Bataille de l’euthanasie : l’offensive reprend 

Line_Renaud_2011

« Très heureux d’entendre Emmanuel Macron s’engager clairement à mettre en œuvre une loi sur le droit de mourir dans la dignité. » À l’instar de Jean-Luc Romero-Michel, président d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), les militants pro-euthanasie se réjouissent des récentes déclarations du chef de l’État au sujet de la fin de vie.

Le président de la République, à l’occasion de la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur à Line Renaud, assurait : « Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige. Dicté par la bonté, l’exigence et cette intuition unique que c’est le moment de faire, alors nous ferons. » Loin de refléter la seule volonté d’Emmanuel Macron, cette déclaration est le résultat d’une offensive adroitement menée par les militants pro-euthanasie.

L’intense lobbying pro-euthanasie

Offensive médiatique, tout d’abord. En première ligne, Line Renaud, 94 ans, comédienne populaire et marraine de l’ADMD, mène la bataille. Chacune de ses interventions est l’occasion, pour l’ancienne vedette du music-hall, d’aborder la question de la fin de vie. Au mois d’avril 2021, alors qu’une proposition de loi sur la fin de vie est débattue à l’Assemblée, elle participe à l’émission « Envoyé spécial » et déclare : « Quand il n'y a plus de qualité de vie, mais de la souffrance à la place, on aide à partir. » Six mois plus tard, alors que le texte de loi n’a pu être adopté, la comédienne se rend au palais Bourbon et rameute les caméras. « Ayant vécu libre et digne, je ne peux pas m'imaginer mourir enchaînée et contrainte. Si notre vie nous appartient, il doit en être de même pour notre mort », déclare-t-elle. Plus récemment, dans les colonnes du Journal du dimanche, la comédienne déclarait : « Il est temps de légaliser l’aide active à mourir. » Fidèle à la rhétorique des militants pro-euthanasie, Line Renaud ne manque pas de jouer sur la corde sensible. « Pourquoi endurer une cruelle agonie quand la mort peut nous délivrer d’une vie qui n’est plus qu’une source douloureuse sans espoir de guérison ? » écrit-elle. À ses côtés, les militants de l’ADMD ne manquent pas de médiatiser des drames personnels pour faire avancer leur cause. Jacqueline Jencquel, Anne Bert, Chantal Sébire sont autant de cas de volontés d’euthanasie qu’une certaine presse se délecte à raconter. « Leur stratégie est de parler du sujet de façon émotionnelle et personnelle sans prendre en compte la complexité de la fin de vie », dénonce Caroline Roux, directrice adjointe d’Alliance VITA contactée par Boulevard Voltaire.

Offensive politique, ensuite. Ces militants, outre l’appui des médias, peuvent compter sur l’appui de certains parlementaires pour faire avancer leurs idées. Au micro de France Inter, Yaël Braun-Pivet (LREM), présidente de l’Assemblée nationale, déclarait : « Il ne faut pas hésiter à ouvrir ce dossier. Il est important que nous avancions vite sur ce sujet. »<

Des propos qu’elle réitérait, le soir même, sur le plateau de « Quotidien ». À ses côtés, Olivier Falorni, député divers gauche, auteur d’une loi « visant à affirmer le libre choix de la fin de vie » sous la précédente législature, est « prêt à s’engager plus que jamais » sur ce sujet. Pour parvenir à leurs fins, ces parlementaires n’hésitent pas à mettre la pression sur l’exécutif. Dans la tribune qu’il signe avec Line Renaud dans les pages du JDD, Olivier Falorni appelle le gouvernement à inscrire l’aide active à mourir à l’agenda politique « ici et maintenant ». Une aubaine pour la majorité qui peut ainsi détourner l’attention des problèmes actuels.

Face à cette puissante offensive, les opposants à la légalisation de l’euthanasie n’abandonnent pas le combat. « Il n’y a pas de fatalité. L’interdit de tuer doit rester le socle de notre société », explique Caroline Roux, membre d’Alliance VITA. Pour peser dans la bataille, l’association reste « mobilisée auprès des élus et des Français. Nous sommes déterminés à nous faire entendre dans la rue si nécessaire. » Plutôt qu'un droit à mourir dans la dignité, ces opposants réclament un développement des soins palliatifs pour que chacun puisse vivre dans la dignité.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Le droit à l’euthanasie est, sur le principe, aussi défendable sue celui à l’avortement. Les futures dérives sont aussi prévisibles que celles qui accompagnent actuellement l’avortement, qui est devenu une euthanasie prénatale.

  2. Cessons l’hypocrisie et posons cette question à Line Renaud. La médecine a-t-elle besoin d’une loi pour abréger les souffrances d’un malade? En premier lieu elle applique tous les protocoles à sa disposition pour calmer, apaiser, jusqu’à l’inconscience parfois. La vie prend la relève. Elle persévère ou elle abandonne avec l’accompagnement de la famille. La loi serait tendre la main aux dérives, aux morts précipitées. L’absence de loi oblige à la réserve.

