Après la France, le Royaume-Uni : un collégien anglais poignardé dans son école

Harvey Willgoose Elias

Comme un triste air de déjà-vu… Des fleurs, des bougies et des petits mots accrochés aux grilles de l’école. Ce 4 février au matin, la ville de Sheffield, dans le nord de l’Angleterre, se réveille sous le choc. La veille, Harvey Willgoose, un collégien de 15 ans, était poignardé à mort dans l’enceinte de son école. Un adolescent du même âge a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte. Cette agression mortelle à l’arme blanche n’est pas sans rappeler celle subie par Élias, à Paris, il y a seulement une dizaine de jours.

Deux collégiens, fans de foot, poignardés à mort

Deux meurtres à l’arme blanche, perpétrés à 800 kilomètres l’un de l’autre, et pourtant tant de similitudes… D’un côté de la Manche, Élias, 14 ans (presque 15), poignardé à mort à la sortie de son entraînement de football pour avoir refusé de donner son téléphone portable. Ses agresseurs présumés, interpellés rapidement après les faits et connus des services de police pour plusieurs méfaits, ne sont guère plus âgés que leur victime. L’un a 16 ans, l’autre 17.

De l’autre, sur le sol anglais, Harvey Willgoose, supporter assidu du club de football de sa ville, âgé lui aussi de 15 ans, a été attaqué mortellement à l’arme blanche au cours de sa pause déjeuner. Si le mobile du meurtre du jeune Anglais demeure pour le moment inconnu, le meurtrier présumé, mineur également, a bel et bien été arrêté. Pour l’heure, en raison de sa minorité, très peu d’informations sur son profil sont communiquées. Mais certains, parmi les parents d’élèves notamment, affirment que cet adolescent était a minima connu de la direction de l’école. En effet, la semaine précédant cette attaque au couteau, le collège était confiné quelques heures. La direction expliquait avoir pris cette mesure suite à « des menaces de violence physique » et une « altercation entre deux élèves ». Au lendemain du meurtre d’Harvey Willgoose, beaucoup établissent donc un lien entre les deux affaires sans que rien ne puisse pour autant être confirmé à cette heure.

Élias, comme Harvey, ne sont pas les premières victimes d’attaque au couteau. En France, avant Élias, la liste des victimes des attaques à l’arme blanche était déjà longue. Il y a eu Thomas, poignardé à Crépol, Enzo, tué à la sortie d’une discothèque dans la Marne, Matisse, attaqué mortellement à Châteauroux, ou encore Kylian, tué aux abords d’une boîte de nuit normande, pour les plus récents. Outre-Manche, également, les attaques au couteau se multiplient, à tel point que le Premier ministre parle désormais de « crise nationale ». Quelques jours, seulement, avant le meurtre d’Harvey, le jeune Leo, 12 ans, était ainsi poignardé dans un parc à Birmingham, tout comme Elianne Andam, 15 ans, tuée en septembre après une dispute pour un ours en peluche.

Un film contre les couteaux

Mais face à ce fléau, la France et le Royaume-Uni continuent de proposer de fausses solutions. Côté français, au lendemain du meurtre d’Élias, la mairie de Paris lançait ainsi son « Plan couteaux », prévu de longue date, pour lutter contre leur usage. Au programme : distribution de flyers, médiation, sensibilisation et diffusion d’un film. Une opération de communication de plus qui n'aura que peu, voire pas du tout, d'impact. Côté anglais, même stratégie : auprès de la BBC, un militant contre les armes blanches réclame également davantage de ressources pour mener ses actions et qu’un tel drame ne se reproduise plus. Il rappelle qu’il a déjà « organisé avec les élèves des sessions de gestions de conflit et réalisé un court-métrage pour sensibiliser les jeunes aux crimes à l’arme blanche ». On voit le résultat... Keir Starmer, Premier ministre britannique, a également fait adopter, en septembre, une loi pour interdire la vente de couteaux et de machette aux plus jeunes.

En réalité, la France tout comme le Royaume-Uni refusent de regarder la réalité en face et se poser les bonnes questions. Adam Brook, chroniqueur pour la chaîne GB News, appelle ainsi à d’abord en finir avec le laxisme judiciaire. Il propose de réformer « le système judiciaire » anglais pour que le délit de port d’arme blanche soit automatiquement et effectivement sanctionné « d’une peine de cinq ans de prison ». Mais plutôt que d’interdire les couteaux, le Royaume-Uni, tout comme la France, devrait d’abord s'intéresser à ceux qui portent des couteaux…

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. S’il n’y avait pas « mort d’Homme » ( jeunes), s’ en serait risible. Interdire la vente de couteaux ! Il y en a plein les cuisines ! Et combien d’ ados vont acheter en magasins? Cette génération est plus qu’ à l’ aise et habituée des achats en ligne, on le voit bien avec les « mortiers », entr’autres. Alors, interdire la vente chez le quincailler du coin. Pas plus aveugle que celui ( celle) qui refuse de voir….Triste époque et couards décideurs

  2. Travaux forcés : port d’une arme blanche (couteaux, fourchette, pic à glace tournevis, pieux en bois…) = 6 mois fermes à extraire du charbon, 12 h / jour !

    • Tout à fait d’accord Mais il conviendrait que notre premier Ministre Bayrou et notre Ministre de l’intérieur y songent sérieusement ;Ce n’est pas le moment de dormir;

  3. C’est normal ! En Angleterre aussi ce sont les droits de l’hommiste qui règle la vie des citoyens lambda ….

  4. tout port de couteau sans motif légitime vaudra a son auteur 5 années de prison pendant lesquelles il effectuera 10 heures de pelletage par jour 6 jours par semaine . les conditions qui lui seront faites a l intérieur de la prison ( douches , promenades température de la cellule etc etc ) seront fonction de son comportement et de l ardeur qu il mettra au travail . les libérations pour bonne conduite avant la fin de la peine prononcée seront supprimées . en revanche des augmentations de peine pour mauvaise conduite seront prévues.

    • Starmer Hidalgo même combat. C’est pas le couteau qui tue. C’est le tueur. Interdire les couteaux. Quels couteaux ? Dans quels lieux ? Qulles circonstances ? Quelles dérogations ? Comment contrôler ? Qui contrôler ? Ce qu’il faut interdire c’est la culture du couteau qui submerge l’Europe.
      Ce qu’il faut c’est que les tueurs aient la certitude de passer leur vie entière dans un bloc de béton. Et que cela se sache.

    • Tout à fait d’accord Mais il conviendrait que notre premier Ministre Bayrou et notre Ministre de l’intérieur y songent sérieusement ;Ce n’est pas le moment de dormir;

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