Canada, Mexique, Colombie… Et si la France adoptait la méthode Trump ?

Un agent de la patrouille frontalière des États-Unis.
By WHATaintNOcountryIeverHEARDofDOtheySPEAKenglishINwhat - Self-photographed, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56852842
Un agent de la patrouille frontalière des États-Unis. By WHATaintNOcountryIeverHEARDofDOtheySPEAKenglishINwhat - Self-photographed, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56852842

On pense ce qu’on veut de la méthode Trump, elle a pour elle d’être efficace. Deux semaines après son entrée en fonction, le président américain obtient du Mexique et du Canada qu’ils contrôlent leurs frontières et luttent contre le trafic de drogue - alors qu'ils ne le voulaient pas ou n’en auraient pas eu l’idée sans lui.

Retour en arrière. Le 1er février, les États-Unis officialisent l’annonce de droits à 25 % imposés à leur voisin du sud et à leur voisin du nord. Le soir même, Justin Trudeau, Premier ministre démissionnaire mais toujours aux manettes, réplique que le Canada fera de même à l’égard des USA. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, annonce elle aussi de futures augmentations des droits de douane pour les produits américains. Un économiste explique que « Donald Trump pénalise les Américains, mais [que] l’Europe peut rafler la mise » face à des États-Unis « rabougris ». Soit.

La guerre au fentanyl est déclarée

Coup de théâtre, le 3 février. Fièrement, Justin Trudeau et Claudia Sheinbaum annoncent que l’augmentation des droits de douane est reportée pour un mois. Le Monde laisse entendre qu’ils ont fait plier Trump et y voit « une marche arrière brutale du président américain, sous la pression de Wall Street ». En fait, Trump a téléphoné à Trudeau et Sheinbaum et obtenu ce qu’il voulait.

Le Premier ministre canadien énumère à quoi il s’est engagé vis-à-vis de Trump : un « plan frontalier de 1,3 milliard de dollars […] et plus de ressources pour lutter contre le trafic de fentanyl ». Les cartels mexicains vont être gérés comme « des entités terroristes ». La présidente mexicaine affirme que son pays renforce « immédiatement » sa frontière « avec 10.000 membres de la Garde nationale pour empêcher le trafic de drogue du Mexique vers les États-Unis, en particulier le fentanyl ».

Mais à quoi joue donc Trump?

C’est ce que Mme Sheinbaum appelle « une bonne conversation » et M. Trudeau « un appel productif ». Les apparences sont sauves, même si les deux communiqués, identiques dans la forme, semblent leur avoir été dictés par Trump. Les journaux français continuent de s’étonner: « À quoi joue Trump avec les droits de douane ? », s'interroge 20 Minutes. RFI se penche sur « les raisons du renoncement de Donald Trump ». Il ne s’agit pas de laisser entendre que, peut-être, il a gagné…

C’est pourtant le cas. Lui, Trump, se charge des frontières américaines. Mais si, de l’autre côté, ni Trudeau ni Sheinbaum ne veillent sur les leurs, le système est imparfait. Désormais, le contrôle sera double, et double la difficulté pour les passeurs de migrants et de fentanyl - cette drogue de synthèse dans laquelle Le Figaro voit un « alibi de Donald Trump pour sa guerre commerciale ». Inversons la proposition : la guerre commerciale est un alibi pour obtenir que le Mexique et le Canada luttent contre le fentanyl (lequel est à l’origine de 500.000 morts aux USA en vingt ans).

Un modèle transposable en France

Il n’y a pas de fatalité migratoire, ni de fatalité du trafic de stupéfiants. Sans que cela rende le combat facile, c’est une question de volonté politique. Avec le Canada, le Mexique et, précédemment, la Colombie, Trump prouve qu’on peut imposer sa volonté à ses interlocuteurs - question de courage et d’habileté. Et l’on pense à la France où, lorsque la volonté politique d’expulser les délinquants affleure, le courage d’aller au bras de fer fait défaut.

Trump vient de montrer à Macron comment il devrait procéder avec Tebboune. La France notifie le gel des avoirs, la fin des visas et la taxation des dattes à 25 %. Le lendemain, l’Élysée passe un coup de fil amical à El Mouradia, le palais présidentiel. Le surlendemain, Boualem Sansal est échangé contre un quarteron d’influenceurs islamistes et tous les clandestins et délinquants qu’on peut. Hélas, l’aboulie, la faiblesse et l’idéologie d’Emmanuel Macron rendent vain, pour le moment, l'espoir que la France suive l’exemple donné par Trump.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

42 commentaires

  1. C’est malheureusement déjà fait ! Et c’est bien pour cette raison que je déteste le Président Macron ! Je n’ai qu’une hâte c’est qu’il dégage de la Présidence de la République Française et de l’Elysée ! J’ai déjà voté deux fois pour Marine Lepen contre Macron ! J’espère que la troisième serra la bonne ! Hervé de Néoules !

  2. La tactique de Donale fonctionne bien. Menacer avec des taxes, Arte qui rigole,  » Trump fait machine arrière » etc.. Mais non, il tonne, il menace, c’est la pagaille, les médias rigolent de DT et puis, ils disent que le Mexique va prendre des mesures douanières envers les USa, idem le Canada et ils vont aussi prendre des mesures pour sécuriser leurs frontières et surveiller les migrants!!!Pari tenu, et la menace sur le Groenland fait aussi bouger Brussels qui se rend compte que cette ile relève de l’UE et qu’il faut s’en occuper, la défendre. C’est du grand Trump !!!

  3. Ah! Trump prépare aussi une interdiction aux vaccinés covid de donner leur sang!…Il est en train de faire le ménage et soulève les tapis : JFK, Epstein, origine de la pandémie covid, labos, corruption etc…Affaires à suivre…

  4. Macron se couche devant Tebboune car il a peur de la réaction des algériens en France, très nombreux et qui pourraient organiser de violentes manifestations avec le soutien de LFI. Quand la trouille commande les décisions, le déclin est assuré.

  5. Ben voyons ! Quelle horreur ! Trump est d’extrême droite ! Ce monstre ose prendre les mesures nécessaires à la sécurité de la population américaine. Et, en même temps, en France on a l’impression que le président passe son temps à régler les problèmes de péage avec leur téléphone des prôneurs de haine islamistes. A chacun ses priorités.

  6. «  »…Qu’il n’y a pas de fatalité migratoire. » » Ben voui: chez nous: il paraît qu’ON ne peut RIEN faire, que la loi, le C.Constitutionnel, les juges, les droits de l’homme, l’UE nous empêche(rai)ent de fermer nos frontières, de refouler les envahisseurs ( les « migrants », ndlr!). J’ai de + en + de mal à me résigner à ça. Zemmour, Knafo, VIIITE !

  7. ça alors ! Pour cela ils faudrait avoir de vrais dirigeants qui reprennent en mains les intérêts de la France et autres ! Ma soeur Anne ne vois-tu rien venir….

  8. Oui mais les américains ont un chef d’état eux !
    Ici nous avons un couple qui a fini de détruire la France et notre pays est devenu une dictature
    Avez-vous entendu Candace Owens ?

  9. Et avec le « mercosur » pour emme…. ourzula ?
    Ah, c’est vrai certains chapons ont échappé à Noël et nouvel an !

  10. Les français sont majoritairement des lopettes. Rien à espérer dans ce pays qui va crever au bord du chemin.

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