C’est confirmé : gauchisme et « fragilité psychologique » vont de pair

Après une étude américaine et une étude finlandaise, un rapport de l'Institut Montaigne : le constat est mondial.
Manifestation d'étudiants en mai 68. (Photo by AFP)
Manifestation d'étudiants en mai 68. (Photo by AFP)

La fameuse Génération Z, celle née entre 1995 et 2010, n’est pas aussi rétive au travail qu’on le dit, selon le rapport intitulé « Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans ». Publié par le think tank Institut Montaigne, il a été réalisé par Yann Algan (HEC), Olivier Galland (CNRS) et Marc Lazar (Sciences Po). Apport marginal mais intéressant de ce rapport : être de gauche est souvent lié à un mal-être.

Une moitié des jeunes interrogés dans le cadre de l’étude se dit non politisée, l’autre moitié se divise entre proches de la gauche radicale (26 %) et proches de la droite radicale (33 %). On pourrait discuter ces étiquettes. Si Lutte ouvrière, Nouveau Parti anticapitaliste et La France insoumise ont effectivement des projets de société radicaux, on se demande en quoi Rassemblement national, Reconquête et Debout la France appartiennent à la « droite radicale » — mais admettons ces catégories pour les besoins de la démonstration.

L’étudiant de gauche déçu par la vie

Un constat : « Les étudiants en lettres et sciences humaines s’identifient davantage à la gauche radicale, et ceux en santé ou en filières techniques à la droite radicale. » L’ancrage politique des filières universitaires d’histoire, de psycho ou de lettres modernes subsiste depuis Mai 68. D’où ce profil de militant d’extrême gauche, caricatural mais souvent rencontré dans les manifestations ou sur les plateaux de télévision : l’éternel étudiant monté en graine, revendicateur obsessionnel, pétitionnaire compulsif, toujours mobilisé sans jamais terminer son mémoire dont lui-même a oublié le sujet.

Les diplômés de telles filières sont ceux qui présentent « le plus grand décalage » entre leurs ambitions et « les emplois accessibles ». Ils ont du mal à gérer le paradoxe dont ils semblent « prisonniers » : « porteurs de fortes aspirations, mais limités dans les opportunités qui s’offrent à eux ». Si passionnantes que soient les matières étudiées, l’engorgement des filières et la déception que peut procurer, par exemple, l’enseignement de la Shoah en REP+, engendrent frustration et malaise : « Le fossé entre attentes et réalité en matière de bien-être au travail alimente un profond sentiment d’insatisfaction. » Jules Monnerot en avait fait le constat à propos de Jean-Paul Sartre : être un jeune diplômé et ne pas se sentir attendu dans la société provoque du ressentiment à l’égard de cette société.

La dépression est aussi politique

Le lien entre idées de gauche et mal-être a déjà été établi (même s’il y a d’autres raisons d’y adhérer, bien sûr : c’est « une question de précarité, d’origine et de détresse psychologique »). En 2022, une étude américaine avait traité la question de « La politique de la dépression ». Elle concluait que les augmentations d’affects dépressifs « étaient plus prononcées pour les adolescentes libérales [= gauche] » et que « les scores étaient globalement les plus élevés pour les adolescentes libérales dont les parents avaient un faible niveau d’éducation ».

Il y a un an, une étude finlandaise s’est penchée sur une question proche : wokisme et mal-être psychique sont-ils liés ? La réponse était nuancée, comme le soulignait auprès de BV son auteur, Oskari Lahtinen : « Une mauvaise santé mentale est associée à l’identification politique à gauche […]. Être woke est fortement corrélé au fait d’être à gauche. » Le wokisme n’est pas forcément en cause, mais le positionnement à gauche, oui.

Le gauchiste hypersensible

Hypothèse la plus favorable aux idées de gauche ? L’hypersensibilité aux malheurs des autres trouverait un terreau favorable chez des insatisfaits dont l’empathie aggraverait le mal-être. Ce serait un effet secondaire du « cœur à gauche ». Corollaire : l’homme de droite n’irait bien que parce qu’il est égoïste, insensible aux problèmes des femmes, des migrants, des racisés. Clichés sans valeur, car de gauche.

Aux sociologues et aux psychologues de déterminer la cause exacte de ce lien entre gauchisme et problème psy. Est-ce le manque de réalisme des idées de gauche qui cause un malaise, par difficulté à affronter le réel, ou la peur du réel qui pousse vers ces idées ? Est-ce l’insatisfaction perpétuelle dans l’attente du Grand Soir, l’attitude infantile qui consiste à toujours rejeter la faute sur les autres (le prof, le patron, le flic, le Blanc…) qui sont la cause ou l’indice d’une tendance psychique négative ?

