À bicyclette avec Castex, mais sans Paulette

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Je viens enfin de comprendre la raison de ma déprime actuelle. Ce n’est pas de voir notre belle civilisation judéo-chrétienne partir en fumée comme à Nantes, ce n’est pas de constater l’effrayant état de déliquescence économique, sociologique, spirituelle, intellectuelle, politique dans lequel est plongé le pays, ce n’est pas de voir des barbares assassiner et détruire en toute impunité qui m’attriste le plus.

C’est d’être privé de ce magnifique spectacle estival qu’est le Tour de France.

Depuis ma plus tendre enfance, à l’époque où on jouait « aux petits coureurs » avec des billes sur la plage en écoutant le résultat des étapes dans le grésillement du transistor, j’ai toujours été émerveillé par ce fabuleux spectacle qu’est le Tour de France. Époustouflé par les efforts surhumains de ces forçats de la route (même si leurs urines étaient trop souvent bien chargées), mais surtout par ces très belles images d’un pays si magnifique, si divers et si riche. La charmante Marion et l’excellent Jalabert me manquent et créent chez moi un vide que même la série d’Hercule Poirot ne parvient pas à combler.

Mais fort heureusement, telle la lumière qui brille sans cesse au fond de l’église, une lueur d’espoir m’est apparue comme une révélation à l’écoute du discours de politique générale du nouveau Premier ministre !

Écoutons le plutôt : « Le plan de relance prévoira des montants significatifs en faveur d'un plan vélo très ambitieux et contractualisé avec les collectivités territoriales. Investissement dans les infrastructures, c'est la vie quotidienne », assure Jean Castex. « Et les vélos électriques qui vont révolutionner l'usage de ce moyen de locomotion propre et excellent pour la santé dans toutes les villes et villages de France. »

Allez, hop ! toutes et tous en « petite reine », comme sous l’Occupation, quand il n’y avait plus d’essence ni de quoi faire fonctionner les gazogènes. Le progrès est « En Marche », vous dis-je, et nous ne gagnerons la guerre contre la récession et le chômage qu’à la force du jarret et grâce à la pédale. Ce n’est pas Stéphane Bern qui me contredira, ni tant d’autres. Alors, Mémé Suzanne, lâche ton déambulateur et monte sur un vélo électrique, tu verras, tu vas pouvoir foncer, ça va vite, un vélo électrique !

La question de savoir que les batteries de ces vélos contiennent des terres rares extraites par des enfants dans des mines et ne sont pas recyclables importe peu. Et on a aperçu, sur le Tour de France, des vélos qui continuaient à avancer tout seuls. Mais avoir des vélos qui roulent trop vite et qui roulent tout seuls, cela enlève tout le romantisme de la promenade à bicyclette avec Paulette, la fille du facteur. Surtout sur les sentiers « Montand » !

 

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Patrick Robert
Chef d'entreprise

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