  3. Je ne me rapelle pas l’avoir entendue se « battre » contre les maltraitances durant la crise de la covid dans les EPAHD … et pas beaucoup plus durant « l’affaire Orpea …
    Ces « progressistes » sont des fers de lances qui sont remplis de de bonnes intentions à appliquer aux autres …

  4. je voudrais rectifier mon commentaire précédent : supprimer « c’est plus économique pour les hôpitaux et »

  5. Il me semble que le premier problème est d’accepter le titre de cette association « ’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) »
    Qui est contre le fait de mourir dans la dignité ; est-ce dire que la mort sans euthanasie est indigne ? Est-ce dire que les soins palliatifs sont indignes ? Est-ce dire que la vieillesse et la maladie sont indignes ?
    Cela permet de ne pas soigner, de ne pas se soucier des personnes faibles, de ne pas faire de recherche pour améliorer les conditions de vie avec l’âge ou la maladie ; c’est comme pour le handicap et les maladies innées ; au lieu de chercher à soigner et guérir, on élimine.
    Même pour la covid, vaccin, pas de soins. C’est plus économique pour les hôpitaux et plus rentable pour les sociétés internationales type Pfizer.
    Macron est en effet tout à fait dans cette ligne hors sol.

  6. Le grand départ ce n,,est pas du show biz ,alors que cette dame grand croix rejoigne Saint Pierre si elle le désire et de la manière de son choix mais qu,elle cesse son cinéma et laisse les gens tranquilles .l,euthanasie et ses futures dérives me gênent énormément ..par pitie mêlez vous de ce qui vous regarde ..et laissez nous Mourir en paix .

  7. Jusqu’où va-t-on aller ?
    « Le droit de mourir dans la dignité »… C’est la manière qui se veut délicate de définir « la possibilité légale de se débarasser de ces vieux qui ne servent plus à rien et nous coûtent une fortune en soins et en retraites ».
    Le Président, encore jeune, qui a tant besoin de l’argent qu’il dilapide avec ses « quoi qu’il en coûte » ne peut que souscrire à ce principe…
    Cela dit, je suis tout à fait d’accord pour, si cela m’advenait sans guérison possible, on abrège mes souffrances.

  8. « Tu ne tueras point !!!! ». C’est simple, la bible a parlé. L’euthanasie, c’est donner le droit de meurtre à des gens mal intentionnées. Si Line Renaud veut se suicider, tant mieux, mais qu’elle le fasse toute seule.

  9. « Si notre vie nous appartient… » dit Line Renaud. Cette dame oublie qu’il y des dizaines de milliers d’enfants à qui on n’a pas donné cette chance et qui ont été avortés sans leur laisser le choix. Tuer des enfants et achever de vieillards, voilà le programme.

  10. Qu’attend donc Madame Line Renaud pour passer à l’acte car elle commence malheureusement à devenir gâteuse. Dans un monde où l’on prêche pour la défense animale devenons nous moins complaisants pour nos semblables. Très facile d’être pour l’euthanasie quand on est en bonne santé, plus dur lorsqu’on est malade et qu’on souhaite rester encore un peu pour sa famille. Le droit à mourir dans la dignité cache un assassinat déguisé de tous les gênants . Il faut développer les soins palliatifs et ce droit à mourir ne doit se faire qu’a la demande du malade seul.

    • Il peut y avoir un débat sur l’acharnement thérapeutique, mais on ne peut nier que le volet économique soit une des préoccupations des lobbies pro euthanasie, derrière un paravent qui se voudrait prendre en compte la souffrance humaine, liée à la fin de vie, sous le prétexte d’un « c’est mon choix » très individualiste mais qui pourrait entrainer toute une société dans une généralisation dangereuse de la pratique ! Ce qui me gêne c’est aussi les personnes qui en font la promotion . Line Renaud qui à 94 ans ne pourra pas constater les conséquences de ce qu’elle préconise pour les future génération et Macron président technocrate peu crédible dans cette posture de personne sensible à la souffrance de son prochain lui qui n’a pas fait preuve jusqu’à maintenant d’une empathie particulière pour celle de ses administrés. Il serait plutôt à enfoncer le tête sous l’eau des français qui sont déjà sur la corde raide ! Voir la façon dont il s’est débarrassé des revendications des gilets jaunes! Nous pourrons faire confiance aux ARS, ces officines bureaucrates qui sévissent partout en France pour faire des économies sur les soins au personnes en fin de vie . Après la suppression des lits d’hôpitaux qui nous ont si cruellement fait défaut en provoquant une crise sanitaire , elles pourront s’attaquer à la problématique du coût des soins palliatifs, très onéreux pour la sécurité sociale … Et rendre un copie bien pour vendre notre système de santé aux assurance privés

  11. En tant que médecin je n’empêche pas Line Renaud de se tirer une balle dans la peau, mais concernant l’euthanasie, je demande à Roméro, Falorni et autres de venir pousser la seringue, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. De plus si une telle loi était votée, attention les grands mères et grand pères gênants dont les jeunes attendent l’héritage!

    • Comme à l’habitude, je suis totalement de votre avis.
      Mais je pense que notre expérience professionnelle est ce qui nous relie.

      J’ai tellement vu de cas tels que vous les décrivez (et même des familles se partageant déjà l’héritage dans le couloir, certains de mes collègues ayant vu la même chose… au pied du lit!)

  12. Encore un mensonge, on se cache derrière des mots . Mourir dans la dignité c’est obliger des soignants à tuer. Comme pour l’avortement une fois la loi passée,tous les excès seront permis et l’on tuera les vieux les moins vieux , les encore moins vieux puis les jeunes….

  13. Euthanasiez, euthanasions !! nous sommes vraiment dans une société de tarés, de pervers, dans laquelle la grande majorité de politiciens coquins se font les chantres de la bien pensance tant il est vrai que ceci vivent fort bien dans les ors de cette république de copains coquins.

  14. Qu’attend cette vieille dame indigne de LIne Renaud pour donner l’exemple et se faire administrer une dose létale ? Il est hélas bien représentatif de notre triste époque que soit décorée et vue comme une icône une ambassadrice de la culture de mort, cette culture qui voit en même temps comme une urgence d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution.

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