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

50 commentaires

  1. On m’a toujours judicieusement appris à me préserver des mouvements d’extrême gauche comme d’extrême droite.
    L’Histoire nous a montré à travers le communisme et le fascisme qu’ils étaient synonymes de millions de morts.
    Malheureusement, aujourd’hui encore, des mouvements autoritaires et anti-democratiques aux idées nauséabondes revoient le jour.
    La fragilité psychologique de leurs leaders est en effet incontestable ….

      • Effectivement, le riche banquier de droite qui fait des cadeaux fiscaux aux milliardaires souffre assurément de soucis mentaux.
        Mais ce n’est pas si grave que ces leaders populistes et complotistes d’extrême droite et d’extrême gauche dont la déficience est avérée.

  2. Pour résumer de façon simple, les gens de droite se donnent les moyens de s’adapter au monde dans lequel ils vivent, tandis que les gens de gauche considèrent que
    c’est la société qui doit les prendre en considération, et donc en charge.
    Plus simplement, d’un côté, ceux qui de prennent en main, de l’autre, les assistés.

  3. je pense aussi qu’ils devraient arrêter les bédots et le cannabis . Est-ce qu’une étude du CNRS a été amorcée pour déterminer qui des étudiants de droite ou de gauche prennent le plus de substance illicites ?

  4. En France, les sciences dites « molles » sont méprisées. Ceci est dû au fait que depuis la Révolution et la création de Polytechnique, seuls les maths et tout ce qui en découle est considéré comme scientifique. J’en veux pour preuve le fait que les maths sont devenus quasiment exclusivement le moyen de sélection pour entrer dans une école de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, etc.). Or nos entreprises ont besoin de sciences humaines. Contrairement à des idées répandues en France, la philo, la socio, la psycho, l’Histoire, par exemples, sont extrêmement utiles pour développer de nouveaux marchés à l’étranger car il est souvent nécessaire de connaitre la culture des marchés cibles. Mais comme les maths sont, du collège jusqu’au classes prépas, les seuls moyens d’accéder au secteur entrepreneurial, ce que l’on nomme les « littéraires » sont renvoyés dans les franges de la fonction publique, en particulier vers l’enseignement, comme seuls et uniques débouchés. Un tel système est non seulement absurde, mais ne peut créer que de la frustration. Cette frustration s’exprime de manière politique par un rejet d’un système capitaliste auquel ces étudiants ne peuvent accéder.

    • Je suis d’autant plus d’acord avec vous que j’étais nul en math mais trêve de plaisanterie ,en Chine par exemple il y a beaucoup de provinces et de coutumes différentes et ce que vous préconisez de savoirs autres que les math ou le seul management comme ,les sciences sociales c’est primordial pour comprendre comment fonctionnent des populations de culture si différente des nôtres ,surtout si ont veut faire affaire là bas . C’est valable partout dans le monde alors que l’on pourrait penser que la littérature devrait nous enfermer dans un entre soi .

      • En France, la « littérature » qui est enseignée dès le collège puis jusqu’en première et en terminale est d’un ennui mortel. Par exemple, prenons le cas du Cid. Comment voulez-vous attirer des ados de 14-15 ans vers la littérature avec un texte aussi pompeux et pénible qui a été écrit pour la cour de Louis XIV ? Texte, généralement coupé en tranches en fonction des heures des cours et ânonné par un prof de Français genre Ersilia Soudais. Pourtant il existe, des pièces filmées par la comédie Française. Entre une tablette et ça, les mômes ont vite fait de choisir… Le mal devient profond en première et terminale en se focalisant quasi exclusivement sur la « littérature » Française du XIXème et XXème siècle. Stendhal, Zola, Flaubert décrivent une « bourgeoisie » imaginaire telle que les profs la rêvent. Inutile, paresseuse, soumise à l’ennui faute d’avoir à travailler pour vivre puisqu’elles exploitent les masses laborieuses. Mais on ne parle jamais de Jules Verne et d’une vision qui lie progrès scientifique et progrès humain. Le système scolaire Français est ontologique pessimiste. Il n’a pour but que de montrer aux jeunes que la société est mauvaise et surtout, qu’ils ne pourront jamais y trouver leur place. Un tel discours, distillé, année après année, ne peut que conduire les jeunes Français vers la dépression. Mais surtout, ces programmes scolaires ont été scrupuleusement pensés par les têtes d’oeufs de la rue de Grenelle pour en faire de bons petits révolutionnaires.

