Black Friday : les commerçants font de la résistance !

green friday

Chaque année, le Black Friday nous submerge de promotions souvent trompeuses. En plus d’encombrer nos boîtes mail, il nous incite à surconsommer sur Internet, au détriment des commerces de proximité.

« Le Black Friday rend précaires les emplois en ne rémunérant pas les fabricants, les marques et les magasins », souligne-t-on chez Faguo. En 2017, l’entreprise française de textile devient l’un des précurseurs du « Green Friday », un mouvement réfractaire à l’américanisation du commerce national incarnée par le Black Friday. Importé sur le territoire français en 2013, l’événement multiplie les promotions, encourageant la surconsommation et participant à l’extinction massive des commerces indépendants. Face à ce phénomène, des centaines d’entreprises françaises appellent à résister en prônant une consommation durable et raisonnée. À commencer par le retour au commerce de proximité.

« La réalité est que les acheteurs en boutique ont diminué, voire disparu », s’inquiète Brigitte Ikonomov, commerçante de détail à Paris. « Les consommateurs deviennent de plus en plus sages en s’informant différemment sur les produits qu’ils souhaitent acheter. C’est la société actuelle qui les conditionne dans leurs choix et les fait consommer autrement. » Les conséquences sont désastreuses pour ces petits commerçants contraints de baisser leurs prix face à la concurrence du Black Friday qui incite les consommateurs à acheter en étant influencés par une communication excessive et souvent trompeuse. Dans cette bataille commerciale, le géant américain Amazon profite largement de cette influence. Il est, par ailleurs, à l’origine d’une suppression de 7.900 emplois en France depuis 2018, selon une note récente de l'ex-secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi.

Pour Brigitte Ikonomov, l’adaptation de cette journée en France est « ridicule », puisqu’elle suit traditionnellement la fête de Thanksgiving, aux États-Unis. « Le consommateur rencontre des promotions pratiquement toute l’année. La vente au détail est faussée et je crois que les commerces de détail sont importants pour l’échange humain. Une ville comme Paris sans boutiques serait une ville musée », conclut-elle.

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Maud Protat-Koffler
Journaliste en formation

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