Bruno Loire : « Consternation de voir un patrimoine qui disparaît à jamais »

Bruno Loire est maître verrier. Il a notamment participé, l'an passé, à la dépose de vitraux de Notre-Dame de Paris après l'incendie. Il réagit après l'incendie de la cathédrale de Nantes, samedi dernier, qui a endommagé gravement les vitraux de la façade ouest de l'édifice.

 

Vous êtes maître verrier. Samedi 18 juillet, la façade ouest de Nantes a subi un incendie. Qu’avez-vous ressenti ?

J’ai ressenti à nouveau de la surprise et de la stupeur. J’ai pu voir que l’incendie a été rapidement circonscrit. Je suis soulagé de voir que les dégâts ont été bien moindres qu’à Notre-Dame de Paris. Néanmoins, je suis désolé de voir notre patrimoine disparaître à jamais, notamment en ce qui concerne le grand orgue et les vitraux de la façade ouest qui ont été fortement endommagés.

En tant qu’artisan, pouvez-vous évaluer les dégâts et les réparations ?

Je ne peux pas les évaluer financièrement, car en ce qui concerne l’orgue, ce n’est pas du tout mon métier. En revanche, pour la partie vitrail, on peut estimer que ces sommes sont importantes. Il me semble que la totalité de la baie est abîmée. Il est possible que la pierre ait souffert de la chaleur de l’incendie et de l’eau. Il faudra peut-être restaurer le réseau de pierre. Pour le moment, il est impossible d’évaluer le montant de ces travaux.

À l’issue de l’incendie, vous avez travaillé à Notre Dame de Paris. Sur quelle mission avez-vous été réquisitionné en tant que vitrailliste ?

Nous avons été sollicités moins d’une semaine après l’incendie par les architectes pour déposer les vitraux de la haute nef et du haut chœur. Nous étions quelques ateliers à être sollicités pour intervenir en urgence. On nous a appelés le dimanche de Pâques pour une réunion le lundi de Pâques et pour commencer si possible dès le lendemain. Finalement, nous avons commencé trois jours après, parce qu’il fallait mettre en place les échafaudages et réunir nos équipes qui été déjà organisées sur d’autres missions le mardi.

Que pouvez-vous dire sur l’état de la haute nef et du haut chœur ?

Leur état est plutôt très bon. L’incendie s’est produit au niveau de la toiture. La chaleur monte et les vitraux se trouvant sous la charpente et sous les voûtes ont très peu souffert. Par conséquent, ils sont en très bon état.

 

Bruno Loire
Bruno Loire
Vitrailliste

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