  5. Cela me semble normal. En quoi croient-ils ? S’ils nient toute transcendance, soit, ils tempêtent aussi contre ceux, qui, comme eux ont mis tous leurs œufs dans le panier matérialiste, mais pour en jouir et pour les multiplier, et devenir ces « pourris » de capitalistes, de bourgeois, adorateurs du « veau d’or ». Que leur reste t-il ? Un monde aux » valeurs chrétiennes devenues folles » de Chesterton, dans lequel l’être humain ne peut être que ce qu’il est, avec tous ses travers et vices. Sans espoir! Ils sont, sans cesse, mis face qu’ à ce qu’ils sont, dans un miroir qui reflète leur propre ineptie, leur vide, contre lesquelles ils ne peuvent trouver que des exutoires extérieures. Jamais satisfaisant ! Toujours frustrant !

  6. « L’éternel étudiant monté en graine », comme Sandrine Rousseau entonnant l’hymne du Mouvement des femmes, a des problèmes de digestion…ne faisant que répéter ou plutôt ânonner les propos de papa-maman, qui, eux, avaient quand même, si l’on s’en souvient, une autre solidité psychique, voire une autre culture…

  7. gauchisme et « fragilité psychologique » vont de pair. S’il n’ y avait que ça encore ça ne serait pas trop grave ! Yaka regarder les bancs de l’assemblée et voir ( et écouter) la troupe qui y siègent …

    • Si je partage l’idée que gauchisme et fragilité psychologique peuvent aller de pair, le cas des députés de gauche n’entre pas dans cette catégorie. Eux se sentent très bien dans leur peau. Ils ne souffrent d’aucune fragilité psychologique mais juste d’une co…rie totalement incurable.

  8. A droite on croit ce que l’on voit, à gauche on voit ce que l’on croit…d’où déni de réalité et malaise existentiel perpétuel…

  9. Personnellement, même si plusieurs facteurs peuvent être à l’origine du choix gauchiste, je penche pour « l’attitude infantile qui consiste à toujours rejeter la faute sur les autres (le prof, le patron, le flic, le Blanc…) « .

    • Vous avez raison. Les choix politiques sont d’abord et avant tout le résultat de la psychologie d’un individu. L’absence de maturité est à mettre tout en haut des caractéristiques qui conduiront un individu à imputer ses échecs aux autres.

  10. L’éducation a peut-être joué un rôle. Leur a t-on enseigné cette phrase de JFK: ne vous demandez pas ce que l’Amérique peut faire pour vous, demandez vous ce que vous pouvez faire pour l’Amérique. Ce que l’on retrouvait dans les campagnes: secoue-toi les puces et avance! La (bonne) volonté ça s’apprend en sortant du berceau.

  11. Vivre d’amour et d’eau fraîche, de l’assistanat étatique qui permet de ne rien faire tout en parasitant la société, de vouloir la paix dans le monde mais qu’avec des personnes non genrees, tout ça ferait des personnes dépressives certes mais pas usées par le travail ou l’intelligence

    • Eclairer… C’est prendre des vessies pour des lanternes. Et vive l’obscurantisme!…

  12. Les gens d ‘extrême gauche sont toujours donné ‘impression d’être « mal dans leur peau » et souvent , filles comme gars, d ‘avoir un physique désavantageux !!

  13. Cela me rassure ! Il y a bien longtemps déjà que j’avais constaté ce lien entre gauchisme et fragilité psychologique, mais aussi entre gauchisme et intolérance, voire même fachisme. A quand une étude sérieuse entre délinquance, plus particulièrement attaques au couteau, et prénom des auteurs de ces actes barbares ?

    • moi je remarque surtout et depuis des années la  » fragilité psychologique » des fous de dieu, sinon comment expliquer ses attaques quotidiennes au couteau… le lien ne me semble plus a démontrer, Si ?

  14. En Math Sup à Saint Louis il y a des lustres, sur 44 élèves, il y avait 40 communistes. Ca ne se discutait même pas. Quatre exceptions, un Yougoslave réfugié, un fils de soldat allemand, une fille discrète et moi. Est-ce que cela a changé? Il n’y a plus de communistes mais quasiment tous les élèves sont « écolos », y compris mon petit-fils.

    • Communistes (anciens) et écolos (modernes) ont les mêmes racines : ce bon vieux trotskisme revendicatif, moralisateur et destructeur.

    • L’escrologie est enseignée depuis Mai 81 par des programmes scolaires lyssenkistes, et ce, de la maternelle, jusqu’en classe prépa ou en fac. Il est quasiment impossible de lutter contre un tel bourrage de crâne ainsi que la théorie de la dissonance cognitive nous l’apprend. Bien que Gramsci ait émis ses idées bien antérieurement à Festinger, il avait conscience qu’il fallait gagner la bataille « culturelle » si on voulait un jour accéder au pouvoir.
      Ne jamais oublier que les soixante-huitards arrivèrent au pouvoir le 10 Mai 81 et que, depuis, par copinage et phagocytage des institutions ils s’y maintiennent encore aujourd’hui. La macronie étant un simple changement de nom sur la façade de la boutique.

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