Avec la loi bioéthique : le laboratoire aux chimères

chimère

Nous y sommes ! La transgression de la morale et de la raison ne suffisaient pas. Qu’un enfant ait deux mères ou trois. Qu’un homme donne son sperme sans l’accord de sa compagne, ça ne suffisait pas. La ligne rouge entre animalité et humanité est en passe d’être franchie.

Le député Thibault Bazin, remarqué pour la contestation du comptage des voix à l’Assemblée, dénonce avec vigueur les dérives transhumanistes du projet de loi bioéthique. Le passage en force de la PMA, la révolution de la filiation avec la réécriture bâclée de l’article 4 avant l’examen, en commission, c’est le hors-d'œuvre. On en est arrivé aux dérives vers les embryons transgéniques qui mêlent l’homme à l’animal. Ne soyons pas dupes ! On les récusera pour mieux les affirmer. Au nom de la recherche médicale.

Il ne suffisait pas à l’homme de fabriquer un être humain. Fasciné par son pouvoir, il brûle de voir ses chimères réalisées et le peuple frétillant de voir « ce que ça fera ». Ah ! Je vous l’avais bien dit que la petite fille du voisin, elle était chimérique !

La loi de PMA est l’écume d’une révolution transhumaniste. L’astuce a été de faire basculer, sur le plan éthique et philosophique, une révolution qui s’affiche désormais sans fard parce qu’elle génère des enjeux économiques énormes. Pendant que ça passe à l’Assemblée, ça cause dans les salons sur les corps émiettés. L’intérêt de l’enfant ? On s’en moque comme d’une guigne ! L’Assemblée est le laboratoire des Chimères.

La vérité est que les lobbies de toutes sortes noyautent le pouvoir. On pensait Macron pris entre la marteau d’une promesse et l’enclume d’un programme. Et si, mis en difficulté sur la scène politique, sa Chambre lui échappait ? Car, enfin, Jean-Louis Touraine et Agnès Buzyn ne sont pas les perdreaux de l’année que sont les députés d’En Marche !

Le transhumanisme est là : la forme nouvelle du progrès. Pour le transhumanisme, l’espèce humaine n’a pas fini son évolution et l’esprit humain domine la matière. Il n’y a pas de nature humaine. Seule existe une Nature humaine infiniment modifiable. Après le sexe tous azimuts, l’animalisme. Le discours est déboussolé. Paternaliste avec Frydman, désexualisé avec Touraine, féministe et sentimental avec tout un chacun. La PMA oui, la GPA, non. Les hommes ne savent plus s’ils visent ou s’ils tirent. Un enfant chimérique, pourquoi pas ? Tu seras OGM, mon fils !

Dans son livre Les Droits de l’homme dénaturé, Gregor Puppinck dénonce « l’activisme idéologique » qui tend à imposer le transhumanisme dans toute l’Europe, au moyen d’un « maillage serré » où écologie, philosophie, morale et droit se répondent dans une ténébreuse métaphysique. Les circuits du marché transhumaniste et les actionnaires des banques sont prêts à tout. La PMA, une bagatelle !

On connaît, dans Macbeth, la scène de hourvari entre les sorcières : « Le beau est affreux, l’affreux est beau. Planons à travers le brouillard et l’air impur. » Pourquoi ce théâtre en folie ? Pour mieux faire passer l’impensable. Toujours plus haut ! Plus fort ! Plus loin !

Le Président devrait prendre garde : disruption n’est pas transgression.

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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