Le premier boulot de Trump sera de nettoyer le parti républicain en présentant des candidats aux primaires. On organisera une primaire contre lui pour le liquider avant qu’il puisse se présenter contre le candidat démocrate. Dans les deux ans à venir, le boulot de Trump serait de nettoyer le parti républicain.

Charles Gave
Charles Gave
Economiste

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