Pour sa performance télévisée depuis le théâtre de Chaillot, le Président a joué les rôles contraires, comme dans une comédie à rebondissements.

Arrivé avec son épouse le tenant par la main (attention aux marches !), il a descendu dignement le grand escalier, ce qui rappelait (mais façon lumière naturelle) la marche triomphale dans la cour du Louvre, le 7 mai 2017, le soir de son élection. Le décor chargé de symboles, choisi pour la rencontre avec les deux journalistes, ajoutait à la dramaturgie d'une pièce originale.

Je n'ai cependant pas bien compris qui était véritablement le metteur en scène, pas davantage le responsable du « casting ».

Après l'entretien courtois du jeudi qui sentait bon la mousse rurale, ce combat de coqs parfois très peu urbain fit redescendre les spectateurs des galeries dorées sur les strapontins de la surprise, voire de la réprobation. Quand ils n'allaient pas faire une pause rafraîchissante au foyer...

Mais venons-en au propos initial : celui des frappes en Syrie.

Il nous a été affirmé que les opérations de représailles - donc de punition, (voir notre contribution du 11 avril) - étaient légitimes et que les objectifs visés par les forces françaises avaient été détruits. Mais si le compte rendu du résultat est bref, la faconde habituelle du narrateur titillée par les questions pertinentes voire insidieuses – plutôt Bourdin - et les allégations accusatrices ou moralisatrices – registre Plenel- nous a éloignés de la réalité technique des opérations menées. Il faut dire que les deux inquisiteurs ne s’intéressent que peu au domaine militaire, à preuve que, pendant cette longue et turbulente séance, il n'a pas du tout été question de défense...

Faudra-t-il en discuter lors d'un autre débat, avec toujours la tour Eiffel - ce puissant symbole national de maîtrise, de puissance et de longévité - comme toile de fond, mais avec la scène opportunément installée devant la façade de l’École militaire ?

Retournant devant mon écran, après un petit moment de déconnexion somnolente, j'ai cru entendre qu'une réplique de cette prouesse médiatique pourrait être à nouveau jouée avec les mêmes acteurs.

Pour le « débriefing » opérationnel de ces frappes réussies, avec douze missiles de croisière ayant atteint leurs objectifs, sans que les forces russes ne les déroutent, les rôles respectifs tenus par les différentes composantes et unités devront être prochainement explicités dans ces lignes...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/04/2018 à 23:34.

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16 avril 2018 à 21:57

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